Pour
entretenir la chalandise, pour soutenir l’intérêt du consommateur, il faut constamment
renouveler l’animation. C’est ainsi
que pour pallier le fléchissement des ventes entre Pâques et les beaux jours,
on a promu la Saint-Valentin et la fête des mères pour la plus grande joie des
fleuristes, des bijoutiers et des restaurateurs ; puis la fête des pères,
etc. De même, pour meubler le creux
entre le boom de la "rentrée" et la course dans les magasins en
prévision des cadeaux et gueuletons de fin d’année, la ringardisation de la
Toussaint (qui ne profitait d’ailleurs qu’aux seuls producteurs de
chrysanthèmes) a médiocrement
été relayée par l’importation d’Halloween…
Pour
la com’, c’est pareil que pour le
commerce où les évènements festifs et les semaines commerciales
contribuent à pérenniser les chiffres d’affaires : Il faut entretenir l’animation en faisant fréquemment des
piqures de rappel afin de maintenir l’émotion
et le sentiment de culpabilité de l’acuraba à un niveau jugé convenable au
regard des objectifs de la communication sociale.
Repensez
au formidable coup de pouce donné aux ventes
de panique morale qu’a été la publication de la photo du cadavre du pauvre
petit Aylan ! Bon, ça, Coco !
En plus, c’était un tableau : Le photographe avait pris son temps pour
cadrer en tournant autour de son sujet puisqu’il ne pouvait pas lui demander de
poser… [Je ne vous la ressors pas,
vous l’avez suffisamment vue]
D’un
point de vue esthétique, c’était parfait et le résultat d’une grande intensité
émotionnelle ; avec un effet d’une efficacité miraculeuse sur la connerie
cosmique ne nos dirigeants occidentaux…
Oui,
mais voilà : Le temps passe. L’effet de l’image sur les rétines du bon
peuple s’érode, d’autant plus qu’elle renvoie moins aux horreurs de la guerre
qu’à l’immigration à tout va ; et çà, hein, ce n’est plus très porteur chez nous…
Il
était donc temps, comme c’est curieux, de renouveler l’image qui doit faire le
tour du monde et faire pleurer Margot. Ce sera donc une photo d’Omran ! Lui a l’avantage d’être
vivant et de pouvoir nous offrir son regard éteint d’angoisse enfantine. Une
image plus forte, finalement, que celle des petites fesses inertes et froides
de ce pauvre Aylan. Une image aussi forte que celle en noir et blanc de la
petite Vietnamienne courant toute nue en hurlant sur une route polluée de
résidus de napalm qui avait aussi fait le tour du monde… Elle fuyait le Vietminh
mais l’image a sûrement fait beaucoup dans la mauvaise conscience US. Mais je m’égare…
Omran,
donc pour relancer l’émotion philomuzz que Nice et le Père Hamel avait eu le
tort de, euh, un peu trop émousser…
Comme
par hasard, donc, un "journaliste" se trouvait là pour immortaliser l’image
de ce pauvre gosse dans un fourgon d’ambulance. Nous sommes dans une zone de la
banlieue d’Alep tenue par une faction islamiste et soumise aux bombardements par
l’Armée Arabe Syrienne du gouvernement de Damas et on n’oublie pas de nous le
rappeler. Curieusement, l’auteur de la photo, Mahmoud Raslan, 27 ans, ardent
militant du Djihad sanglant sur son compte twitter s’y affiche, rigolard, bras-dessus-bras-dessous,
avec des membres de la brigade noureddine al zinki dont, notamment, trois des
protagonistes de la décapitation d’Abdallah Issa…
Mais ça ne dérange personne ;
et surtout pas l’Obs et les grands quotidiens internationaux…
Sur
le moteur de recherche Google, on trouve encore 3.650.000 occurrences pour "Aylan
Kurdi", mais ça commence à faire "archives"…
Et
on trouve déjà 2.430.000 occurrences pour "Omran Dagneesh"…
En
revanche, en cherchant bien, on ne trouve que 409.000 occurrences pour "Abdallah
Issa"…
Bon,
je cherche toujours sur Google le nom du jeune garçon ci-dessous. Il est vrai
que s’il a été blessé quelques jours avant Omran, lui l’a été du côté
gouvernemental par les bombes des "modérés" que Fabius félicite pour
leur "bon boulot"…
Ceci-dit,
il ne vaut pas Omran :
Quant
à Abdallah, hein, signalons-le "pour mémoire" :
c'est ce que Fabuis appelle les" modérés" qui font du bon boulot les américains aussi d'ailleurs, un gosse de 10 où 12 ans décapité ! , ce monde est malade
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