Hier (faut
bien qu’on s’occupe), je
visionnais par lassitude une vidéo tournée à NDDL (pas besoin de développer
le sigle) Une vue quasi
fixe prise de derrière une barricade avec les gendarmes à environ cent mètres
devant, l’arme au pied comme on dit (quand je dis arme, je cause de choses non
létales, hein !)
L’enregistrement durait près de deux heures (bien sûr, je ne me suis pas privé d’avancer souvent) et, durant ces deux heures, les cognes
ont peut-être dû avancer insensiblement de trente mètres mais je n’en suis pas
sûr.
Un spectacle,
donc, qui pourrait faire penser à un de ces films dits d’art et d’essai ayant fait une fugace carrière dans les MJC de
province des années soixante du précédent siècle et que ARTE nous inflige parfois
encore entre vingt-trois heures quarante-cinq et minuit moins le quart. Je veux
dire un de ces films où il ne se passe
rien et auprès desquels L’année
dernière à Marienbad d’Alain Resnais passerait pour un film d’action avec Sylvester
Stallone et Arnold Schwarzenegger. Mais je m’égare.
En fait non. On y "voyait" beaucoup de choses… D’abord, les "zadistes",
terme déjà entré dans le dico. Presque toujours de dos, voire de profil et
rarement de face, ces guignols étaient pour la plupart harnachés pour aller à la
guerre : casques, masques, lunettes, gants, parkas, sac à dos, avec de
très nombreux spécimens équipés de masques à gaz sophistiqués comme les
pompiers n’en ont pas toujours. Et que faisaient-ils ? – Ils bullaient…
Bien sûr, il y en avait toujours une demi-douzaine "au front", aussi
bien devant que derrière la barricade. Ceux-là se mouvaient par moment avec la
lenteur syndicale du smicard mal payé pour déplacer des éléments de la
barricade, histoire, semble-t-il de l’élargir en gagnant du terrain vers les
gendarmes toujours placides et immobiles. Parfois, un brusque engouement
activait une sorte de catapulte sur châssis de ferraille qui envoyait vers ceux
d’en face une série de cailloux gros comme des pavés. On ne distinguait pas les
points de chute, mais quand ça devait être "bon", ça suscitait les
applaudissements du public. Puis l’artilleur se lassait sans doute car on
passait à autre chose, c’est-à-dire rien…
Heureusement, toussa était méthodiquement entrelardée toutes les cinq minutes de
séquences où la maréchaussée saturait la scène de lacrymogènes sans aucun effet
sur ces braves gens fort bien équipés. On y voyait alors très vite plus rien, ce
qui faisait de petits entractes bienvenus… Au bout de deux heures, le décor et
les acteurs se trouvaient peu ou prou à la même place et dans les mêmes
postures que sur la première image du film.
J’ai repensé à cet après-midi enrichissant (je devais avoir 17 ans,
on est encore naïf à cet âge)
où j’étais allé voir L’année dernière à
Marienbad. Sur un scénario d’Alain Robbe-Grillet, fallait pas rater ça… Il
n’y avait pas grand monde et je m’en souviens très bien : Au bout de 5 mn.,
bon type, je me suis dit : "- C’est le générique, l’action va
commencer…" Puis, plus tard : "- P’tain ! C’est encore le générique,
l’action va commencer…" Et… est venu le mot Fin, l’éclairage est revenu et
j’étais tout seul dans la salle… Mais je m’égare encore.
Revenons à NDDL. De cette espèce d’opéra
chinois, j’ai quand même retenu deux choses :
- La première, c’est la manière d’être
des guignols derrière la barricade. Non pas que ça parlait de tout et de rien à
portée de son de la caméra, assez souvent en anglais, d’ailleurs, mais du
comportement des bipèdes en question. Ça allait et venait, faisait demi-tour
sans raison apparente, revenait… Bien sûr, ils attendaient que quelque chose se
passe mais, d’un côté comme de l’autre, personne ne faisait rien ; rien
pour que "ça vienne"… Et rien, sinon le désœuvrement, n’expliquait le
mouvement brownien qui les faisaient se mouvoir. Dans un hall de gare en grève,
les déplacements auraient été plus cohérents.
- La seconde, c’est bien leurs attitudes
de gens qui ne risquent rien… Ils
sont là car c’est leur droit, c’est leur choix et ils le valent bien. Ils
balancent des objets "armes par destination" pouvant être létales
mais cépagrave car ceux d’en face qui-l’ont-bien-cherché
sont bridés par un contrôle judiciaire bien plus prégnant que les bracelets
électroniques...
D’ailleurs, pendant de longs quarts-d’heure,
on a pu voir au moins un de ces guignols déambuler tranquillement cinq mètres devant la barricade, à cinquante mètres
des gendarmes, en balançant négligemment au bout de son bras un cocktail
Molotov et sa mèche de chiffon. C’est son droit, n’est-ce pas ?
Perso, sommation faite^^, vu le principe du
monopole de la violence légitime, l’obstruction à l’ordre public, l’intention
manifeste, l’impératif de sécuriser la vie des fonctionnaire, le constitutionnel
principe de précaution, toussa (j’ai rien oublié ?
J’ai bon ?), je te me
l’aurais assommé d’un tir adapté et chargé pour aller le récupérer et l’expédier
quelque temps en taule, zadiste avec des jihadistes, histoire de lui apprendre
la vie. Et si le coup lui est fatal par faute-à-pas-de-chance, c’est navrant
mais cépagrave…
Heureusement pour lui, il n’en est rien,
il n’en sera jamais rien. Il ne faut pas qu’il y ait d’autres Sirvens pour que
Macron puisse continuer à saturer les news avec ses discours, ses interviews et
ses réformes-bonzaï sans indigner Plenel et faire pleurer Margot.
Ah oui ! Les ZEX ? Z’aviez pas
su que les Zones A Défendre se sont recyclées en Zones Expérimentales. Il y en
a beaucoup en gestation de par la France rurale mais pas seulement. Même à
Tolbiac et autres lieux. Déjà, la
puissance publique refuse formellement de répondre à l’appel au secours d’un
Président d’Université. Ça vient de sortir mais ce n’est pas nouveau : les
quartiers ont montré la voie…
Cavaignac, où es-tu ?
RépondreSupprimerCavaignac ?? Louis-Eugène? Trop mou! En 48 (le"grand" 48, hein, celui où j'étais pas né. Pas le dernier où c'est la SFIO qui faisait tirer sur les grévistes)En 48, donc, Louis-Eugène a certes fini par nettoyer le bordel, mais contraint et forcé, nécessité faisant loi. Mais c'est oublier qu'après avoir appelé de ses voeux et activement participé au déclenchement de cette révolution de bourgeois et de boutiquiers, il ne voulait pas s'en occuper, prenait avec la bouche le soutien de la populace et a refusé des semaines durant de faire donner la troupe. Parti comme un Borloo ou un Collomb, pour les livres d'Histoire il a été sauvé par le gong...
SupprimerC'est un Galliffet qu'il nous faudrait. :D
RépondreSupprimerExcellente biographie d'André Gillois sur //Le fusilleur de la Commune//
ah bon? Vous ne trouvez pas que Florence Parly et Gégé Collomb font l'affaire? Comme c'est curieux...
SupprimerZadistes
RépondreSupprimerOui
Zadistes
Et pourquoi pas zadiens ?
Zadistes ça ramene à populistes, féministe , zadiens, ça ramène à zoroastrien
Ce qui a plus de gueule , pas vrai ?
Vous pensez que vos Zadiens sont des disciples du Zoroastrisme professé par Zarathoustra ? des adeptes de la dualité des deux fils jumeaux de leur dieu : L'Esprit-Saint et l'Esprit du Mal ?
SupprimerJe m'en tiens à "Zadistes"...
Je ne pense rien
SupprimerEt vous le savez
Je trouve simplement que la terminaison en iste est mal venue
Ne serait ce que d'un strict point de vue phonétique
Ou alors zadiques
RépondreSupprimerÇa fait penser à sadique
Confusion rigolote