L’Indignopathie Multiforme Spongieuse tourne à la pandémie sans que l’OMS ne lève le sourcil. Il est vrai qu’on le comprend, les zones contaminées n’excédant pas une infime partie de la planète. Plus inquiétant est que les instances de veille sanitaire européennes pourtant promptes à appliquer le principe de précaution au premier légume venu n’y voient rien à redire. Pourtant, cette infection microbienne à 3 €, à la portée de toutes les bourses donc, se diffuse sous nos climats comme pucerons après un hiver sans gel.
Il est vrai que notre démocratie constitue un terrain des plus favorable à la prospérité de cette pathologie. Je n’incrimine pas ici notre Démocratie, je veux parler de notre démocratie, c’est à dire de notre atmosphère où le gaz respiré, vital pour nos neurones, est fortement pollué, voire saturé, par des molécules excédentaires d’éthique citoyenne, d’ordre juste, de care, de non-discriminationn, de démocratie participative ou réelle, que sais-je encore…
A cet égard, contrairement à ce qu’un vain peuple pourrait penser, les radotages cacochymes du bon Dr Stéphane Hessel ne sont que prise de train en marche à des fins commerciales sans effets significatifs sur l’expansion de la maladie. Quant aux géniteurs des molécules citées plus haut, ils n’ont fait que pisser dans un violon déjà plein (ce qui nous rassure, ce ne sont bien que des politiciens…) De même, les guignols qui font rugir le moteur au point mort de la Bastille à la Nation n’y sont pour rien. Si responsables il y a dans le déclenchement de cette pandémie galopante d’Indignopathie, il faudrait plutôt les chercher du côté des pantins télévisuels à carte de presse et des communicants grassement payés par les marchands de cosmétiques. Ceux-là même qui ont subrepticement remplacé les trois mots de notre devise républicaine par les trois formules suivantes :
"C’est mon droit", "C’est mon choix", "Parce que je le vaux bien"…
Sur un plan clinique, l’infection se manifeste chez le sujet atteint par une hypersensibilité maladive en présences de certains stimuli anodins surqualifiés de dérapages par le malade. Une remarque de simple bon sens émise sans réfléchir par un plouc de base glissant sur une crotte de chien peu suffire à déclencher une crise ; mais celle-ci n’est perceptible que dans sa dimension collective…
Sur un plan épidémiologique, l’infection se propage principalement par écrans et oreillettes. Les vecteurs les plus fréquents de la bactérie sont eux-même des affections addictives du type fesse-bouc ou touittère. La désinfection systématique des claviers est donc sans effet et l’instauration de mesures d’hygiène appropriées ne pourrait qu’aggraver l’Indignopathie qui se nourrit d’elle-même.
Bien entendu, l’homme normalement constitué est en général porteur d’anti-corps de nature à le protéger de l’infection. La capacité qu’il a (encore) de se marrer devant les effets de la maladie chez ses voisins constitue déjà en soi une bonne protection. Mais être normalement constitué est une qualité qui se perd… On observera d’ailleurs que c’est egobody qui constitue l’essentiel des populations atteintes. Egobody a manifestement trouvé là la maladie qui lui convient car elle satisfait à moindre frais son caractère foncièrement hypocondriaque.
Tout récemment à Londres, le pavé so british de Piccadilly Circus à Trafalgar Square nous a administré une preuve supplémentaire de l’extension multiforme de l’épizootie : Trois mille personnes (quasi toutes du genre femelle) ont défilé la rage au ventre pour revendiquer le droit de s'habiller comme elles l'entendent et protester contre les agressions sexuelles.
Et pourquoi donc, je vous le demande ?
Ben parce qu’à Toronto, un brave fonctionnaire de police en charge de faire une conférence sur la sécurité devant des étudiants et répondant à bâton rompus aux questions de l’assistance avait osé lâcher au détour d’une phrase à peine marmonnée un conseil aux femmes "d’éviter de s'habiller comme des traînées si elles ne voulaient pas se faire agresser"… Pour protester contre ce scandale planétaire, une première "slut walk" de 3000 personnes eut lieu dans la ville, puis 2000 à Boston et 3000 à Sydney… Londres ne pouvait rester passive et New Delhi est programmé…
Côté carnaval, ces marches des salopes semblent pour le moment presque aussi festives, donc tristounettes, que les sit-in d’indignés et zoologiquement plus décevantes que la marche des fiertés…
C’est qui qui va me trouver le prochain thème d’indignation ?
(1) du verbe suivre…
Indignopathie multiforme spongieuse : je vous le pique, celui-là !
RépondreSupprimerSinon, excellent diagnostic, mon cher Docteur.
"fèces bouc" est pas mal aussi..c'est de moi!
RépondreSupprimerau plaisir de vous lire gente dames et gentils damoiseaux..."réactifs" :)
Tout le plaisir de vos visites est pour moi...
RépondreSupprimerSurtout quand elle m'apprend du nouveau : Je n'avais encore jamais ouï parler de revendication en paternité par un géniteur présumé souhaitant conserver l'anonymat...
Bien à vous.
elles ne sont pas très jolies dans l'ensemble.
RépondreSupprimerBon Dieu, mais pourquoi qu'ils sont aussi cons,
RépondreSupprimernos contemporains? Notez qu'il y a quand même
un avantage, ça autorise des articles de la qualité de celui-là.
Félicitations.