Cette année, les hasards du
calendrier pascal canonique (quarante jours avant le premier dimanche
survenant après la première pleine lune qui suit le 21 mars…) fait coïncider le mercredi des cendres avec la Saint-Valentin tant célébrée, sinon par
tous les amoureux, du moins par les fleuristes, les bijoutiers et les
restaurateurs qui ne sont pas des ingrats…
Pour ce qui est du mercredi
des cendres, ça ne change rien et, quelque
part, c’est rassurant. L’entrée en Carême est chose trop inconvenante et
subalterne pour être saluée signalée par une ligne de communiqué des
autorités ou rappelée par une brève des médias publics. L’entrée en Ramadan ?
– Ne mélangez pas tout ! Tout au plus croise-t-on dans la rue, aux sorties
des offices, quelques fronts encore marqués d’un pouce noir, plutôt un peu
moins que l’an dernier et sans doute un peu plus que l’an prochain. Mais je m’égare…
Cette année, en revanche,
pour la Saint-Valentin ça craint !
Car, voyez-vous, même pour
cette tradition profane gentillette, naïve pour certains, intéressée plus que
parfois et commercialement juteuse pour d’autres, #BalanceTonPorc
et #MeToo sont passés par là !
Dans le monde des médias,
notamment, on n’ose plus trop se mouiller avec cette fête des amoureux. Car elle renvoie, n’est-ce pas, à l’institutionnalisation
de la natureté de l’homme imposant
ses sombres désirs à la femme. Au minimum, elle ne sert que de pense-bête sur
le calendrier, comme une alerte annuelle sur son smartphone, pour rappeler de faire un geste au mec qui ne ramène
jamais de fleurs à la maison…
A l’évidence, la
Saint-Valentin n’a plus la cote auprès des bien-pensants. Regardez, par exemple,
les Unes de la presse quotidienne de ce
matin : Bien sûr, Le Monde, Libé et le Figaro n’en soufflent mot ; La Croix annonce par un cartouche un article "au-delà de la
Saint-Valentin" dans sa page intérieure… "Parents-Enfants" ;
quant au Parisien, il annonce pour sa page intérieure "famille" un
article "la Saint-Valentin à l’épreuve du foot"… Et sur 24 des
principaux titres de la PQR, seuls un quart évoquent le sujet en Une.
Après tout, sauriez-vous affirmer
que la Saint-Valentin n’a pas été souvent complice
d’opportunité des exactions commises par les Weinstein et Cie, le Ramadan
et même Elie Wiesel, sans évoquer Hulot et Darmanin ? Et, à tout le moins,
cette fête n’est-elle pas coupable de recel
de complicité d’intention de viol au profit d’une foultitude d’inconnus
bénéficiant d’une outrageante impunité faut de présenter une solvabilité
suffisante pour des malheureuses en quête de reconnaissance ou de juteuses
indemnités ?
Bref, il est bien normal que le journaliste lambda veille
à faire profil bas sur le sujet. Mais ce n’est pas suffisant pour certains,
plus avides que d’autres à enfoncer le clou pour bien montrer leur parfaite adaptation
à l’air du temps. C’est le cas d’Emilie
Tôn, journaliste à l’Express.
Cette dame a fait un effort considérable que je salue tant elle a fait preuve d’abnégation
en poussant ses recherches loin dans la nuit des temps et la poussière des
manuscrits médiévaux. Il en résulte un article publié ce matin qui s’intitule :
« Loin
de l'image du dîner aux chandelles et des mots doux, la Saint-Valentin a
longtemps été célébrée par des viols et des violences faites aux femmes »
Je vous invite à le lire. Il est probable sinon certain que les
données historiques brutes (sic) collationnées par la dame ne font guère de doutes. Reste à se demander
quel intérêt il y a à exhumer toussa maintenant
et en quoi cela apporte un éclairage utile aujourd’hui pour l’action et le
devenir de l’espèce. Poser la question, hein, c’est déjà y répondre…
On se doutait bien,
notamment, qu’en cherchant à remonter aux origines de sa filiation jusqu’aux temps
barbares, païens et paillards, la Saint-Valentin aurait bien quelque chose à
voir avec les fêtes de la fécondité
et rien à voir avec d’hypothétiques fêtes
de l’Amour, ce dernier étant un concept tardif introduit par le
christianisme il y a à peine 2000 ans ! Certes, on ne parle pas ici d’Amour mais de fête des amoureux, ce qui est plus
convenable et rétrécit judicieusement le concept. Mais, de nos jours, ce n’est pas
suffisant :
Qui dit fête de la fécondité ne renvoie qu’à la nécessaire
copulation indispensable pour pérenniser l’avenir de l’espèce. Et donc à une
contrainte sociale devenue incompréhensible pour une modernité abonnée au "présent sans souci d’avenir" et au "parce que je le vaux bien" ;
une contrainte ringarde dès lors que la PMA, la GPA et demain les clonages
ouvrent les portes à "tous les
possibles" ; une contrainte insupportable pour qui a appris à l’école
que la grossesse était avant tout un sinistre au sens que les assurances
donnent à ce mot… Bref, la Saint-Valentin peut aller se mettre la tête sous la
cendre.
La porcinophobie ambiante a donné le petit coup de pouce tant attendu
pour faire admettre que la Saint-Valentin est éminemment suspecte. D’autant plus suspecte et inquiétante qu’elle est de
facture essentiellement occidentale.
Plusieurs médias ont d’ailleurs relevé aujourd’hui avec gourmandise qu’une bonne
trentaine de pays respectables en ont interdit la pratique et pourchassent les
contrevenants. Si on relève dans le lot un ou deux cas de pays de tradition bouddhiste,
tous les autres sont musulmans (comme c’est curieux…)
Bref, la porcinophobie femello-boboïde
à ventres pleins et la porcinophobie islamique même combat !
Un jour désigné par le prénom d'un mécréant, il y a une certaine logique, quand on obéit à Allah et à Mahomet (la bénédiction du précédent soit sur lui) à ne pas vouloir en entendre parler. D'ailleurs, ne vaut-il pas mieux battre sa femme que lui offrir des fleurs ? Sinon, ou va-t'on, je vous le demande ?
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