"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 13 août 2010

Auberge espagnole et caravansérail balkanique…

Il y en a qui se fatiguent, qui s’épuisent pour rien et c’est bien triste pour eux…
Vous penserez évidemment à ceux qui ont eu l’idée bizarre de brandir la menace de "déchéance de la nationalité française". Brassage de vent. En arriver là quand on ne sait plus quoi faire pour avoir l’air d’agir, c’est pathétique. Ils savent bien, pourtant, que ça va faire flop dans les six mois. Complément corrélatif de peines judiciaires, forcément, cette déchéance serait une double peine déjà supprimée par les mêmes bonnes âmes. Quelle horreur ! On ne va quand même pas instituer une tripe peine ! Donc ces (quelques rares) futurs "ex-français" redevenus des étrangers (ce qu’ils n’avaient pour la plupart sans doute jamais cessé d’être…) on se les gardera… Donc on ne change rien et tout le monde est content. Bien sûr, il en sortira de beaux textes de loi, inapplicables et inappliqués mais on "aura eu l’air de" aux yeux des beaufs de base qui auront applaudi l’artiste en confondant déchéance de nationalité et expulsion… Donc, les promoteurs de cette farce ne se seront pas fatigués pour rien : ils auront encore gagné un peu de temps…

Non, ceux qui se fatiguent vraiment pour rien, ce sont les belles âmes qui trépignent hystériquement contre les dérives sécuritaires, le retour aux HLPSDNH, etc. à force de s’égosiller pour rien, faudrait qu’ils fassent un peu attention à leur système vasculaire cérébral (le mode d’irrigation de leur caboche nous causant déjà suffisamment de souci comme ça…) En effet, de quoi ont-ils peur ? Pourquoi s’épuisent-ils dans des meetings pour la régularisation des sans-papiers et l’arrêt des expulsions ? Je vous le demande… Car nous sommes en Europe. Je veux dire citoyens de l’Union Européenne, c’est à dire citoyens du monde.

Ah l’Europe ! Libre circulation des biens et des personnes sans frontières ni paperasses infracommunautaires ! Espace Schengen merveilleuse avancée garantissant sécurité et préservation de leur identité commune à ces millions d’hommes et de femmes partageant le même héritage ! Confiance et Solidarité ! Tous ces pays et ces peuples qui marchent d’un même pas, au même rythme et dans la même direction vers le même objectif ! Que c’est beau !

A ceux-là qui s’inquiètent et se fatiguent inutilement, je suggère donc une cure de repos pour profiter un peu de la Vie. Il leur suffit d’attendre, ce ne sera pas long. Pour atténuer leur stress, je les invite à délaisser un peu Libé qui est mauvais pour leur cœur à force de mettre de l’huile sur le feu avec l’annonce quotidiennement récurrente de l’imminent retour de la bête immonde. En revanche, ils pourront sans dommages consulter une variante plus lénifiante de la presse bisounours. Ils trouveront notamment sur lefigaro.fr, en date du 11 août, des nouvelles qui devraient les rassurer quant à la passoirisation inéluctable de la forteresse Europe.

En Espagne, tout d’abord, l’octroi de la nationalité aux ressortissants extracommunautaires hispaniques est en plein boom. Fin juin, sur 225 000 demandes de naturalisation reçues 117 000 avaient déjà été accordées. Le consulat de la Havane est surnommé par les Cubains "l’usine à Espagnols". À Buenos Aires, à Caracas ou à Miami, les diplomates ibères distribuent également à la chaîne les cartes d'identité espagnoles et les passeports "Union Européenne" qui vont avec. D'ici décembre 2011, le nombre de nouveaux Espagnols pourrait atteindre 500 000. Ceci-dit, il s’agit là quasi exclusivement de latinos

Du côté des Balkans, ensuite et surtout, l'Union s'élargit tranquillement. Bien entendu, Hongrie, Roumanie et Bulgarie, membres récents, ont été jugés dignes de sécuriser nos frontières sud et orientales communes. Et la Hongrie a pleinement intégré l’espace Schengen depuis déjà 6 ans.
En Hongrie, justement, une nouvelle loi sur la nationalité pourra ouvrir les portes de l’Europe à 2,1 millions étrangers extra communautaires d’origine magyare, notamment 520 000 Slovaques, 300 000 Serbes, 150 000 Ukrainiens (non compris 1,4 millions de Roumains qui sont déjà "des nôtres"…)
La Roumanie, pour sa part, accorde depuis 2009 sa nationalité aux Moldaves roumanophones. 120 000 ont déjà par ce biais leur passeport européen et 800 000 demandes sont en attente. Pour faire face, la Roumanie a ouvert deux nouveaux consulats en Moldavie, aux frais de l’U.E.
La Bulgarie fait encore plus fort en faveur des 2,5 millions d’étrangers de souche bulgare dont 1,4 millions de Macédoniens et les 350 000 Bulgares islamisés à l’époque ottomane et réfugiés en Turquie depuis la chute du communisme. Ces derniers ne devraient donc pas avoir à attendre une éventuelle adhésion d'Ankara pour obtenir un passeport européen… Le reste est éparpillé en Ukraine, Moldavie, Albanie…

Bref, Moldaves, Macédoniens, Serbes, Ukrainiens ou Turcs, ils sont 5 millions à pouvoir d’ores et déjà obtenir un passeport européen…

Evidemment, compte tenu de l’odieuse stigmatisation prônée par la France, les populations d’outre-Méditerranée n’ont pas cette chance… Mais ça va s’arranger, n’est-ce pas ?

Sources : ICI et

7 commentaires:

  1. C'est quand même pas les Moldaves et les Macédoniens qui vont représenter une menace pour notre belle identité, si ?

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  2. Bien sûr que non. Même si 25 % des Macédoniens sont de souche albanaise (et quasiment tous musulmans comme les Bulgares de Turquie). D’autant qu’on ne peut plus guère se permettre d’être trop regardants…
    Mais je trouve que c’est une bonne illustration de la non-maîtrise par l’Europe de son propre "contenu".

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  3. "Donc ces (quelques rares) futurs "ex-français" redevenus des étrangers (ce qu’ils n’avaient pour la plupart sans doute jamais cessé d’être…) on se les gardera…"
    Ca aurait pourtant du sens si toutes les aides sociales n'allaient que vers les Français. Etre déchu de la nationalité française voudrait alors dire ne plus percevoir le RMI ou RSA, ne plus être soigné gratos, ne plus partir en vacances aux frais de la princesse, ne plus percevoir les allocs pour ses 17 gamins. Bref, mener une vraie vie de vrai français quoi, et c'est le paradoxe.
    Et si en plus, il y avait de l'expulsion dans l'air, vous ne seriez pas preneur?

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  4. Les 500 000 Hongrois de Slovaquie sont déjà dans l'UE. Côté hongrois, il n' y a donc que 150 000 européens non-communautaires (Ukraine) car les 300 000 Hongrois de Serbie seront aussi membres de l'UE quand la Serbie entrera dans l'UE d'ici dix ans.

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  5. Excellente toile ...belles couleurs , beaux volumes ...j'y vois comme une Tour de Babel ....mais ce n'est que ma modeste interprétation de l'art contemporain européen ...

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  6. Dont acte pour la Slovaquie. Restent donc 1,5 millions "d’extra-communautaires" Que je sache, les 300 000 Hongrois de Serbie ne sont pas plus dans l’U.E. que les 350 000 Bulgares de Turquie. Les processus d’adhésion sont certes en cours mais sans date d’entrée prévue et les négociations avec Belgrade plutôt moins avancées qu’avec Ankara… Quelle importance puisqu’ils entreront un jour ! Alors pourquoi négocier ? Votre remarque sur les Serbes illustre magnifiquement que n’importe qui "entre" quand il le veut, quelles que soient les décisions (ou indécisions) de l’U.E. …
    NOTA : même si on préfère, pour des raisons pratiques de prendre l’option "anonyme" pour poster, merci de signer son commentaire d’un pseudo, même loufoque…

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