Ou l’impromptu du cinquième acte… [1]
Plus que le tsunami sur les côtes nipponnes,
L’Affaire, qui parut de nature friponne,
Plus loin que l’Effémi provoqua des remous :
Pour la première fois Déeska banda mou !
Pour l’amour qu’il portait aux petites culottes,
Avait-il mérité qu’on lui mît les menottes ?
Qu’avait-t-il fait, sinon que tenter d’honorer,
En bravant le Sida qu’on pouvait y trouver,
L’entre-deux rebondi d’une Cananéenne,
Race bibliquement vouée à la géhenne ?
De l’acte rédempteur, eut-il dû s’abstenir ?
Qu’en pense Anne Sinclair qui n’a rien vu venir ?
David n’usa-t-il pas ainsi de Bethsabée,
Qui ne fut pas cruelle et céda bouche bée ?
Déeska pouvait-il, étant fils de Sion,
Donc de la race élue, oublier l’élection ?
Peut-on lui reprocher de s’être trompé d’urne,
Et d’en avoir cherché la fente avec ses burnes ?
Allons donc ! Quand on est serviteur de Démos,
Et qu’on se sent pourvu du braquemart d’Eros,
On se doit de pousser l’argument sans réplique
Afin que tout sillon devienne raie publique !
Mais toi, de tels d’assauts si riche en souvenirs,
Comment, Anne Sinclair, n’as-tu rien vu venir ?
Un poète a bien dit, et ça vaut pour Hercule,
Que le désir s’accroît quand l’effet se recule !
C’est un fait que l’objet désiré recula,
La tentatrice noire ayant dit : "- Halte-là !"
Ainsi donc l’instrument dont s’honorait Priape
Se trouva bêtement privé de sa soupape.
Et Déeska gagné par la fièvre du rut,
Déversa sa fureur sans atteindre son but !
Et ce Niagara-là, bien que point mer à boire,
Devint pour la police une piste notoire
Et pour le Procureur matière à requérir !
Comment, Anne Sinclair, n’as-tu rien vu venir ?
Princesse dont la grande ambition est brisée
Par une foufounette insensible au plaisir,
La roche Tarpéienne est près de l’Elysée !
Mais comment tes yeux verts n’ont-il rien vu venir !
…
N’aurait-il donc vécu que pour cette infamie ?
Qu’en dites-vous, Agnès ? ô vous ma tendre amie ?
- Euh… Le petit chat est mort…
[ 1] d’un dramaturge inconnu, quelque peu repoli par le Plouc. Merci à Marc pour la source…
Vous repassez le bachot ? En tout cas, bel exercice de style
RépondreSupprimerMemento - on meuble comme on peut. Et ouis ça rappelle de jeunes années...
RépondreSupprimerQue voulez vous que je vous dise moi?
RépondreSupprimerVous m'estomaquez, c'est tout.
Après ça,
Avec mes vers de mirliton,
J'ai juste l'air d'un pauvre con,
Et, forcé de le reconnaître,
Je m'incline devant le maître.
Félicitations et amitiés.
Relayé de mailing-list en mailing-list, tout et n’importe quoi se multiplie comme petits pains de l’Evangile et le monde est petit. Ayant reçu par mail cette "ballade pour un coup manqué", j’ai pris la peine de la comparer à votre version que vous dites avoir "repolie"…
RépondreSupprimerA vrai dire pas grand chose mais quand même deux vers un peu laborieux qui chez vous "coulent" nettement mieux.
Bien, aussi, d’avoir changé le titre : "Tirade" conforme au théâtre classique au lieu de "ballade" trop élégiaque pour le thème. Mais tout est dans vos rajouts en italiques :
- Le sous titre "impromptu" et la référence au 5° acte de la tragédie classique annoncent la "surprise" et la fin de l’intrigue.
- Surtout les deux vers en finale qui démarrent en paraphrasant le Cid de Corneille pour déboucher sur Ecole des Femmes de Molière !
Et la "chute" est magnifique ! La naïve ingénue (le bon peuple de gauche ?) découvre la cruauté du réel…
Chapeau !
Notaras
Nouratin – Ne soyez pas modeste, cher ami.
RépondreSupprimerNotaras - Vous feriez un bon exégète et vos intuitions vont parfois plus loin que les miennes. Merci pour ce "commentaire de texte"
PS : Votre pseudo, c’est une référence à l’affreux marin grec du bouquin de Raspail ?
Bingo ! Et c’est de vous lire qui m’a donné l’idée d’aller refeuilleter le Camp des Saints !
RépondreSupprimerNotaras