Soyons sérieux, l’heure est grave et l’instant historique.
Bien que ce soit long à lire, pour que vous puissiez comprendre il me faut tout d’abord sacrifier au devoir de mémoire en évoquant ici un épisode de la vie du Plouc-émissaire à marquer d’une pierre dont les historiens définiront un jour la couleur.
Un jour lointain, au mitan des années soixante du précédent siècle de notre ère dont la laïcité devrait se décider à changer le nom, trois PPU (Partis Politiques Unipersonnels) se sont réunis pour débattre sans débander de l’avenir de l’espèce autour d’une table en formica jaune de leur bar habituel, le R…, rue F... dans une ville de province que nous ne nommerons pas (on apposera une plaque…) Etaient présents : le FLN (Front Lubrique Naturiste) de X., la FGNS (Fédération de la Gauche Nationale et Socialiste) du regretté Y. et le PAP (Parti Anarchiste Populacier) de Z. (c’est à dire du Pouc-émissaire himself) ainsi que deux ou trois autres guignols de moindre importance mais tous aussi improbables que les précédents.
Après force débats, bières et pastis, lorsque les terrils de mégots commencèrent à rouler des cendriers pour titiller les sous-bocks asséchés (on a les sabliers qu’on peut) il fut temps de clôturer les travaux. Les participants décidèrent alors de fusionner leurs efforts dans une formation unique dont la raison sociale fut adoptée à l’unanimité. Ainsi naquit le Front Ouvriériste Populacier d’Oppression Démocraticide, plus aisément désigné par son sigle : Le FOPOD. Au prix de quelques nouvelles tournées et d’un changement de cendriers, un congrès constitutif s’en suivit séance tenante pour rédiger les statuts et les déposer au greffe du tenancier des lieux, lequel n’a cependant pas cru devoir nous faire plus crédit que d’habitude.
La séance levée, répugnant à se séparer comme des petits bourgeois pressés de regagner leurs foyers, le Komintern du FOPOD entreprit sur-le-champ d’œuvrer à la visibilité du nouveau parti. La nuit fut longue. Si l’architecture et le mobilier urbain furent scrupuleusement respectés (on savait se tenir en ce temps-là), les palissades et autres édifices provisoires de ladite ville furent copieusement ornés du nouveau sigle (on ne disait pas encore tagués) assorti parfois de slogans aussi inattendus que dans l’air du temps et aussi novateurs que contradictoires… Anecdote véridique et vérifiée : Les braves fonctionnaires des RG ont été un temps sur les dents à se demander avec perplexité d’où pouvait sortir cette nouvelle faction. Leur sagacité finit d’ailleurs par être récompensée, le FOPOD ayant toujours mis son point d’honneur à en faire un peu trop…
Bref, aujourd’hui, nonchalamment accoudé à son balcon à regarder ce qui grouille dans le bac à sable des morts-vivants - notamment les panneaux d’affichages des prochaines élections - le Plouc-émissaire a repensé à l’odyssée du FOPOD et à cette phrase de ce cher Y. : "- Le mur de la connerie est pulvérisé. Alors, soyons foutraques ! " Le pauvre ; il n’avait encore rien vu…
Ne serait-il pas temps de réactiver le FOPOD ? Son utilité pour maintenir la santé physique et mentale de ses affidés dans un environnement hostile a fait ses preuves en son temps.
Certes, la ligne politique devra s’adapter aux tabous et totems d’aujourd’hui. Mais le sigle lui-même peut-il encore être "porteur" ? Dans FOPOD, il y a "FOP" et "OD"… Pour les pères fondateurs, "FOP" se référait aux totems de l’époque (préhistorique, rappelons-le, l’histoire commence en 1981, donc bien antérieure à la décrue du PCF) Bien que suite logique (mais alors non encore avérée) de ce qui précède, "OD", en revanche, n’était qu’une ironique concession à certains co-fondateurs esthétiquement "fachos"…
Aujourd’hui, "Front Ouvriériste Populacier" fait plutôt délicieusement désuet. En revanche, "Oppression Démocraticide" me semble hélas de plus en plus d’actualité. Je me suis même demandé s’il n’était pas opportun de solliciter un nihil obstat de la HALDE et un certificat de bonne conduite du MRAP avant de réactiver la bête…
Alors, changer de nom pour faire moderne ? Que nous dit l’expérience ? Faites-moi la liste des avatars successifs du MRP jusqu’au MODEM et reparlez-m’en. Le FOPOD-Autrement ne serait plus le FOPOD. Le fond est dans la forme. Et puis j’aime bien son côté "vintage" et incompréhensible au commun comme la SFIO…
Bien sûr, on n’en parlera qu’ici, de temps en temps, pour reposer les neurones ou varier le ton, mais j’en parlerai.
C’est décidé. C'est parti, tous aux abris ! le FOPOD est de retour !
Je décline en revanche toute responsabilité sur ce qui suit qui semble être une agression n'osant pas dire son nom de nos amis musulmans
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