Après la dèche, le trop plein…
Créée guère plus d’un mois avant le "7
janvier", la plateforme en ligne JaideCharlie.fr
était initialement destinée à recueillir les fruits d’un énième "appel aux
lecteurs" pour sauver le journal. Le 7 janvier à l’aube, ils espéraient
ramasser 200.000 € pour éponger les pertes et si c’était un peu plus, on
n’aurait pas craché dessus…
Et aujourd’hui, l’avocat des Charlots Charlie
l’admet : « Charlie Hebdo n’était pas fait pour avoir
autant d’argent »… De son
propre aveu ce seront peut-être bien une quinzaine de millions d’euros dont
il va falloir savoir quoi faire…
D’abord, il y a environ 4,2 millions
d’euros de dons reçus. Dons que le Journal a désormais les moyens de ne pas
garder et a décidé d’en arroser les familles des victimes.
- Mais sur ces 4,2 M€, il y en a dans les 2,7 M€ qui
sont arrivés d’on ne sait trop où par le biais du fonds Presse et Pluralisme. Le hic, c’est qu’il s’agit d’un fond défiscalisé
commun aux éditeurs de presse dont l’objet est d’aider des entreprises de
presse, pas des victimes… Il y a donc un problème juridique et fiscal à régler…
Mais no panic ! Gageons que le
fisc saura là se montrer plus compréhensif que pour l’entreprise lambda…
- Reste 1,5 M€. Il s’agit de dons reçus en direct,
versés par des particuliers, des entreprises et autres JesuisCharlie-couillon de base. Ceux-là sont arrivés par le site JaideCharlie.fr évoqué au début et
logés dans les comptes d’une assoc’… dont le bureau, seul juridiquement apte à
décider de l’usage des fonds, a… été décimé (Wolinski était président…)
Donc, 4,2 M€ à distribuer aux victimes – familles des
tués mais aussi des blessés au siège de Charlie mais aussi les autres
(Vincennes, Montrouge…) – Ouais mais comment ? Familles qui se sont d’ailleurs
constituées en association… D’autre part, les fonds à leur verser ne seront pas
des indemnisations provenant de la Sécurité Sociale ou du fonds national d’aide
aux victimes d’attentats ; juridiquement, ce seront des libéralités
taxables… Tout ça va être coton.
Ouais, Ploukèm, mais vous nous avez parlé d’une
quinzaine de millions ! On est loin du compte… En effet. Il y a aussi le
pactole généré par le niveau de vente historique du "n° d’après" où
un barbu enturbanné s’affiche "Je suis Charlie" sans qu’on sache trop
qui dit à l’autre "tout est pardonné"… 8,5 millions d’exemplaires
vendus au lieu des 70.000 habituels, ça a généré 10 à 12 millions de marge…
Soit dans les 8 millions après impôts sur les sociétés… Et les 220.000
abonnements nouveaux (dont
beaucoup par des collectivités avec le fric des con-tribuables) ont généré dans les 3 millions de marge… Le compte y
est donc.
Tout ce pognon-là restera à Charlie qui va se payer
avec un nouveau siège hypersécurisé, se faire une cagnotte et, histoire d’être citoyen, instituer une fondation pour
"soutenir le dessin de
presse par la formation, la pédagogie dans les écoles ou l’aide aux
dessinateurs dans le monde."…
Ces recettes
exceptionnelles devraient permettre à Charlie de "prendre le relais" du million d’euros d’aide versé par le ministère de la
culture pour gérer l’urgence. L’expression
prendre le relais est assez floue… Ne
soyons pas nauséabonds et admettons le principe que ce million sera remboursé
au ministère. Il le sera probablement… comptablement.
Mais gageons que des arrangements seront trouvés : D’abord pour que les fonds
provenant de Presse et Pluralisme, défiscalisés au titre de l’aide à la presse
ne soient pas refiscalisés pour aider des particuliers… Ensuite pour que
Charlie n’ait pas à payer l’impôt sur ce qu’ils verseront en direct aux
victimes. A ce propos, des discussions sont déjà en cours avec le ministère des
finances… Enfin, les milliers d’abonnements souscrits par les collectivités
publiques seront sûrement renouvelés, ceux-là, du moins en janvier 2016 et 2017…
Bref, le million pour gérer l’urgence risque fort de rester toujours dehors par solidarité, dehors des mêmes poches…
Donc, ne vous inquiétez pas. Les soucis de Charlie ne
sont que des soucis passagers d’agenda momentanément trop rempli. Reste la
question du tour de table : Quel actionnariat après le décès de Charb, qui
détenait 40 % des parts ? (Riss 40% et Portheault le directeur financier 20 %).
Il y'a des patrons de Pesse qui feraient dessouder leur rédaction pour moins que cela
RépondreSupprimerComment ne pas devenir complotiste Riss et Portheault sont ils toujours vivants ??
beau travail monsieur Plouc
Se sont des survivants (à ce jour)
Supprimerbeau boulot !
RépondreSupprimer