Hier soir,
après la manif’, notre groupe (cf. le compte-rendu chez Corto) s’est dispersé sagement, tous ayant de la route à
faire. Comme nous venions d’Austerlitz, environ en milieu de cortège, nous
étions restés bloqués à l’entrée de l’avenue de Villars de l’autre côté des Invalides
(à part ça,
nous n’étions que 150.000…) Perso, dormant à Paris, je suis
resté. Profitant du départ du plus gros des troupes, j’ai alors pu gagner l’esplanade
sans jouer des coudes et j’y suis resté. Jusqu’à 21h45, j’ai tout vu. Pour la
suite, je vous renvoie au compte-rendu minuté de R&N Je confirme tout ce qu’ils décrivent jusqu’à 21h45, sans exagération ni omission. Et
n’ai donc pas de raison de douter de la suite…
Les
observations que j’ai faites sont les suivantes :
1° - Alors
que de l’aveu même du Ministère, les effectifs de forces de l’ordre avaient été
triplés par rapport au 24 mars, on n’a pas vu un cogne de toute l’après-midi
sur le parcours. Ils savaient donc bien qu’il n’y aurait pas de casse… En
revanche, toutes les forces étaient concentrées, non visibles, à l’arrivée…
2° - L’écoulement
des manifestants après la dispersion, prévu et concerté avec la Préfecture,
était signalé, affiché sur écran, etc., exclusivement vers l’ouest de l’esplanade…
3° - Or les
rues en cause (Université, St Dominique…) étaient verrouillées avec
fourgons-grilles ; La Tour-Maubourg était fermé avec des fourgons de CRS pare-chocs
contre pare-chocs à trois de front sur 400 mètres… Le piège parfait pour
filtrer et contrôler tout le monde…
4° - Donc, les
"débordements" commentés avec gourmandise à l’accès de la rue de l’Université
ne pouvaient être que voulus et
recherchés par les forces de l’ordre…
5° - Les milliers de manifestants résiduels se trouvaient donc contraints de
rester ou de revenir sur l’Esplanade. Avec, là, les CRS à l’est et les
gendarmes mobiles au sud-ouest qui se renvoyaient les manifestant qui faisaient
des allers et retours en courant sous les grenades lacrymogènes…
6° - On
aurait pu penser que le cordon de CRS bouclier au pied devant le pont Alexandre
III allait s’avancer pour refouler les manifestants au sud vers leurs
collègues. Au contraire, l’objectif manifeste était de les pousser le plus
possible au nord de l’esplanade vers les "veilleurs" pour avoir le
prétexte de gazer et embarquer tout le monde…
7° - Le slogan entendu que j'ai le plus aimé : "- Les CRS en banlieue !"...
7° - Le slogan entendu que j'ai le plus aimé : "- Les CRS en banlieue !"...
Pour la
suite, je laisse la parole à R&N :
21h45 : les « affrontements » se
résument essentiellement à des provocations envers les CRS, qui répliquent par
des charges. Loin de l’émeute fasciste que les média tenteront de décrire à
leurs lecteurs, rappelons qu’ici l’ambiance est plutôt bon esprit. Les pétards
fusent.
22h00 : Bonne ambiance sur l’esplanade. De
nombreuses filles sont sur place. Autour de feux de joie, les opposants à la
loi entonnent des chants paillard et le traditionnel « On n’entend pas
chanter les CRS »
22h05 : la soirée se transforme en veillée dans
certains recoins de l’esplanade.
22h10 : une belle image des Veilleurs. Ils sont
pacifiques, mais font face à qui vous savez...
22h12 : la « veillée » se tenant de
manière impromptue dans certains recoins (hors Veilleurs) est interrompue. Les
CRS ont chargé alors que les opposants à la loi ne faisaient que chanter.
Les opposants sont encore nombreux, mais complètement
encerclés. Les CRS sont extrêmement nombreux, il y a au moins 4 rangées frappant
leurs boucliers avec leurs matraques.
22h35 : Désormais, il y a d’un côté une veillée à
l’esprit très "scout", et de l’autres des priants à genoux.
Un opposant a été pris par les policiers en civils alors
qu’il sortait de la « veillée scoute ». Ses camarades de chant ont
voulu le protéger, mais ont essuyé une charge.
La « veillée scoute » reprend malgré tout.
22h40 : un groupe se met à genoux devant les CRS.
22h50 : un groupe d’une vingtaine de policiers en
civil s’apprête à embarquer les jeunes participants aux « veillées
scoutes ». Deux autres équipes de policiers en civil vont arriver.
L’un de nos rédacteurs subit alors une violente clef
de bras de la part d’un policier en civil. Le motif ? Il prenait des
photos.
Pendant ce temps, un ado d’une quinzaine d’années a
été vu visage en sang. Il sortait probablement des Veilleurs, quand il s’est
fait molester. [photo]
22h55 : les policiers civils ne sont pas discrets
sur les ordres qu’ils reçoivent... Les jeunes présents sur place entendent que
l’objectif de l’opération et de procéder à des interpellations.
23h00 : les policiers en civil chargent
violemment, bousculant même la presse.
Un homme dit aux policiers qu’ils ne font pas leur
travail. Immédiatement, 5 policiers en civil se jettent sur lui pour le
tabasser.
23h05 : N’allez pas à la Tour Maubourg, les
contrôles d’identité sont systématiques
23h10 : Aux Invalides, les paniers à salade
arrivent.
23h20 : il semble que la résistance ait été matée.
Sur place, il ne reste pratiquement que les Veilleurs.
23h30 : Un policier s’indigne des conditions
inhumaines (densité) à l’intérieur des paniers à salade. Son officier le
rappelle violemment à l’ordre car « on ne parle pas comme ça à un
commandant de police ».
Minuit passé. Les interpellés ont été scindés en trois
groupes : deux paniers à salade complètement remplis ainsi qu’un plus
petit.
Bilan général : d’après les media, il y a eu au
total 293 interpellations, 231 gardes à vue.
1h55 : Garde à vue confirmée pour 140
personnes retenues au commissariat de la rue de l’Évangile.
[Rappelez-vous : Pour le PSG au Trocadéro : 21 interpellations...]
Manuel le
Chimique peut être content. Rassuré et content…
Perplexe
aussi…
En chemin, j’ai
oublié d’expliciter le titre du billet ! J’y reviendrai…
Ah oui !
Aujourd’hui, Trépassé 1° est sorti discrétos
de l’Elysée pour aller… honorer la… Résistance
au Lycée Buffon : 300 CRS mobilisés ; 93 interpellations… La Fwance
est apaisée. Tout baigne…
je vous ai mis en lien chez moi, j'espère que vous n'y verrez pas d'inconvénient, sinon dites le moi.
RépondreSupprimerJe vous en prie, faites !
Supprimeron a rien vu vers Montparnasse quand on a pris le métro, tout était normal ! tu es resté tout seul ?
RépondreSupprimerOui ma chère ; tout seul comme un grand ! La Mouette, la Plume et le "skin" de Scripto ont décroché vers 19h. Les flics n'ont montré leurs nez, pardon leurs casques, que bien après... Manifestement, ils attendaient que l'effectif présent diminue assez pour être "à leur portée"... Avant, aussi nombreux étaient-ils, ils risquaient d'être submergés malgré le "pacifisme" et il y aurait eu encore trop de témoins "choqués", bourgeois moyens et gens âgés, qu'on souhaite voir rentrer définitivement à la niche...
SupprimerLe cordon sanitaire policier était bien circonscrit : Au delà des stations métro Ecole Militaire ou St François-Xavier, on ne se doutait de rien. Alors Montparnasse !
Et bien, mais tu as tout vu finalement !
SupprimerJe sors toujours très heureuse d'une part et très frustrée d'autre part de ces manifs grandioses.
Je voudrais rester, mais je dois filer.
Grrrrrrr
Bon, on se fera un échange de photos si tu en es d'accord.
Un détail important : Le "skin" de Scripto n'a rien d'un skin ! Nous exigeons des excuses publiques !
Sinon nous boudons grave !
T'as vu les guillemets ? J'écrivais vite et trouvé ça pour satisfaire "ceux qui ne passent pas par ici" Faut peuser à eux^^
SupprimerDonne moi son pseudo par mel, je ne l'ai pas retenu.
La haine, à force de l'invoquer, ils la provoque... ils vont l'avoir. Ce gouvernement me file la gerbe.
RépondreSupprimerCRS en banlieue! Ces types frappent sur leur propre peuple et laissent les racailles se remplir les poches en fracturant des magasins. protection de la population ? Tu parles... Des barrages de douanes empêchent les cars de passer, répression aveugle et impunité. La mauvaise foi est patente, c'est une trahison du peuple. Il est temps de prendre les choses en main.
Merci pour ce témoignage.
La Pologne avec nous !
http://www.20minutes.fr/ledirect/1162095/20130526-polonais-francais-manifestent-ensemble-a-varsovie-contre-mariage-gay
Toutes ces manipulations et désinformation ça devient hallucinant.
RépondreSupprimerLe pompon, cet après midi c'est que ce qui nous sert de président nous dénie jusqu à l'utilisation du mot " résistance ".
Tout cela finira mal.
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RépondreSupprimerHollande est à vomir, ils le sont tous depuis De Gaulle, lui compris !
RépondreSupprimerBeaucoup le sont. Certains (beaucoup) plus que d'autres. Mettez le curseur là où ça vous fait plaisir...
Supprimer1- C'est vrai que les flics étaient absents sur la majeure partie des parcours. Venant de porte Dauphine, on ne les a vus qu'à partir du Trocadéro (traumatisme PSG oblige) puis, après avoir traversé le pont de l'Alma, en rangs serrés sur le pont des Invalides et sur le pont Alexandre III bien sûr. Je suis repartie par où j'étais arrivée vers 18h30 mais impossible de reprendre le pont de l'Alma comme à l'aller, car bloqué par un cordon de CRS (dès que la queue de manif a fini de passer, je suppose), et j'ai été obligée comme la foule avec moi de traverser sur le pont-passerelle plus loin.
RépondreSupprimer2- Comme Valls avait dit qu'il y avait du danger à venir avec les enfants (et il y en avait plein), il a bien fallu qu'il y ait un peu de "sport" pour ne pas le faire mentir (que ne ferait pas la police pour faire plaisir au chef !). Par contre, rappelez-moi: combien de vitrines brisées ou de voitures brûlées ? et combien d'interpellations ? (chiffres à comparer avec ceux de la "fête" du PSG pour bien comprendre !).
Sans oublier les tirs au flashball sur certains .
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