En vous parlant mercredi dernier de la déradicalisation ©, j’avais relevé que "Léa" avait été considérée comme une figure
exemplaire d’une "insertion réussie"… Cela m’a
rappelé en passant avoir un jour évoqué ici le cas d’une grappe de femmes
jugées pour avoir méchamment tabassé et torturé une de leurs semblables (pour une sombre histoire de jalousie
féminine où le mâle n’était pas loin…) L’info ne
faisait bien évidemment aucune mention d’une origine éventuellement allogène des susdites, mais bon ; n’y voyez aucun
amalgame mais le procureur avait
laissé échapper son étonnement devant le comportement de ces dames "pourtant
insérées"…
Du coup, il me semble utile de faire une piqure de rappel quant à la
signification de ce concept d’insertion et à l’évolution rapide de
son contenu au fil des temps récents. Pour ce faire, le mieux est de revenir
aux propos de Malika Sorel qui tentait (vainement), il y a six
ans déjà, de remettre les pendules à l’heure quant au sens des mots insertion,
intégration et assimilation. Et de copier-coller ci-après l’essentiel
du billet
que ça m’avait suggéré à l’époque :
« L’insertion, c’est l’obligation de respecter les normes
collectives d’une société, les règles du “bien-vivre ensemble”, même si l’on ne
partage pas la même culture. C’est ce que font les expatriés français à
l’étranger, par exemple. L’intégration, c’est plus profond : c’est le
fait de se sentir concerné par une communauté de destin avec les Français. Cela
se traduit, concrètement, par la transmission à ses propres descendants des
fondamentaux qui composent le noyau identitaire français, ce que l’on nomme le
legs ancestral. C’est un long processus qui, lorsqu’il réussit, aboutit à l’assimilation. »
(Malika
Sorel)
Il fut un temps où un doux mélange de naïveté et d’utopie généreuse mâtiné
d’ethnocentrisme condescendant au parfum colonialiste distinguait les individus
de souche allogène selon qu’ils étaient ou non assimilés. L’assimilation
était alors l’horizon indépassable garant d’une société parfaitement sereine et
sûre de son bon droit. Une société où la chance pour la France était de
se savoir capable d’assurer à tous (d’où qu’ils viennent) la transmission "des fondamentaux qui composent le noyau
identitaire français, ce que l’on nomme le legs ancestral." Cela
allait de soi et personne n’y trouvait à redire. Naïveté, disais-je, car par un
glissement inconscient vint le jour où l’intégration, en cours ou supposé,
valut présomption d’assimilation acquise. C’était d’ailleurs
aussi l’époque où la métropolisation-départementalisation de l’Algérie fit
croire que la simple appartenance à un territoire valait juridiquement
intégration, le droit du sol montrant ainsi son bout du nez… Epoque où,
soit-dit en passant, les femmes ayant fauté étaient licitement tondues et
violentées par de braves gens parfaitement assimilés gaulois depuis des
lustres… Bref, le concept d’assimilation cessa d’être à la mode et l’intégration
de nécessaire devint suffisante…
L’assimilation est désormais un mot ordurier ayant rejoint l’espèce
d’inventaire à la Prévert qui a remplacé le sexe dans l’ordre de l’obscène. De
nos jours, l’intégration n’en est pas encore là mais ça va venir. Les textes
que nul n’est censé ignorer et les plaques vissées sur moult immeubles et
organismes financés par vous et moi en sont les beaux restes devant lesquels il
convient encore de singer l’esquisse de génuflexion du dévot pressé. Il y a le
Haut Conseil à l’Intégration, l’Office Français de l’Immigration et de
l’Intégration, le Contrat d’Accueil et d’Intégration, etc. Ouais… Tout ceci est
bel et bon mais on va où là ? Comme le dit Malika Sorel, l’intégration
est un long processus qui va vers… vers quoi ? Vers l’assimilation ?
Vous n’y pensez pas ! Ce serait discriminer entre ceux qui sont plus intégrés
et ceux qui le sont moins… Ce concept d’intégration n’est donc plus
pertinent. Tout au plus est-il encore utile puisque non mesurable, donc
cuisinable à toutes les sauces, pour assurer les fins de mois de moult
fonctionnaires et associatifs. A quoi pourrait-il servir d’autre ?
En effet, le contexte d’aujourd’hui rend inutile les discriminations
qu’implique rationnellement le concept. L’opposition dialectique entre intégration
et non-intégration nécessite de savoir à quoi... Or ce "quoi"
c’est quoi ? Vous observerez que le mot citoyen n’est plus jamais
utilisé comme substantif car ce serait une inacceptable discrimination entre
ceux qui le sont et ceux qui ne le sont pas. Il n’est donc plus utilisé que
comme adjectif mis à toutes les sauces, ce qui est bien pratique pour désigner
ce que l’on attend des citoy… pardon des ACURABAs
(Administré-Consommateur-Usager-Résident-Assujetti-Bénéficiaire-Ayant-droit) Et
ce qu’on attend d’eux, finalement, n’est plus de se sentir concerné par le
devenir d’une Nation, mais seulement de consentir à un plus petit commun
multiple de vivre ensemble… Pour résumer, à ce que l’on attend au moins
des insérés tels que les définit Malika… Bref, l’intégration n’a
plus lieu d’être et l’insertion de nécessaire devient suffisante…
D’où l’insertion par le travail, les assocs’ œuvrant à la réinsertion,
le Revenu Minimum d’Insertion, etc.
Ouais… Mais quid des zones de non-droit ? Pardon, des zones prioritaires
diverses et variées ? Leurs habitants méritent-ils la contrainte d’être
administrés ? assujettis ? Ma notion d’ACURABA n’est-elle pas insultante et
vouée à rejoindre celle de citoyen ? Et celle d’ARABE
(Allogène-Résident-Ayant-droit-Bénéficiaire-Exonéré) ne serait-elle pas encore
trop excessive ?
L’insertion n’a sans doute déjà plus lieu d’être et "Rien",
de nécessaire est devenu suffisant…
Avec vos histoires d'insertions, on se demande dans quel sens l'entendre
RépondreSupprimerCe midi sur vronze cul ("l'ennemi est le meilleur maître " paroles de ma génitrice) ,reportage triomphal sur la deradicalisation menée en gelbique par le bourgmestre de Malines....
Ça peut marcher, puisqu'on vous le dit !
D'autant que le mec fait dans la dentelle, jugez en : club de sport ,matcheu de foutebaule et cours de coran pour la pouliss' ( d'après ce que j'ai saisi ,un gigantesque éclat de rire m'ayant projeté sur la berme une fois de plus)