Il est une coutume
désormais établie qui veut que les plus hautes autorités de l’Etat, ses
représentants dans les provinces et les élus du peuple aillent présenter leurs
hommages aux dignitaires mahométans à chaque fête carillonnée
(muezzinée ?) Et qu’ils expriment à cet occasion les vœux de bonheur et
de prospérité qu’à n’en pas douter la Fwance unanime forme à leur intention. Vous me
direz que de tels assauts rituels, laïcs et républicains de civilités se font aussi
devant la synagogue, mais seulement de façon ponctuelle pour présenter des
condoléances et avec de plus en plus de discrétion…
Il n’y a pas un président ou un ministre
qui omettrait de marquer par sa présence ou un courrier joliment tourné,
l’importance que revêt à ses yeux l’entrée en Ramadan. Ni un maire de grande
ville qui oublierait d’exprimer son immense respect pour la bouffe
rupture du jeûne… C’est quand même autre chose que le Carême…
Il y a longtemps que
les corps
constitués ne se rendent plus en cortège
à Notre-Dame pour un Te Deum et cébien.
Mais ne croyez pas que ces usages ont disparus. Que nenni ! Président,
ministres, Présidents de Régions, de Départements et autres élus locaux vont
présenter leur hommage à la Mosquée comme autrefois les Rois, Princes de sang,
feudataires et baronnets allaient pareillement faire allégeance en pliant le
genou devant la Sainte Eglise.
Pourquoi vous parler
de ça aujourd’hui ?
Parce que je viens de
lire dans la revue Le
Spectacle du Monde de ce mois le billet
"Le mot du mois" de Philippe Barthelet, ce chasseur implacable des mots abscons du sabir contemporain, du mauvais
usage des mots du bon français, bref des maux de la langue... C’est sans scrupule que je vous le livre in
extenso :
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Indéfectible
C’est
la première fois qu’un président de la République parle de l’Aïd el-Fitr et,
grâce à lui, beaucoup de Français qui ne sont pas musulmans, en auront entendu
parler pour la première fois. Il a souhaité que « cette fête du pardon, du partage et du souci de l’autre contribue à la
concorde, dont notre nation a tant besoin », en expliquant que la laïcité
« demeurera indéfectiblement la règle de notre République »
Qu’on nous permette d’imaginer les mânes de
Jules Ferry, convoqués le premier jour du quinquennat : cette laïcité
« indéfectible » placée sous l’invocation de l’Islam, garant de la
concorde républicaine, aurait de quoi l’interloquer. Et doublement, car Jules Ferry, qui connaissait sa langue ne se serait peut-être pas hasardé à employer
un mot, indéfectible, dont l’origine
est religieuse. Ce « qui ne peut
défaillir, qui ne peut cesser d’être » selon Littré, se dit à
l’origine de l’Eglise : « indéfectibilité
de l’Eglise : prérogative assurée à l’Eglise par la promesse de
Jésus-Christ », Littré, toujours, qui, pour n’être plus chrétien,
connaissait le sens des mots.
Attribuer à la laïcité, qui jusqu’à nouvel
ordre n’est qu’un mot, cette « prérogative
assurée à l’Eglise » est une figure de style pour le moins aventurée.
Il est vrai que notre Président doit son élection à un accès de rhétorique,
cette fameuse anaphore qui lui a fait sans doute croire que présider consiste à
discourir. Peut-être, à condition que le discours ne soit pas le substitut de
l’action, mais son annonce et comme son préambule : c’est toute la
différence entre l’appel du 18 juin du général De Gaulle ("Nous avons perdu une bataille mais nous
n’avons pas perdu la guerre…" et la déclaration de Paul Reynaud du 10
septembre 1939 : "Nous
vaincrons parce que nous sommes les plus forts. « La laïcité « demeurera indéfectiblement la règle de notre
République » : bonne chance à ce futur d’affirmation.
Philippe Barthelet
Ils feraient bien d'y retourner à Notre-Dame plutôt que de trahir le pays et les français en se livrant à ces singeries moyen-orientales ineptes qui relèvent purement et simplement de la trahison.
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