Mais qu’ils se taisent !

C’est pas vrai ! Ils n’en ratent pas une ! "- Puisque tout nous échappe, faisons comme si…" Il n’y a pas de jour où ils ne s’enfoncent - et nous enfoncent – un peu plus dans le ridicule… Toussa avec la certitude de l’idéologue borné convaincu de sa supériorité et de sa vertu. Cépagrave puisqu’ils bénéficient de la complicité obséquieuse de l’écrasante majorité des média et, pour le solde, de l’indulgence mondaine de ce qui fait à peu près sérieux. Et, de toutes façons, quelles que soient les contrariétés à venir, le système est ainsi fait que le Distributeur en chef des prébendes est sûr de garder la maîtrise du parapheur des nominations pour encore quatre ans. C’est l’essentiel et ça rassure…

Ils n’en ratent pas une, disais-je. En ce moment, leur truc c’est la diplomatie. Là, on peut jouer aux grands - et se la jouer - sans que maman viennent nous appeler pour faire les devoirs (chômage, retraites, sécu, récidivistes…) "- On dira que je serai l’indien le bon et toi le cow-boy méchant…"   

- S’agissant du sac de nœuds et de sang qui prévaut en Syrie, les "bons", sont évidemment l’impérialisme américain (idiot utile) et ses complices qataro-saoudiens hyper intéressés qui veulent éliminer l’arc chiite. Or le canard Assad est toujours vivant, ce qui est contrariant. On en vient donc à programmer une "conférence" où, pour la première fois, tous les protagonistes acceptent de venir se parler. Je ne me fais aucune illusion quant aux résultats d’une telle sauterie, mais voyons voir quand même…

Et que fait la Fwance ? Déjà, bien avant ce projet de conférence, le commentateur russe Alexandre Latsa écrivait sur RiaNovosti "Laurent Fabius qui n’en finit plus de ridiculiser la diplomatie française durant ce conflit"… Et bien par la voix officielle de Sa Surface Laurent Fabius, la Fwance vient de décréter toute seule comme une grande qu’il n’était pas question d’accepter la présence de l’Iran autour de la table…

On ne parle pas avec ces gens-là… Or l’Iran, quoi qu’on en pense est un des principaux intéressés, incontournable dans l’affaire…

Voilà la diplomatie hollandienne d’un pays qui reconnaît les Etats, pas les régimes ; voilà la realpolitik d’idéologues bornés hors sol : On n’est prêt à négocier un compromis qu’avec le "bon" côté de la table ; on ne veut rien entendre venant de l’autre côté… Exactement la même méthode de traitement du dossier que pour le Mariage pour tous ! Mais là, on n’est pas face à des jupes plissées qu’on tient avec nos CRS et nos comparutions immédiates… Ça veut dire quoi ? Qu’on est des purs et qu’on veut la guerre… Pauvres cons !

De deux choses l’une. Soit on est totalement irresponsable, ce qui est probable. Croyant que, grâce au Mali, on peut jouer dans la cour des grands, on s’isole, on perd tout crédit et on se ridiculise. Soit on fait en douce le coursier, le petit facteur, le commis, l’homme à tout faire, des USA et/ou d’Israël qui tiennent à faire capoter la conférence sans que ça se sache, décidés d’aller à la guerre. Que ce soit la raison n’est pas exclue…

De plus, tactiquement parlant, prendre au mot les Iraniens qui ont accepté de s’asseoir à la table est finalement plus emmerdant pour eux que de leur claquer la porte au nez, ce qui ne peut que renforcer le régime en période d’élection présidentielle…                 

- Dans la série des couacs diplomatiques, il y a aussi le grand discours que le Président de la République française est allé spécialement prononcer au congrès du parti socialiste allemand en l’assurant de son soutien. Moi-président "qui ne reçoit pas les députés de la majorité à l’Elysée" se déplace en Allemagne pour saluer l’opposition à la chancellerie, laquelle est notre principal et incontournable interlocuteur pour tous les dossiers essentiels et brûlant, bilatéraux comme européens… Et cela en pleine campagne à quatre mois de leurs élections ! Qui plus est, pour soutenir un parti dont non seulement le programme, au-delà des mots, est en opposition totale avec celui du gouvernement français, mais qui se situe aujourd’hui dans les sondages à… 15 points derrière les sortants…

- Dernière anecdote : Figurez-vous que la semaine dernière, Moi-président a remis la Légion d’Honneur à l’ambassadeur de Chine qui rentre à Pékin. Un hochet en cadeau d’adieu. Curieusement, il y a des loupés dans la communication présidentielle : C’était le 17 mai et sur le site de l’Elysée ça n’apparaît pas sur l’agenda présidentiel. Comment cela se fait-il ?

Heureusement, il y a la presse officielle chinoise et je ne voudrais pas vous priver de la carte postale :