François II Pédalonaute est
donc allé ce matin faire un tour à la foire au salon du livre. Il est
vrai qu’on ne peut pas se contenter de tâter le cul des vaches C’est toujours à
la Porte de Versailles et ce sont toujours des mammifères qu’on va reluquer,
parqués sur des espaces délimités dont le prix journalier de location n’est ni
précisé ni fonction du nombre de pattes. Les quadrupèdes du précédent évènement
avaient de la chance : Ils avaient droit à un tapis de foin et ils étaient
libres de déféquer devant tout le monde sans avoir à courir chercher la porte
du local approprié dix-sept travées plus loin en risquant de louper un visiteur
durant leur absence. De plus, ils pouvaient regarder les passants d’un air las
et dégouté sans être obligés de faire la conversation. Les bipèdes de la
présente session, en revanche, outre l’inconvénient prosaïque que j’évoquais
plus haut, disposent de beaucoup moins d’espace par tête, coincés derrière des
bouquins dont la plupart ne seront pas lus. De plus, hormis les médiatisés,
galériens du paraphe avec petit mot convenu qui-l’ont-bien-cherché, la majorité
des bipèdes exposés restent là des heures durant comme poulets sous cellophane
sur les présentoirs réfrigérés d’Auchan. Mais je m’égare…
Le Président y est allé. Dès
l’ouverture, en compagnie de la Fleur de la Kultur plutôt que Julie, c’est une
des contraintes de la fonction. Et comme il fallait bien qu’il cause, il a
embauché le Salon dans sa rengaine pour tenter de rendre un peu de vie l’esprit du 11 janvier :
«- La raison de
ma venue ici, c'est pour la liberté d'expression, parce que ce qui fait la
force de la France, de sa culture, c'est la liberté. Nous avons été frappé au
mois de janvier, ce Salon est aussi une des réponses» ; «confiance dans la pensée, foi irréversible
dans la littérature, la création, l'expression, la pensée (...) La France doit
toujours être du côté des créateurs.» «Je
voulais aussi évoquer la francophonie, parce que la langue française il ne faut
pas simplement la défendre mais la promouvoir. J'ai l'intention de saluer des
auteurs étrangers qui écrivent en français», tagada tsoin tsoin…
Le Salon du Livre, ligne Maginot contre les panzers
de Marine la cinquième colonne du Kalifat…
Evidemment, il y a eu un journaliste pour l’interroger sur les poursuites engagées devant le tribunal de Turin en Italie contre l'écrivain Erri De Luca, pour incitation au sabotage de la ligne ferroviaire Lyon-Turin.
«- Je ne peux pas intervenir dans les affaires judiciaires. Mais au nom de la France, je peux soutenir la liberté d'expression. Cela vaut pour les écrivains français mais aussi pour les étrangers. Les auteurs ne peuvent pas être poursuivis pour leurs textes.»
Relisez-moi ça posément… N’est-ce pas plutôt au nom de la France qu’il ne peut intervenir dans les affaires
judiciaires, a fortiori italiennes ? Et plutôt à titre personnel qu’il soutient que les écrivains, a fortiori
étrangers, ne peuvent pas être poursuivis pour leurs textes ?
Il ne se mêle ni des affaires judiciaires, ni de la souveraineté de
l’Italie dans sa façon d’appliquer ses propres lois. Mais ça ne l’empêche pas,
dans la foulée, d’assurer le comité de soutien de De Luca qu’il va le recevoir
(un comité
avec Cécile Duflot, Jean-Michel Ribes et un tas du même genre dedans) Et de laisser sa Fleur de ministre dire "que la sanction
qui pourrait être infligée à Erri De Luca serait "disproportionnée par
rapport à son engagement ou à ses propos." Bref, toujours la même ambigüité, mère des
batailles perdues d’avance…
Ah oui ! On l’a aussi interrogé
sur les livres qu’il lit actuellement. La question piège classique au type qui
n’a guère le temps de lire que les fiches mâchées par ses collaborateurs. Il
avait bien appris sa leçon : Bien sûr, il lit "De Révolution en République" de Mona Ozouf qui vient de sortir
et on ne va pas le lui reprocher. Il a aussi lu le Gydie Salvayre ; non
pas parce que c’est le dernier Goncourt, mais "parce que j'ai de la sympathie pour la personne (fille de républicains espagnols
exilés) et beaucoup d’intérêt pour son sujet (mémoire de la révolution ‘libertaire’ de 1936 en Espagne)." Et il feuillette
aussi Pascal Quignard parce que
"en cette période ses pensées sont
utiles".
Pascal Quignard ? Certes, le vulgum connaît depuis que son roman Tous
les matins du monde a été porté à l’écran…
Pour vous cultivationner, sachez aussi que le premier bouquin écrit par
Pascal Quignard, celui qui l’a fait remarquer par les éditeurs, était un essai
sur Léopold von Sacher-Masoch, dont
vous avez certainement lu La Vénus à la
fourrure…
"En cette
période ses pensées sont utiles"
ha ben moi j'ai pas eu été au salon du livre
RépondreSupprimertrop loin
aucun intérêt d'ailleurs
les bouquins ,je les trouve chez le libraire, à la biblio ou sur amazone
dans le meilleur des cas
non, plutôt que de perdre mon temps dans les allées porte de versaille , je suis allé voter
en gros, participer à la mascarade républiconne
et j'en suis pas fier
mais bon, si ça peut accroître l'intensité de la beigne républiconne que va se prendre manouel le chimique ( ou les mordasses ) , j'accepte en toute humilité ce sacrifice que la démocrature exigeait de moi
hélas , y a fort à parier que ça ne soit pas suffisant
à revoir dans quelques mois