Ce matin, des échanges sur Muray avec Luchini dans Répliques sur France Cul, la Crevette retenait cet aveu de Finkelkraut : "Je ne suis pas optimiste mais j'ai un enfant"…
De nos jours, tout nous pousse à penser que le pessimisme est de rigueur et l’optimisme disqualifié, assorti de l’adjectif "béat"… La naïveté d’un optimisme absolu ne résiste pas une seconde face à un pessimisme d’expérience qui finit par s’incarner soit dans un relativisme égocentré soit dans le nihilisme. Alternative binaire réductrice et mortifère qui ne reflète pas le réel : L’Humanité a survécu et progressé depuis des millénaires grâce à la multitude de ceux qui se disaient : "Je ne suis pas optimiste mais…" Mais quoi ? "Mais il me reste l’Espérance"… C’est un peu court, jeune homme ; face aux assauts de la désespérance, il faut des supports tangibles à votre Espérance…
Nous touchons là du doigt, me semble-t-il, une réalité de notre temps : l'hiver de la transcendance et, surtout, l’hiver démographique…
Pour le plus grand nombre, reste le pessimisme donc. Faute de confiance en l’avenir et d’avoir quelque motif d’espérance (l’Espérance, pas l’espoir, ça c’est un truc de joueur de loto…) pour supporter cette a-espérance, nos contemporains ont besoin qu’on leur donne de pauvres substituts clinquants, du "festif" voilant pudiquement le réel.
"Nul n’avait l’air de se rendre compte qu’il était en train de marcher dans un livre d’images pour tout-petits"
On en revient à Philippe Muray…
"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"
"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.
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Plouc, la suite après cette magnifique sortie de Finkielkraut: Luchini lui a répondu avec une citation de Cioran (je crois) qui disait très approximativement : "si j'avais un enfant, vu le monde dans lequel on est, je l'étranglerais tout de suite."
RépondreSupprimerBon, je me range, naïvement certes, à l'avis de Finky : les enfants nous condamnent à l'espérance.
La différence entre Fink’ et Cioran, c’est celle entre le "pas optimiste mais…" et le pessimisme du sceptique suicidaire…
RépondreSupprimerJ'ignore si Cioran s'est converti, une chose est sûre, l'oeuvre du grand exégète Paul Nothomb l'a littéralement fasciné dans les dernières années de sa vie.
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