Le 30 mai 1806, Napoléon adressait un questionnaire
à l’Assemblée des notables juifs qu’il a installée par décret ;
questionnaire qui appelait de leur part des réponses précises :
- « Les Juifs pratiquent-ils la
polygamie ? »
- « Les Juifs autorisent-ils le
divorce devant les tribunaux civils ? »
- « Pour les Juifs, les
mariages mixtes sont-ils licites ? »
Et puis aussi :
- « Aux yeux des Juifs, les Français sont-ils leurs
frères ou sont-ils des étrangers ? »
- « Quels sont les rapports que leur loi leur
prescrit avec les Français qui ne sont pas de leur religion ? »
- « Les Juifs nés en France et traités par la loi
comme citoyens français regardent-ils la France comme leur patrie ? »
Etc.
Au bout d’un an de controverses politico-talmudiques, quoiqu’en
traînant les pieds pour ce qui est des mariages mixtes, les vieilles barbes de
ce qui est aujourd’hui le Consistoire central israélite de France donnèrent pour
l’essentiel des réponses satisfaisantes aux questions de l’Empereur.
Deux siècles plus tard, la République
que-le-Monde-nous-envie se donne au forceps un interlocuteur ayant vocation à être représentatif de la confession musulmane
en France. Machin baptisé nommé
le CFCM…
Ça fait exactement 14 ans que cette instance est en
place et prospère et, bien évidemment, il n’a pas été question de demander aux
représentants élus des Musulmans de répondre au même questionnaire que les
Juifs !
Rendez-vous compte ! Ce serait jugé aujourd’hui discriminatoire
et attentatoire aux libertés individuelles !
Il est vrai que, hormis de timides sollicitations de
bien vouloir jouer les supplétifs de l’ordre public (défense de rire), la République ne leur demande rien. C’est le CFCM
qui notifie ses demandes à la République…
D’ailleurs, l’affaire était pliée dès le départ :
Au terme de (très) laborieuses discussions ayant durées des années, le
pacte préliminaire qui a rendu la suite possible a été signé en 2000 (gouvernement Jospin, Chevènement
étant à la manœuvre) Il y avait
dedans tout (c’est-à-dire
le minimum essentiel) ce que la
République avait déclaré "non négociable"… sauf la reconnaissance du droit de changer de religion… La
République, pour en finir, avait d’elle-même gentiment enlevé cette clause du
texte… à la demande expresse de ses interlocuteurs…
Dès lors, toute la suite allait de soi et je me
demande bien pourquoi certains s’étonnent de toutes ces histoires de crèches,
de voiles, de piscines et d’enlèvement de croix…
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