J’étais tout à l’heure sur ma terrasse, assis
dans mon fauteuil devant le ciel bleu et les sommets enneigés. Moment propice à
la méditation. En m’asseyant, je n’avais pu m’empêcher de me faire comme
souvent cette remarque récurrente : "- Je sens que ce foutu fauteuil
pliant Lafuma d’aujourd’hui n’a que
deux ans mais qu’il ne durera sûrement pas trente ans comme son prédécesseur de
même marque et de modèle comparable…" Simple radotage de petit vieux et, à
vrai dire, je m’en fous un peu. Car, tout bien réfléchi, mon pronostic vital étant plus engagé sous Hollande et suivants que
sous l’Occupation ou Vincent Auriol, une obsolescence
programmée honnête du dit fauteuil devrait pouvoir suffire à mes besoins… Cela
dit, pas association d’idée, je me suis mis à méditer sur le temps qui passe et mes pensées se perdirent alors dans des
hauteurs aussi philosophiques que nuageuses, sinon brumeuses…
C’est alors que cette chère Célimène*
est venue m’interrompre dans ma méditation pour demander un petit service à son
Grand-Papa chéri, lequel se trouvait le plus proche et, surtout, le moins
occupé dans son environnement immédiat. S’approchant résolument de son
troisième printemps, consciente et parfaitement organisée, Mademoiselle
Célimène revenait semble-t-il de s’être déculottée pour une de ces raisons
prosaïques où, il n’y a pas encore si longtemps, ma fille et mon gendre lui
adressaient systématiquement leurs félicitations avec des bravos et des
applaudissements tout à fait ridicules… Célimène, donc m’a demandé de lui
rattacher le bouton de ceinture de son jean,
chose qui m’a d’ailleurs demandé quelque effort, tant est grand dans les
familles nombreuses des classes moyennes le souci économe de faire durer les fringues du dernier de
la lignée…
Bref, une fois la chose faite et
Célimène repartie, le concept du boutonnage des falzars et venue se greffer sur
ma cogitation sur le temps qui passe… Et plus précisément, j’ai réalisé à quel
point le boutonnage de l’Autre était
un indicateur essentiel de la différence et des gouffres qui séparent l’état de
mâle n’ayant jamais procréé et celle de Père (et de Grand-Père) :
- C’est en devenant Père que l’Homme
atteint cette plénitude de l’altruisme qui se manifeste en reboutonnant les
braguettes autres que la sienne !
J’en ai personnellement fait l’expérience
avec mes enfants puis mes petits-enfants !
- Jusque-là, aussi loin que je m’en souvienne,
je n’avais reboutonné que mes
propres braies ! Qu’il s’agisse bien évidemment de la femme de ma vie, qu’il
s’agisse de quelques souvenirs adolescents de biches entraînées dans des slows "avec
poutre apparente", voire de souvenirs de ces temps proto-pubertaires où je
"jouais au docteur", j’avais toujours déboutonné l’autre ! Et pour ce qui est de se reboutonner, qu’elles se démerdent !
C’est la paternité qui fait l’homme
achevé ! Et c’est le bouton de culotte qui valide l’accès à cet état !
J’ai réalisé ça et ça me semble si
important qu’il me faut vous le dire.
Ce sera tout pour aujourd’hui.
* Ne me demandez pas pourquoi je lui ai choisi ce pseudo, je n’en sais rien
Et c'est en devenant mère ( et grand mère ) que l'on se mets à recoudre les dits boutons !
RépondreSupprimerCélimène, c'est très meugnon
RépondreSupprimerceci dit,j'ai recousu des boutons bien avant la grand paternité
à l'armée ? (ça compte pas !)
Supprimerpas eu besoin de l'armée pour ça
Supprimerune enfance heureuse avec des parents survoltés et occupés tous les deux à des tâches essentiellement mercenaires ne pouvait que pousser à acquérir ce genre de compétences ( comme on dit )
comme disait ma mère "je montre UNE fois, regarde bien"