Déjà dix jours de lassitude ensommeillée
sans réagir à ce qui se passe, et pourtant il y aurait de quoi dire ! Le
pire, c’est que la seule chose qui m’a fait soulever une paupière aujourd’hui,
c’est l’extase béate avec laquelle les médias nous annoncent que le couple présidentiel paie de sa poche son dentifrice, les clopes de son clebs et les
croquettes de la Première Cougar Dame ! C’est dire… J’aurais
préféré apprendre ce qu’il entend - lui – par multilatéralisme… Mais bon. Je vais me retenir d’en faire
une ébauche de billet. Car se focaliser sur la personne du Président, c’est-à-dire sur le Cyborg actuellement dans le costard de la fonction, c’est se comporter en collabo de sa com’,
tant il est vrai que causer du dentifrice aide à pousser la "polis"
sous le tapis.
Je préfère donc passer la parole à Maxime
Tandonnet en relayant ci-après son billet de ce jour :
_______
« Ceci
ne concerne en aucun cas la personne
du président, (…) Au-delà de sa personne, qui n’a strictement rien à voir avec
mon propos, il faut prendre acte de la nuisance intrinsèque d’un régime
politique qui empoisonne la France, une Cinquième République dégradée, dévoyée,
dégénérée. En l’état actuel des choses, il ne peut que donner le pire, quel que
soit le titulaire de l’Elysée.
L’élection
présidentielle se fait par une vaste opération de propagande et de manipulation
médiatique : ce sont les médias qui choisissent en influençant la foule
médiatisée, et qui lui vendent une image. En sublimant un personnage, un
acteur, cette élection détruit toutes les sources de vie démocratique,
notamment le Parlement qui devient un Parlement croupion. L’élection se fait
sur une surenchère de promesses démagogiques et fondamentalement nuisibles pour
l’intérêt général, par exemple la suppression de la TH ou la création d’un
service national d’un mois, profondément inutile et qui va coûter une fortune.
Il faut ensuite les appliquer et les financer, à n’importe quel prix.
L’image
narcissique et égotique d’un homme ou d’une femme, n’importe lequel,
devient le but absolu du régime, au nom de "sa trace dans l’histoire"
ou de la "dignité de la fonction", notion intrinsèquement ridicule –
c’est la France qui compte et non "la fonction" dès lors que tout
dirigeant politique, en démocratie, n’est que l’humble serviteur de son pays et
de ses habitants. La réélection présidentielle devient le but en soi du
système, à n’importe quel prix.
La
vie publique se transforme en spectacle médiatisé et en décors de carton-pâte.
Les postures et les coups de menton se substituent à l’action authentique. Au
prix d’une formidable mystification, le chaos quotidien, le renoncement et
l’impuissance de l’Etat sont vendus à l’opinion comme une "transformation
profonde de la France". La vanité, sous-produit de l’impuissance, s’impose
dès lors comme le principe fondamental du régime. La fracture démocratique,
entre une petite clique influente, totalement déconnectée de la réalité, et la
population, plongée dans ses drames quotidiens, ne cesse de se creuser.
Ce
régime, qui trahit l’intérêt général au profit de la vanité narcissique,
explique en partie la chute de la France depuis plusieurs décennies (niveau scolaire,
pauvreté, violence, chômage de masse, écrasement fiscal, dette publique) Mais il convient d’insister sur ce
point: en l’état du régime, du système politique, fondé sur un mélange de
vanité narcissique et de médiocrité (morale, intellectuelle), rien ne changera jamais, et ceux qui
pensent qu’untel ou untel, de l’extrême droite à l’extrême gauche, ferait
beaucoup mieux, sont victimes de la même illusion que les idolâtres et les
béni-oui-oui du temps présent. Cela ne me réjouis pas, je ne fais ici que
dire ma vérité.
Une
prise de conscience, révolution des mentalités, réhabilitation de la
démocratie, de la res publica,
réveil de l’intelligence collective est le préalable à la réforme nécessaire
qui consistera, fondamentalement, à en finir avec le naufrage du pays dans la
vanité stérile, la médiocratie, et à réconcilier la France avec la notion
d’intérêt général. Vaste programme… »
Maxime
TANDONNET
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