Aussi sec, on confia donc la chère enfant au suivi attentif et compréhensif d’une structure de déradicalisation
agrée, labellisée et tout et tout… Et ce fut un succès ! Depuis dix-huit
mois Léa présentait tous les signes d’une" insertion réussie" Enfin,
quand je dis signes, c’est à l’aune
des critères associatifs ; et quand je dis insertion, faudrait savoir de quoi on parle. Je reviendrai un autre
jour sur ce point…
Malgré tout, vu qu’on n’est jamais assez prudent, les pandores à qui on ne
la fait pas l’avait mise sur écoute (que cépabien). Bref, en décembre dernier, alerté par les flics, le
papa a récupéré "in extremis" sa fille mineure s’apprêtant
à s’embarquer pour la Syrie sous la houlette d’un recruteur du soi-disant Etat islamique. Aujourd’hui
elle est en taule où elle chante les louanges des tueurs du Bataclan…
Mais ce n’est pas de Léa dont je veux parler. Plutôt de ces fameux programmes de déradicalisation dont on
nous a rabattu les oreilles et encombré les écrans télé il y a peu encore…
Parce que Léa n’est pas n’importe qui. Léa a été plus d’un an durant pour
la déradicalisation© ce que Georges Clooney est pour Nespresso…
Faut dire qu’un peu plus que paumé devant l’explosion du nombre de jeunes "convertis"
partant renouveler le stock de chair à canon de Dae’ch, l’impouvoir public a
fait appel aux premiers sous-traitants lui venant à l’esprit ; donc les "introduits",
donc les plus médiatiques et les plus futés profitant de l’effet d’aubaine… Ayant décidé que les jeunes signalés seraient suivis par des
structures administratives ou des éducateurs, un appel d'offres a été lancé
pour trouver une "équipe mobile d'intervention en déradicalisation".
Dame Dounia Amina Bouzar, franco-algérienne
anthropologue de son état a illico proposé les services de son "Centre de
prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam" (CPDSI) judicieusement
créé cette année-là. Et c’est le CPDSI qui l’a remporté…
Léa ayant été une des premières à lui être confiée, elle a fait d’icelle un
emblème de sa méthode de "déradicalisation". Disant avoir
multiplié les entretiens de dérad-etc. avec elle, Dounia Bouzar s’en est
servie pour vanter l’efficacité de son action. Léa, vedette d’une vidéo
promotionnelle, mascotte du CPDSI, avait "accepté un suivi psychologique"
et entrepris "une formation dans le domaine du social". Bref, une "réinsertion" réussie je vous dis !
Il y a toujours des loupés, c’est vrai. Mais dans le cas de Léa, ça fait un
peu désordre…
Du coup, on a commencé à s’interroger sur le service rendu par CPDSI…
L'association a été inondée de subventions publiques ; "900.000 € depuis dix-huit mois" selon
certaines sources, ce qui est cohérent puisqu’elle a commencé à être missionnée
en avril 2014 et que son budget annuel pour l’année 2015/2016 qui devait être
tacitement reconduit en avril prochain est de 595.300 €.
On notera que Dame Bouzar en est la présidente, qu’elle y emploie une de
ses filles et que son autre fille dirige le cabinet Bouzar-Expertises qui vend des prestations à des collectivités
susceptibles de travailler avec l'association ; d’où soupçons de conflits
d’intérêt…
Dame Bouzar affirme certes sur le site de CPDSI que la structure « a suivi 1059 jeunes, dont 234 "désembrigadés" grâce
à son action » Mais on notera aussi que la structure n’a pas de
bureau, très peu d’effectifs et… que le père de Léa prétend que sa fille n’a
été reçu qu’une seule fois par ladite structure… Mais bon.
Fine mouche sentant venir le parfum de roussi, Dounia Bouzar a préféré
prendre les devants : Saisissant au vol l’opportunité théâtrale de la "déchéance
de nationalité" dénoncée comme créant "un contexte politique
défavorable à l'entreprise pédagogique et scientifique pour prévenir la
radicalisation", elle vient d’annoncer que le CPDSI rompt désormais ses
liens avec l'Etat et renonce donc à "l'octroi d'un nouveau budget annuel
de 595.300 euros pour une deuxième année de mandat à compter d'avril."
Comme les choses sont bien dites et comme c’est curieux. Comme par hasard
un audit ministériel du subventionnaire a été lancé en décembre dernier et ses
conclusions doivent maintenant être sur la table…
Mais bon. La campagne de
déradicalisation fait un bide. On le sait. Et ça ne cessera pas d’être comme ça
à force de fausser délibérément le diagnostic. On s’échine à vouloir traiter le
problème comme si c’était une emprise sectaire genre secte Moon ou trucs de ce
genre. Car c’est la voie choisie, la méthode imposée : Vous êtes tombé
sous la coupe d’un gourou fou furieux et escroc à la fois ; point barre !
L’Islam ne saurait être en cause !
Alors que c’est une maladie de l’Islam
qui ne se traitera pas sans l’Islam… si tant est qu’il le veuille. On ne trouve
pas de traitement efficace sans ausculter le malade, sans aller voir dans ses
tripes… Mais on n’ose même pas le questionner
puisqu’il n’est pas malade !
Oui da, mais les initialement-non-musulmans convertis ? Ben oui, la
maladie est contagieuse et elle s’attrape parfois au contact.
D’autre part, traiter le problème en question comme une dérive sectaire classique
conduit à aborder le patient comme un benêt naïf qui s’est laissé empapaouter.
Bonjour l’accueil ! C’est nier à de grands adolescents la liberté de faire
des choix et d’en assumer les conséquences. C’est nier leur potentiel de
devenir adultes ! Léa est au chaud dans une prison pour mineurs d’une
société dont elle ne veut plus. Oui, elle est "mineure au moment des faits".
A quelques mois près… Bien sûr, étant père et grand-père je comprendrais la
souffrance personnelle de ses parents.
Mais ce n’était plus une enfant. Pour la collectivité
comme pour elle, il aurait été plus
économique (accessoirement) et sûrement plus sain
de la laisser partir assumer son choix : agir
(peut-être), se faire engrosser (sans doute) et tuer (probablement), plutôt que végéter en prison en ruminant son
ressentiment, sa haine et son amertume d’avoir été empêchée de réaliser son
objectif qui n’en sera que plus idéalisé…
Je suis cynique et dur ? Non. Je suis juste un peu plus Créon qu’Antigone…
Tout a fait d'accord avec toi, je pense que c'est de l'agent qui ne sert à rien et qu'on empêchera pas ces jeunes de partir, laissons les partir, se faire trouer la peau, qu'ils aillent se " réaliser" mais surtout qu'ils ne reviennent pas ! si ces filles veulent intégrer des BMC, franchement....on s'en tape !
RépondreSupprimerJe vais sans doute paraître exagérément dur, voire méchant, mais je ne conçois la déradicalisation dans notre pays que par l'injection intracrânienne à haute vélocité d'une petite quantité de plomb enrobée de cupronickel ou de cuivre. Selon mes recherches, ces deux oligo-éléments, alliés a ce mode d'administration réduise à néant le risque de rechute. Cela fonctionne également sous forme de vaccin.
RépondreSupprimerSi cette pharmacopée rebute, je le conçois. Mais dans ce cas qu'on laisse partir cette enfant vers les verts pâturages du djihad en Syrie ou ailleurs... Tant qu'on lui interdit à tout jamais de revenir.
Tandis que là, elle sortira tôt ou tard, ne réussira pas à se réinsérer et finira certainement mal... En emportant d'autres gens, qui eux n'avaient rien demandé.
Alfort : " Alors que c’est une maladie de l’Islam qui ne se traitera pas sans l’Islam… "
RépondreSupprimerEst-ce une maladie de l'Islam ou l'Islam lui-même ?