Faut
bien qu’on se repose un peu après toutes ces émotions… Et puis on vient de ramasser un paquet de thunes :
D’abord des dons à la pelle que ça n’a rien à voir avec les trois euros six
sous des indemnisations de pertes d’exploitation
attendues durant des mois par les couillons ayant souscrit des assurances.
Ensuite, pour la vente du dernier numéro, un retour sur investissement colossal grâce à une campagne
publicitaire qui ne nous a pas coûté un rond. Enfin, des nouveaux abonnés en veux-tu et voilà ; bien sûr, on va en
perdre quelques un qui vont désormais nous lire gratos dans les bureaux et les
salles d’attente des ministères et collectivités grâce aux cons qui les
dirigent et au pognon des con-tribuables, mais on n’a rien sans rien…
Bref,
on peut se payer des vacances puisque la trésorerie le permet. Six semaines ;
et consécutives ! Un truc à faire rêver tous salariés, même les
fonctionnaires ! Et grâce à leur fric en plus ! Bon ; euh, et puis
ça va un peu calmer le jeu,
hein ?
Donc,
la prochaine livraison de Charlie Hebdo ne devrait sortir que le
25 février. Le n° 1179 de cet hebdomadaire paraitra donc six semaines après le
n° 1178 “historique” de ce "journal
irresponsable", comme il se
nomme assez justement lui-même. On nous aurait dit ça il y a un mois, le six
janvier par exemple, ça n’aurait surpris personne ; tout le monde se
serait dit : "- C’était à prévoir. Ils ont fini par déposer le
bilan…" Ben non. L’excès de plomb s’est traduit par un excès de thunes…
Et
en ces temps dramatiques, chacun sait ça, la vocation, la mission citoyenne, que dis-je, républicaine, du
journaliste et du caricaturiste est de lever le pied et de partir en congé…
Les
intoxiqués fans de la vulgarité du dit torchon attendront. Faut dire que Riss, son nouveau rédacteur en chef, a
par avance annoncé "qu’on n’y trouvera probablement
pas de caricature de Mahomet". Comme c’est curieux…
On
me dira qu’un ancien ministre pakistanais a mis un contrat de 200.000 dollars sur sa tête ; et que ceci explique
peut-être cela vu qu’un ardent défenseur de la liberté d’expression offrant sa
poitrine aux crayons sur la barricade de son open-space climatisé n’en est pas
moins homme…
Surtout,
je crois que, toute rebelle et sans Dieu ni maître qu’elle se prétend être, la
boutique Charlie a entendu le message
sifflant la fin de récré et rentre à la niche : Dorénavant, en Fwance,
émettre le moindre soupçon d’évocation d’une mini remarque pouvant
éventuellement être mal interprétée par un musulman ne sera plus toléré. La
preuve en est apportée tous les jours depuis un mois dans tous les domaines,
qu’il s’agisse de la presse, des spectacles, des expositions, des décisions de
justice ou des propos de table…
Mais
alors ? Maintenant que cette immense foule de cons refait douloureusement
surface après les derniers soubresauts tétaniques de cette crise de délirium où
chacun a été Charlie en lévitation, Charlie ne va plus être Charlie ?
Ce serait terrible ! La liberté d’expression serait morte. Et qui plus
est, elle se serait elle-même suicidée !
Rassurez-vous.
Si Mahomet et tout ce qui est misilman
est désormais le tabou suprême dont on ne devrait plus oser prononcer le nom
sans trembler, même tout seul dans sa cave, Charlie
va pouvoir continuer à s’en donner à cœur-joie. Il aura plus d’espace et de
pagination disponible pour ses autres thèmes de prédilection. N’est-ce pas Riss lui-même à qui nous devions la
couverture du n° 660 illustrant avec
dignité en février 2005 le début de la longue agonie du pape Jean-Paul
II ?
Sauvé !
Grâce à la calotte, aux cardinaux pédophiles, aux curés bavant au cul des
vieilles grenouilles de bénitiers et aux zizis des enfants de chœur, leur liberté d’expression perdurera.
Mais,
quoi qu’il en soit, la liberté d’expression est bien morte le
12 janvier. Et c’est vrai qu’elle s’est elle-même donné la mort…
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