D’abord, on a eu droit à Jean Ferrat… Oui, je sais, c’est déjà du réchauffé. Sur le coup, je ne voulais pas en parler, ça m’énervait trop. En raison sans doute de ce foutu dilemme entre "l’œuvre de l’artiste" d’une part et… l’homme. L’œuvre ? Ouais, difficile d’y échapper en dépit de tous ses exaspérants sous-entendus d’agit-prop. Reste ce que je serai toujours incapable d’en jeter, ce qui se limite à "Que serais-je sans toi…" J’en suis donc surtout redevable à Aragon. En plus, interprété par une femme (je ne sais plus par qui mais ça existe et j’aimais bien) plus que par lui dont la voix magnifique m’exaspérait parce que c’était celle de cet homme-là qui était derrière…
L’homme est allé où vont toutes choses : à l’équarrissage ou au columbarium selon son espèce. Là, après les communiqués et hommages posthumes des “incontournables” politico-mérdiatico-showbisnesso-people, il y aura encore les bouquets de fleurs de bourgeoises ou coiffeuses mal baisées. Faudra attendre qu’ils se fanent. Faudra du temps…
D’autres, heureusement, se sont chargés avec des mots plus ou moins choisis, voire en dansant sur la charogne encore tiède, d’évoquer ce maton de panurge comme disait Philippe Muray…
Moi, je me suis contenté de chantonner in petto dans ma voiture :
Pleurer à perdre la raison,
Pleurer, mondanité cynique,
Et sans avoir d'autre horizon
Que les hôpitaux psychiatriques
Que nous promettaient les matons
De la parousie bolchevique…
Bon, si j’en cause aujourd’hui, c’est juste comme remplissage pour ne pas faire un billet trop court… L’occasion, c’est la cérémonie d’embaumement de Simone sous la Coupole et toutes les bavasseries concomitantes dans la presse et à la télé. Du fait d’être intronisé comme "Immortel", je suppose – en corollaire et par définition - qu’on se trouve dès lors définitivement privé d’éloge funèbre... C’est moche ! Ou alors, au contraire, c’est l’insigne privilège de pouvoir entendre son éloge funèbre de son vivant. Ça c’est cool !
Bref, tout ça pour vous conseiller d’aller lire ICI un excellent papier de Tugdual Derville sur Liberté Politique.com. Plein de délicate pondération, il nous change un peu des exaspérations souvent aussi crues que toujours légitimes de notre blogosphère….
PS : Perso, je doute que Simone se déboutonne sur ce qu'elle pense au fond d'elle-même... Et ça m'a surtout donné envie de flanquer un coup de latte dans la gueule de d'Ormesson qui s'est vautré dans l'air du temps...
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