"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mardi 24 août 2010

Traite négrière et régimes autoritaires…

P’tain ! Hier j’ai raté le truc… Vous avez tous connus au moins une fois la honte d’avoir oublié de souhaiter l’anniversaire d’un être cher. Ce que j’ai raté hier n’est, certes, ni aussi personnel ni aussi éventuellement dramatique pour la paix des ménages, mais ça fait partie de ces choses auxquelles je m’efforce de me tenir. Je tiens à manifester ma solidarité et mon adhésion aux journées (mondiales, internationales, européennes, nationales, etc.) C’est vrai, quoi ! C’est une question de responsabilité citoyenne ! Et quand j’en vois la liste, croyez-moi, il y a du boulot !
Il m’est d’ailleurs déjà arrivé d’évoquer ici l’une ou l’autre de ces journées et il faudra que je vous en reparle à l’occasion d’une façon plus générique, d’autant que je milite ardemment (et vainement) depuis longtemps pour l’instauration de nouvelles journées qui me seraient chères…

Bon, hier 23 août, figurez-vous que c’était à la fois :
La "Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition"
et la "Journée européenne du souvenir des victimes des régimes totalitaires et autoritaires"
C’était donc vachement important…

Autant il est bon de faire une lecture préalable des textes du jour avant de se rendre à la Messe lors des solennités de ma confession d’appartenance, autant il me semble indispensable de se préparer à de telles journées en méditant sur quelque texte s’y rapportant. Ouais… Je me suis donc un peu (pas trop) rencardé sur le sujet.

La traite négrière, tout d’abord. Il ne s’agit donc pas de faire mémoire de l’esclavage de façon générique, mais de la "traite", c’est à dire de l’aspect commercialisation d’êtres humains et "négrière", c’est à dire des seuls esclaves en provenance d’Afrique noire. Dans ce domaine, ce qui vient tout de suite à l’esprit, ce qui meuble les livres scolaires, les livres d’images et les discours des autorités morales, c’est évidemment le commerce triangulaire du bois d’ébène, qui appelle, suivez mon regard, une évocation des fortunes bourgeoises de Nantes, Bordeaux, etc. et de la cruauté des planteurs des Amériques… Point Barre.
Or, il ne s’agit là que de ce que les historiens appellent la "traite occidentale", celle destinée aux Amériques et dont les acheteurs étaient des occidentaux. Apparue au début du XVII° siècle et devenue illégale et très marginale après 1850, on s’accorde pour évaluer le volume de ses "transactions" à 9 ou 10 millions d’individus asservis.
Moins connue, voire totalement passée sous silence, est ce que les historiens qualifient de "traite intra-africaine" Elle remonte au moins au XI° siècle et a largement perduré jusqu’à la colonisation européenne. Les chercheurs estiment à plus de 14 millions le nombre d’africains réduits en esclavage sur leur propre continent. Pour cette traite, les acheteurs étaient quasi exclusivement eux-même des africains dont, très probablement les royaumes dont nos collégiens devront apprendre l’histoire dès la prochaine rentrée (mais je doute que cette question soit au programme…)
Enfin, Il y a eu la "traite orientale", celle dont la "marchandise" était exportée vers les Indes, l’Océanie, etc. via notamment Zanzibar et, surtout, vers les pays arabes et/ou de civilisation musulmane. Apparue avec l’expansion mahométane au VII° siècle, elle a perduré au moins ouvertement jusqu’en 1920 (effondrement de l’empire Ottoman) et subsista encore longtemps après vers certaines destinations (le Yémen par exemple) Le chiffre de 17 millions de noirs réduits en esclavage est avancé pour cette traite là dont les acheteurs ("grossistes" ou "clientèle finale" étaient quasi exclusivement des arabo-musulmans…
Sans oublier que pour ces trois traites aux acheteurs variés, les vendeurs étaient dans tous les cas soit eux-mêmes des noirs, soit des arabes…

Bon, on ne va pas mégoter. La traite négrière est exclusivement une tare des HLPSDNH…

Ah oui ! "Le souvenir des victimes des régimes totalitaires et autoritaires" Ça, c’est un truc exclusivement européen. Bien de chez nous quoi !

Pour "illustrer" cette journée un quotidien bien pensant a fait la promo hier d’un site universitaire sur les "violences de masse" Y sont disponibles des contributions sur des événements historiques : Tuerie d’Oradour-sur-Glane, génocide de Srebrenica, la rafle du Vél’ d’Hiv’, massacres d’aborigènes en Tasmanie au XIX siècle… (accessoirement, l’interviewé regrette la diminution des financements publics…) Bon. On attend la mise en ligne de quelque chose sur Katyn, les colonnes infernales de Turreau, la liquidation des koulaks, la Révolution Culturelle… (OK, il y a un papier sur le Cambodge de Pol Pot) Mais ça va venir (peut-être)

Comme il s’agit là de rituel mémoriel, on en a pour son argent puisqu’on n’est pas là pour découvrir des nouveautés, n’est-ce pas ? Et bien moi, je m’interroge… Les régimes totalitaires, on connaît. A quelques variantes de détails, depuis Hannah Arendt, on sait de quoi on parle. En revanche, définition SVP de "régime autoritaire" ? Où ça commence ? Où ça finit ? Quelles sont les intentions cachées des guignols qui ont rajouté ça au nom de cette journée ? Vu les définitions des droits et les jurisprudences européennes, je sens que par les temps qui courent, beaucoup de nos "voisins de quartier" vont pouvoir se poser à La Haye ou ailleurs comme "victimes de régime autoritaire"…

Bon, j’ai rempli mon devoir citoyen en faisant devant ces journées "l’esquisse de génuflexion du dévot pressé"…

Ce sera tout pour aujourd’hui

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