Reprenons où nous en étions au mois de novembre dernier [1]
Ces jours-ci, ce n’est guère que dans les pages intérieures de la presse convenable que s’évoque l’accord de
gouvernement enfin passé entre Merkel et le SPD au terme de laborieuses
négociations menées sans débander et quasiment jour et nuit pendant trois mois
et demi.
Ouf ! Tout baigne à nouveau pour
que demain soit comme aujourd’hui…
Ouais… Il est vrai qu’il reste encore à faire valider ça vite-fait par un
vote des adhérents du SPD le 4 mars prochain. Lesquels devraient ratifier ça (peut-être
raz les cheveux) sauf à
se faire hara-kiri. Encore que… de quoi parle-t-on ? Refuser la Gro-Ko (große Koalition) serait certes suicidaire
pour les élus et caciques du parti titulaires de places et de strapontins, mais
quid des adhérents de base d’un parti en déconfiture et sans leadership ?
Vous me direz qu’on s’en fout. Pas vraiment car le spectacle que nous
offre l’Allemagne est exemplaire de ce qui attend l’Europe et la France,
mélange d’impuissance, d’absence de vraie motorisation
et de bruits-avec-la-bouche…
D’accord avec tout l’établissement
sur la nécessité d’éviter à tout prix de retourner aux urnes tant il faut se
méfier du Peuple, Merkel a cédé à tout-va : Sachant qu’avec 246 sièges (dont 46
CSU) au
Bundestag, Merkel n’a raté que de 9 sièges la majorité absolue, alors que le
SPD (en pleine lutte de factions internes) vient de faire son plus mauvais score depuis 1945, elle lui abandonne à
la fois les portefeuilles des Finances,
des Affaires étrangères, de la Justice, du Travail, de la Famille et
de l’Environnement… Tous domaines
confiés à des socialos ayant axé leur
campagne auprès des électeurs sur le thème d’un retour à l’opposition et d’un
refus résolu du programme présenté par la CDU…
D’autre part, allié de tradition
de la CDU, la CSU obtient en plus des Transports,
le ministère régalien de l’Intérieur,
(désormais… "et de la Patrie") confié à… Horst Seehofer,
lequel avec récemment défrayé la chronique en recevant Victor Orbán en visite
officielle à Munich et loué sa politique… Ou les joies du grand écart…
Quant à la CDU, elle se contentera de faire des cocottes en papier aux
ministères de la Défense, de l’Economie, de la Santé et de l’Education…
En effet, pour en arriver là, chacun a mis un peu d’eau dans sa bière et les
177 pages de l’accord de gouvernement
enfile moult généralités enveloppées dans une sorte de profession de foi en l’Europe.
L’idée de renforcement de l’Europe et de l’Euro servant d’onguent cosmétique
pour faire glisser une potée de choucroute à base de carpe et de lapin dans le
gosier de la bête qui se méfie.
De toussa ne peut sortir que
quatre ans d’immobilisme où Berlin fera cahin-caha ce qu’il faut pour que
demain soit comme aujourd’hui, faisant risette un jour à Macron, un jour à Erdogan…
Pendant ce temps-là, Macron pourra brasser de l’air en montrant que l’Europe
a besoin de lui.
Pendant ce temps-là aussi, les fonctionnaires hors-sols et non-élus de
Bruxelles pourront continuer à meubler.
Comme, par exemple, et alors qu’il y a tant d’autres choses à faire pour
maintenir le Machin en vie, démarrer sans rien nous demander le processus d’adhésion des pays des
Balkans, y compris les islamo-maffieux !
Non. L’avenir politique de l’Allemagne ne nous est pas indifférent.
Vous avez bien raison et nous creverons avec
RépondreSupprimerJ-J S