Christ est ressuscité. Bon. Revenons à
nos brebis. Ce prochain dimanche du temps pascal qui va arriver vitesse grand V,
vers huit heures de relevé (c’est-à-dire vingt
heures comme on dit maintenant),
on "saura"…
Pour en arriver là, "on" nous
a fait passer par une "campagne électorale". Cébien. Oui, c’est un passage obligé, oh combien nécessaire en démocratie pour nous éclairer. Et nous permettre de choisir
de façon rationnelle et réfléchie celui ou celle qui nous semble le mieux
adapté au job parmi onze guignols arrivés en avant-dernière semaine. Bien sûr,
tous les sujets n’ont pu être traités tant le temps manque. Il va donc de soi
que les thèmes secondaires, voire purement sectoriels, qui n’intéressent
personne ou sont trop compliqués, ont été laissés de côté. De toutes les
façons, les hauts fonctionnaires et vos élus sauront sous-traiter ça en temps
utile à des gens compétents, n’est-ce-pas ? A cet égard, la "campagne
électorale" a été exemplaire on se concentrant sur les questions
essentielles qui conditionnent l’avenir du pays en ces temps d’instabilité
mondiale et délabrement interne. Questions essentielles, disais-je, que sont,
notamment, les costards de l’un, le temps de travail de certains attachés
parlementaires (mais
pas d’autres), le nombre de
zéro à ajouter ou retrancher au nombre de fonctionnaires du ministère des
ordures ménagères, l’adhésion enthousiaste ou non à l’Alliance Bolivarienne, le
régime de Vichy, le revenu universel, les perspectives de recyclage de carrière
de Bayrou ou de Baroin, etc. Bref, nous avons toutes les cartes en main ;
c’est l’essentiel…
Bien sûr, on n’allait pas polluer la
campagne électorale par l’évocation de petites choses qui ne relèvent que des
méfaits-divers-et-souchiens-écrasés ; ça ne pourrait que distraire l’acuraba-électeur dans ses
réflexions.
La fraise Tagada, par exemple. On ne
mesure pas à quel point la fraise Tagada et les Chamallows sont de parfaits indicateurs
de la désindustrialisation du pays ; donc du chômage, donc de la baisse du
PIB, donc des recettes fiscales, donc du déficit, etc. Mais c’est là, je vous l’accorde,
choses sans importances dont l’évocation pourrait troubler l’électeur dans son
choix raisonné de nos gouvernants.
Je vois encore mes enfants revenir de l’école
les bras chargés de sacs de fraises Tagada : Ils rentraient d’une visite
scolaire de l’usine Haribo (nous étions alors à Marseille)
Haribo, boîte familiale allemande, est un
géant du bonbon avec seize usines en Europe, au Brésil et en Turquie. Tout
baigne pour eux. Ils ont programmé la prochaine création d’une usine et de 400
emplois aux USA pour un investissement de 240 millions de $US. Surtout, ils
ouvrent cette année en Allemagne la plus grande usine de bonbons du monde avec
un investissement de 500 millions d’euros. La première tranche aura une
capacité de production équivalente à elle seule à celle de leurs deux usines
situées en France…
La France, justement, où les ventes et
les résultats de la filiale sont en nette progression. Or, "curieusement",
cela fait sept ans qu’Haribo n’a plus investi un sou dans son outils productif hexagonal.
Et près d’un tiers de la demande française de Tagada etc. est désormais assurée
par l’importation provenant des usines d’Espagne, d’Allemagne, de Hongrie ou
d’Autriche…
Et, tranquillou à bas bruit, ça
dégraisse à Marseille par non remplacement des départs et fins de CDD. Pour 750
emplois actuels équivalent-temps-plein, ce sont 100 suppressions de postes qui
sont d’ores et déjà programmés d’ici la fin de l’année prochaine alors que la
filiale et saine et rentable avec un plan de charge qui déborde.
Maipourkoidonc ? – Ben, c’est clair et les
dirigeants ne s’en cachent même pas : Coûts de production trop élevés en France !
Ce qui est vrai pour Haribo l’est aussi pour tous les groupes internationaux :
en interne, la concurrence est entre les différentes usines réparties dans le
monde.
Et on n’investit plus en France. Point
barre.
Mais c’est sans importance et ça ne
mérite pas qu’on en parle, surtout en période électorale.
L’important, ce sont nos valeurs et Macron va vous arranger ça
que-je-vous-dis-pas.
ne désespérez pas! Haribo compte centraliser la production de fraises Tagada à Saint-Ouen, les fameuses fraises Tagada d'Saint-Ouen!
RépondreSupprimer😂😂 j'adore les calembours
SupprimerPas de panique, Merluchon va nous nationaliser ces salopards vite fait!
RépondreSupprimerVoila une bonne raison de le soutenir...
La bande à Méluche ou son hologramme vont nous expliquer que c'est une bonne chose que l'on ne produise plus cet affreux produit capitaliste qui "pourrit les dents des gosses" ("l'humain d'abord", hein ...) en Fwânce et que de toute façon grâce à la médecine qui sera nationalisée s'il arrive au pouvoir, on verra ce qu'on verra, comme à Cuba qui a la 1ére médecine du monde, bientôt les caries n'existeront plus , disparues avec le capitalisme...
RépondreSupprimer