Vous vous souvenez tous
de l’exposition des "œuvres" de Jeff
Koons accueillie il y a une dizaine d’année dans les appartements royaux du
château de Versailles. Et du buzz prévu,
espéré et parfaitement organisé autour de son fameux homard…
A l’époque taulier du
château, un ci-devant ministre de la Kultur dont on a déjà oublié le nom (Jean-Jacques Aillagon
qui était à André Malraux ce que François Hollande est à Alexandre le Grand) avait offert les ors
du Palais du Grand Roi à Koons en lui donnant "carte blanche" !
Carte blanche pour "faire dialoguer le postmodernisme kitch de Koons avec le
classicisme Louis XIV ! Enfin, ça c’est la raison kulturelle officielle de "confronter et interroger les
diversités esthétique, blabla, etc." La raison naïve du bas-de-front
courtermiste étant de booster la
billetterie du château le temps d’une saison ; disons-ça pour être
gentils...
Vu qu’on est ici sur un
blog convenable (n’est-ce
pas ?),
on n’insistera pas trop sur d’autres raisons possibles des plus hypothétiques. Par exemple, un souci d’aider
certains à faire gratos à nos frais de juteuses culbutes (qu’Aillagon soit devenu
ensuite conseiller artistique de François Pinault n’a rien à voir…) Ou encore, que
vais-je imaginer, une volonté de décérébrer le sens esthétique de l’acuraba à
des fins inavouables…
Quoi qu’il en soit, l’opération homard a atteint tous ses
objectifs :
- Tout d’abord, et c’est
l’essentiel, le buzz provoqué par
cette novation muséale a poussé vers
les sommets la cote de ce bricoleur kitch pour la plus grande joie de ses
marchands et des collectionneurs de ses produits,
soi-disant mécènes qui ont financé l’exposition
avec un colossal et immédiat retour sur investissement quant à la valeur des œuvres
qu’ils détiennent.
- Jeff Koons, pour sa
part, alors déjà décoré de la Légion d’Honneur (?), a bénéficié d’une exposition médiatique
exceptionnelle qui l’a fait sortir du milieu somme-tout étroit des amateurs d’art
"contemporain", le faisant connaître et reconnaître mondialement.
Exposé en France au Château de Versailles ! Dès ce jour-là, toutes les
portes lui ont été ouvertes pour exposer ces chiens en condoms gonflés dans
tous les joyaux architecturaux du patrimoine européen…
- Toulemonde y a donc trouvé son compte. Tout le monde ? Non !
Le Koons, le milieu, ses courtiers, ses financiers et ses prébendiers, oui. Et
la Fwance ? Et l’acuraba-contribuable prêteur en dernier ressort du
Château ? Des nèfles ! Moi qui ai bien assimilé en Asie Centrale la
fonction (légitime) du bakchich, je m’insurge !
C’est une pratique courante que les artistes
fassent un don aux musées qui organisent une exposition pour eux. Eh bien Jeff
Koons n’a pas eu l’élégance d’offrir en retour une œuvre à la France, laquelle
venait de lui offrir sur un plateau une augmentation magistrale de sa cote. On
dira, certes, que le château de Versailles n’abrite pas de salle d’art comptant-pour-rien ;
mais le centre Pompidou bordel ?!
Eh bien figurez-vous
que cet "oubli" est réparé !
Car en novembre dernier,
à l’ambassade des Etats-Unis, en présence de François Pinault et du gratin du
milieu art-con, Maire-Hidalgo a reçu en notre nom à tous une œuvre offerte par Jeff Koons à la Fwance touchée par les attentats ;
une œuvre "symbolisant notre deuil" ! Un… bouquet de tulipes.
Indépendamment du
grotesque de l’affirmation par certains que c’était là, avec retard, le don dû
pour l’expo à Versailles agrémenté de larmes post-Charlie, post-Bataclan, toussa, qu’est-ce que ce don représente concrètement ?
D’abord, ces fameuses
tulipes sont un truc déjà commercialisé
un peu partout en différentes tailles, couleurs et matières. Seul l’aspect
grandiose par sa taille de l’édition offerte
et le prétexte bidon du don peuvent justifier, outre la politesse obligée, que Maire-Hidalgo
ait claqué la bise au tartiste devant les caméras avé la larme à l’œil en notre
nom à tous…
Oui, concrètement, il va se passer quoi
maintenant ? Vu que, hein, ça ne se fait pas de refourguer le cadeau sur
Amazon ou le Bon Coin comme la pendule en céramique de Vallauris de la tante
Anaïs…
Il s’agit en effet d’un assemblage de bronze et d’aluminium
poli de près de 12 mètres de haut, et pesant environ 33 tonnes avec
sa base ; le tout
figurant "une main
hyperréaliste tenant un bouquet de tulipes".
Euh… qui reste à
construire… et à installer… quelque part…
C’est M. Robert Rubin,
ancien président de la Centre
Pompidou Foundation, qui vient d’expliquer le film dans le Monde :
- Construire :
« Koons offre seulement
le concept, l’idée originale. Quelqu’un d’autre doit payer pour la
production de l’œuvre, les coûts de préparation du site et de son installation,
soit un montant d’environ 3,5 millions d’euros. Ces fonds doivent être
levés auprès de mécènes dont les noms ne seront connus qu’une fois
le projet approuvé par les Bâtiments de France. Il y a fort à parier que
ce seront des amateurs de Koons fortunés, des collectionneurs et des marchands
d’art qui figurent sur la liste d’attente pour l’obtention d’œuvres
à venir de l’artiste… » La finalité
de l’opération, là encore, ne vise qu’à faire enfler toujours plus la cote du
tartiste et la cagnotte des initiés du milieu sans aucun retour sur
investissement pour la part du coût qui, n’en doutons pas, restera à la charge
de la collectivité.
- Installer : Ce truc monumental qui
ne servira même pas à faire pisser les chiens devrait être installé, dès cet
été, sur la dalle du Trocadéro entre le Musée d’art moderne et le palais de
Tokyo. Soit juste en face de la tour Eiffel, au milieu de ce magnifique espace
architectural hérité de l’Exposition universelle de 1937, chef-d’œuvre de l’art
déco.
Je suggère que le
Cyborg Macron écrive une belle lettre manuscrite de remerciement au Koons avec
un diplôme d’officier de la Légion d’Honneur (au point où on en est), l’assurance qu’un
boulevard portera son nom à Saint-Denis (ou Pélouailles-les-Vignes) et que son concept
sera réalisé en maquette 1/45° (petites voitures Dinky-Toys) exposée au Musée de l’Homme dans l’attente
de l’apurement de la dette majorée de l’apurement de celle qu’occasionneront les
prochains jeux Olympiques de Paris.
Ce serait un compromis
raisonnable (les
marchands et collectionneurs de tulipes Koons allant évidemment se faire foutre ;
on n’a rien sans rien…)
Monsieur Plouc, cessez de nous prendre pour ce que nous sommes: votre histoire à la Koon n'est pas envisageable dans un pays de culture multiséculaire; néanmoins, j'ai bien failli m'y faire prendre, tant la bêtise de nos élites artistiques est incommensurable.
RépondreSupprimerVous êtes taquin.
Comme il n'y a pas de culture française (et ce n'est pas macrouille qui me contredira, bien au contraire) il faut bien compenser, et là on n'y va pas mollo : ce type est un génie ... pour arriver à fourguer des trucs pareils à prix d'or. Pour un peu je l'appellerait le Macron de l'art !
RépondreSupprimerintroduire le terme "dialogue" dans une phrase mentionnant la kultur ou les kulturs ( forcément plurielles , puisque on sait quoi ...) c'est comme dans les entretiens de "recherche républiconne" lorsqu'on mentionne le "vivrensemble" ....ça coche un mot clé sur la grille ....
RépondreSupprimermot compte double , d'ailleurs
on pourrait passer les oraux de préadmission à science pipeau rien qu'avec nos connaissances basiques
d'un aut' coté ( ou en même temps, va savoir) , pas certain qu'on soit pris....
je cornaquerais bien ma nièce ( 16 ans ) mais avec son patronyme souchard ( quoique....si elle adopte le nom de sa mère , magyare , ça change de perspective) et sa peau diaphane , pas sûr qu'elle soit admise
reste la localisation de son lycée? si elle s'expatrie dans un lycée ZEP?
en tout cas , retenons les mots clés ; dialogue , cultures, vivrensemble , à compléter éventuellement
à quoi?
RépondreSupprimerà quoi quoi ?
Supprimerne sais plus.
RépondreSupprimerle plouc et mélanie non plus ne savent plus
Supprimeret moi,j'ai jamais su ( comme si c'était une excuse)