Comme dans la plupart des élections, ce n’est pas le
vainqueur qui aura gagné ; c’est l’autre qui aura perdu. Même si le Front Républicain a du plomb dans l’aile,
et donc le Plafond de Verre avec, on
sent que, ces temps-ci, la Madelon d’Hénin-Beaumont n’est pas à la fête… Elle a
perdu coup sur coup ses deux perdants d’avance
favoris et même le mou boboïde Bordelais vieux crouton du système. Surprise par
l’investiture de Fillon, alors même que la gauche-de-gouvernement
est foutue de faire finalement front sur un seul nom pour figurer sérieusement et sauver quelques sièges,
elle ne trouve qu’à se présenter dorénavant comme une pâle supplétive de Mélenchon et Besancenot !
Du coup, selon qui sera le candidat adoubé par le PS,
sa qualification pour le 2° tour n’est plus aussi assurée qu’on le prédit…
Elle s’est toquée d’un énarque qui n’est jamais que
celui qu’elle a pu trouver. Et le cheptel des énarques, hein, il y a de tout
dedans ; regardez à l’Elysée…
Et ce brave garçon fonctionne avec les mêmes logiciels
dépassés que ses petits camarades de promo enfromagés dans le Système qui les a
tous formatés…
Et c’est sans scrupule que je relaie ici quasi
in-extenso le papier
de Jean-Yves Le Gallou publié mardi
dernier sous le titre "FN : les
douze anachronismes de Florian Philippot" par le site Libertépolitique que je recommande :
_____
« Trois tendances majeures surplombent
aujourd’hui l’opinion : la critique de la mondialisation financière,
l’inquiétude suscitée par l’invasion migratoire et l’islamisation, le retour en
force du conservatisme et des valeurs traditionnelles.
Marine Le Pen serait la mieux à même d’y répondre.
Mais elle est handicapée par les anachronismes de la ligne Philippot.
1 – La
société française évolue à droite : sur l’identité, la sécurité, les
valeurs. C’est le moment choisi par Philippot pour gauchir le discours du FN.
2 – Les
forces de rupture avec le politiquement correct sont nombreuses :
mouvements d’inspiration catholique, mouvements d’inspiration identitaire,
mouvements entrepreneuriaux, mouvements militants pour le changement scolaire.
Les « collectifs » philippotistes chargés de préparer le programme
présidentiel de 2017 en sont totalement déconnectés. Ce qui fait courir un
double risque : sur le fond, être à côté de la plaque ;
électoralement, se priver de tout relais efficace.
3.- Le plus grand mouvement social depuis 1968,
c’est la Manif pour tous (LMPT) : plus
d’un million de personnes dans la rue, 3 ans de manifestations, la constitution
d’une nouvelle génération militante, la génération 2013. Ce puissant mouvement
social, Philippot ne l’a pas vu venir. Il s’en est tenu à l’écart et a
convaincu Marine Le Pen de faire de même. Pire : interrogé sur
l’abrogation de la loi Taubira il a répondu que cela n’avait pas plus
« d’importance que la culture des bonsaïs ». Mépriser les électeurs
potentiels, une curieuse manière de faire de la politique… Philippot est même
allé jusqu’à défendre la campagne d’affichage sur le VIH de Marisol Touraine
(*), c’est-à-dire la promotion d’une philosophie de back room à
la porte des établissements scolaires et sur les Abribus.
4 – L’Education
nationale est l’objet d’une méfiance croissante de la part des parents
d’élèves : détournement de la carte scolaire, fuite vers les écoles
privées, multiplication des écoles hors contrat, développement des formations
alternatives, demande d’autonomie réelle des établissements, exigence de prise
en considération des parents d’élèves. Voilà l’attente sociale de millions de
parents d’élèves. Face à cela le projet philippotiste du collectif Racines vise
à revenir à l’école de Jules Ferry de 1885 – où les parents n’auraient pas leur
mot à dire ; et où un ordre du ministre serait immédiatement exécuté dans
toutes les classes. Ce qui est ignorer la capacité de sabotage des organes de
l’Education nationale. Une parfaite uchronie !
5 –
Dans les années 1990 le FN incarnait la défense de l’identité ; Villiers,
Seguin, Fillon, Chevènement, la souveraineté. L’identité est devenue
aujourd’hui la première préoccupation des Français mais la ligne Philippot la
relègue en second plan. Comme si le contenant formel (la souveraineté) avait plus
d’importance que le contenu charnel (l’identité). La dénonciation de l’Union
européenne et la sortie de l’euro tiennent lieu de mantras. La critique de
l’immigration devient accessoire.
6 – De
plus en plus d’intellectuels – Éric Zemmour, Renaud Camus, Robert Ménard –
osent nommer les problèmes et décrire le Grand Remplacement
démographique et civilisationnel, le danger de l’islam et de la chariatisation
de la société française. Au lieu de les inviter, de les écouter, Philippot leur
tire dans le dos en reprenant contre eux la rhétorique de la diabolisation sur
« l’extrême droite », le « racialisme » et le
« complotisme ». Grande inélégance, mais aussi grossière erreur, que
de croire qu’on se dédiabolise en diabolisant ses voisins.
7 –
Le Coran est perçu par une grande majorité de Français comme un danger et comme
incompatible avec notre civilisation ; le vote musulman est d’ailleurs
radicalement anti-FN comme il a été pro-Hollande (en 2012) et pro Juppé (à la
primaire de 2016). Juger l’islam compatible avec la République n’est pas
conforme à la réalité. Lancer des appels aux « musulmans patriotes »,
ce qui revient à ignorer la notion d’oummah, est peu audible. Présenter la
construction de mosquées comme « conforme au programme du FN » (comme
le fit le philippotiste Bruno Bilde pour Hénin-Beaumont) est incompréhensible.
Lancer la web télé Banlieue patriote en faisant appel à Camel
Béchikh, membre de l’UOIF, est pour le moins curieux. Tout comme s’adresser à
ce frère musulman pour animer des sessions de formation du… FNJ.
8 – La
vie politique dans le monde occidental est structurée par l’opposition majorité
versus coalition de minorités (ethniques, sexuelles, culturelles). Le
Oui au Brexit, l’élection de Trump, la victoire à la primaire de Fillon sont
des succès obtenus par des campagnes visant d’abord à convaincre les électeurs
issus de la majorité. Le FN philippotiste multiplie, lui, les clins d’œil aux
minorités sexuelles et ethniques : lancement du « collectif
patriote » à destination des cités de l’islam ; multiplication des
appels du pied au lobby LGBT.
9 – Dans les mairies qu’ils dirigent, les conseils
régionaux, départementaux ou municipaux dans lesquels ils siègent, les élus FN
ont cherché à acquérir une réputation de rigueur financière et de souci des deniers
publics. Les promesses de laisser filer le
déficit public vont à rebours de 30 ans de leurs efforts. Est-il crédible de
proposer l’aggravation d’un déficit budgétaire qui atteint déjà 25% du budget
de l’Etat ? Une telle attitude est aussi contradictoire avec la recherche
de l’indépendance nationale qui suppose un minimum d’équilibre budgétaire et de
la balance des comptes extérieurs. Ce qui explique qu’en 1958 De Gaulle avait
appelé Pinay au ministère des Finances et validé le plan Rueff-Armand. A quoi
rime de se référer en permanence au général De Gaulle si c’est pour oublier une
de ses leçons essentielles ?
10 –
La langue de coton et le déni de réalité sont de moins en moins supportés par
les électeurs du monde occidental. C’est ce qui explique l’échec d’Hillary
Clinton et d’Alain Juppé. C’est le moment choisi par Philippot pour
« pasteuriser » le discours du FN, au risque de le rendre
insuffisamment audible pour mobiliser l’électorat populaire, porté à
l’abstention, et pour récupérer les orphelins du sarkozysme.
11 – La société fonctionne de plus en plus en réseaux. Les idées et les comportements s’échangent et se propagent de manière virale, et s’imposent par eux-mêmes plus qu’ils ne sont imposés de l’extérieur. Or Philippot a une vision jacobine, voire robespierriste, très datée, du fonctionnement de l’Etat, de l’Education nationale et d’un parti politique.
12 – Les
médias sont de moins en moins crédibles. Les médias alternatifs et les réseaux
sociaux jouent un rôle de plus en plus grand : ils ont assuré la
victoire de Trump et la défaite d’« Ali » Juppé. Or la stratégie
philippotiste est paléo-médiatique. Elle repose sur l’espérance d’amadouer les
médias mainstream : une espérance doublement vaine car c’est
contraire à leur ADN et que l’attitude anti-Système est le moteur électoral du
vote FN. A contrario la stratégie philippotiste méprise les
médias alternatifs et son discours pasteurisé ne bénéficie que d’une reprise
poussive sur les réseaux sociaux.
La stratégie de Philippot est limpide : reconstituer
la majorité du Non à la Constitution européenne de 2005 (dans la foulée de la
quasi-majorité en défaveur de Maastricht), en faveur de MLP. Et pour cela,
venant de la « rive droite », viser prioritairement l’autre rive (gauche) des «
Républicains ».
·
C’est
ringard, car ces débats sont derrière nous (moins dans leurs fondamentaux que
parce que d’autres urgences sont apparues depuis 10 à 20 ans – au 1er rang
desquelles le Grand Remplacement que Villiers dénonce également – et que c’est
ce qui angoisse au 1er chef les « vrais gens ») ;
·
C’est non
opératif, car des majorités en contre (agrégats de votes négatifs) ne
débouchent pas fatalement, et d’ailleurs rarement, en majorités positives (faisceau
de votes d’adhésion), sans un nouveau sens donné à l’action ;
·
C’est
contraire aux enseignements électoraux qui montrent que le FN gagne moins
difficilement au deuxième tour contre la gauche que contre la droite ; et
qui montrent aussi au deuxième tour la mobilisation de la gauche contre le
FN : si ce n’était pas le cas Marine Le Pen présiderait la région Hauts de
France…
La stratégie de Philippot repose aussi sur l’idée
qu’il faudrait « moderniser » le Front national. Une double erreur.
« Moderniser » est un mot daté qui fleure bien le siècle passé.
« Moderniser » suppose aussi de se couper de ses racines : or
sans racines, pas de futur !
Malgré cela, Marine Le Pen reste encore aujourd’hui
créditée d’un pourcentage important d’intentions de vote : pour une raison
simple elle vit de la rente de 30 ans de critique radicale de l’immigration. Et
le FN reste de loin la meilleure offre électorale sur ce sujet qui prend une
importance grandissante. Marine Le Pen reste aussi désignée comme le grand
méchant loup par le Système : triste au regard de la dédiabolisation
recherchée mais rassurant en terme électoral ! Etre dénoncé par les médias
est un certificat de qualité !
Dans ces conditions, il est normal que la qualification
de Marine Le Pen pour le second tour paraisse acquise. Tant que la gauche sera
éclatée. Mais si un candidat (Montebourg ?) parvenait à rassembler la
gauche sociétale (Macron) et la gauche sociale (Mélenchon), un premier tour en
forme de triangulaire (Montebourg/Fillon/Le Pen pourrait rebattre les cartes.
De ce point de vue, ce serait sans doute une erreur de
canonner d’abord Fillon sur son programme économique car une campagne du type
« au secours la droite revient » ne peut que servir Fillon d’un côté,
les candidats de gauche de l’autre. Dans leurs motivations de vote les
électeurs ne choisissent pas le FN pour ses positions économiques (qui souvent
les divisent) mais pour ses positions sur l’identité et la sécurité (qui les
unissent). Quand on veut réussir un concours, il faut d’abord bosser sa matière
forte surtout quand elle a un fort coefficient. En politique cela s’appelle
revenir à ses fondamentaux. Surtout quand ils sont portés par le vent de
l’histoire !
Enfin, la clé d’une élection présidentielle c’est la
mobilisation de l’électorat populaire. Ce qui peut le bouger, c’est le parler
vrai et le parler cru, pas les minauderies ! »
"Enfin, la clé d’une élection présidentielle c’est la mobilisation de l’électorat populaire. Ce qui peut le bouger, c’est le parler vrai et le parler cru, pas les minauderies !"
RépondreSupprimerOuais ! Ouais ! Ouais ! Rendez-nous Jean-Marie ! Au-delà de 25% les nauséabonds ont le vertige !
Bon Le Gallou est aussi énarque .......
RépondreSupprimerNe chipotons pas il est clair dans ses pensées et dans ses opinions qu'il explique avec rigueur
personnellement j'aime beaucoup ses propos ceux ci et les autres sur TV Libertés