Putain la louze… (je graffe en céfran, saviez pas ?)
Bon, je refais modérément surface après le pandémoniesque départ ferroviaire hier soir d’une demi-dizaine de jeunes loustics et de leurs géniteurs… Le genre d’idée loufoque qui ne peut germer que dans les tuyauteries cérébrales de mon fils aîné : "-Traversons la France et allons passer le week-end de Pâques avec Papa dans son douar de cantonnement. On ne se voit que chez nous ou à la montagne. Ça changera et, surtout, ce sera une occasion unique de faire découvrir la grande ville aux enfants…"
Je passerai sur les trois jours d’occupation par sept nouveaux rationnaires des 88 m² Carrez du pauvre veuf solitaire pour vous causer de la découverte de la ville par les enfants…
Je résume : Veillée pascale, Messe de Pâques, chasse aux œufs… dans l’appart’, Fourvière, visite chez Pauline Jaricot (une pote à nous…), Parc de la Tête d’Or lundi matin, etc. Bref du classique… Ouais, je n’en ai pas moins suivi toute la journée de samedi avec une certaine inquiétude certains préparatifs suspects tout autour de chez moi…
Vous croyez que c’était Pâques ? Meuh non ! Dimanche, c’était Street Day !
Bien évidemment, cette animation désormais essentielle, indispensable, summum de notre engagement culturel ("notre" : nous les contribuables…) sous-traitée à une structure subventionnaire aussi associative que je suis père abbé chez les Clarisses, n’aurait pu avoir lieu sans le soutien logistique et pécuniaire de notre bonne ville. Il fallait voir, avant et après, tous ces braves salariés de l’évènementiel s’activer au tarif des jours fériés pour monter puis démonter les estrades et pistes éphémères de skate, barbouiller et débarbouiller les murs louisquatorziens de la mairie, ramasser à la nuit des bennes entières de canettes, bouteilles et papiers gras de kébabs sur les places et les parvis… Ça fait toujours de l’emploi, soyons en remerciés…
Du côté de la mairie, sur le balcon qui a vécu tant et tant de proclamations, de soirs d’élections, de discours patriotiques et d’acclamations par la ferveur populaire tout au long de l’histoire de la ville et du pays ; sur le balcon, donc, orné de calicots débiles et d’énormes baffles, à la place qu'affectionnait l'incarnation rad-soc franc-mac de la ripoublik, Edouard Herriot himself, à sa place, donc, trônait… le DJ… J’ai vu là un symbole magnifique qui m’a mis en joie : Quelle image plus synthétique, plus ramassée pourrait mieux personnifier la Fwance du Vivre ensemble ? (génuflexion SVP, on ne vous demande que ça en attendant de ne plus dire que ṣalloullāhou `alayhi wa sallam)
Et au-dessous du balcon, la grande porte était ouverte ! Elle l’était tout le temps jusqu’à la fin du mandat de Michel Noir. Depuis Raymond Barre, c’est fermé ! closed, cerráda, chiuso, geschlossen… Et en bon fils adultérin Gérard Collomb fait de même. Elle n’est guère entrouverte que lors des journées du patrimoine et pour la fête des lumières. Même pour les coquetèles, les plus grosses huiles sont reçues par la porte du personnel côté Opéra… C’est dire à quel point Street Day c’est du lourd ! On voit bien que Christ est ressuscité… Ouais, enfin, prudents les mecs, les policiers municipaux de garde à la porte étaient en tenue d’ordre public et ont fini par la refermer assez vite, l’entrouvrant timidement de temps en temps juste pour le tour de taille de quelques heureux porteurs de coupe-fil…
Ce matin j’ai adoré le post d’une gonzesse sur les sites de la presse locale. Extraits [après révision de l’orthographe] :
Une foule regroupée autour d’une scène de battle hip-hop, un DJ depuis le balcon de l’hôtel-ville surplombant la place des Terreaux et arrosant tout l’environnement d’un son bien calibré. ["calibré"= fortune assurée aux ORL à 400 mètres…] (…) Toujours à hauteur de balcon des graffs urbains côtoient les armoiries historiques de la ville de Lyon. (…) C’est complètement surréaliste : culture urbaine et culture historique entremêlées. Petits et grands défilent, s’arrêtent pour admirer des artistes réaliser des graffs dans des espaces protégés (mais bien exposés en îlots parsemés sur la place des Terreaux). Service d’ordre et police municipale accueillants. Le soleil est au rendez-vous. Esprit convivial, esprit familial : rencontre entre différents mondes qu’on aurait facilement tendance à opposer. [fallait pas oublier de le placer] J’apprécie ce teaser pour l’évènement (pied de nez au Kärcher de Sarko ) [celui-là aussi…] (…) Qu’il paraît loin soudain également le temps des sauvageons de J-P Chevènement !!! [et encore…] (…) J’approuve cet évènement et like à 300%. Il devrait y avoir des Street Days à échelle nationale ! (…) toute la ville à l’heure du hip-hop accompagné de démonstrations de sports de rue (BMX, skate, etc.) et de concerts. (…) Des battles, ont rythmé une bonne partie de l’après-midi d’hier. Dommage que la scène n’ait pas été mieux isolée [elle doit vouloir dire surélevée ; moi, plus isolée m’irait bien…], pour permettre à tous de bien voir les contorsions des danseurs, souvent à ras de terre ! Atmosphère plus calme [??] place des Terreaux avec les graffeurs. Mais cela n’a pas duré. Musique hip-hop en fin d’après-midi. Et là encore, ça a décoiffé !
Bon, juste pour leur faire un peu de rab’ de pub, oualà les tronches des principaux artistes qui ont grassement bénéficié à cette riche occasion du soutien culturel de la collectivité qui a judicieusement su les imposer toute l’après-midi de Dimanche aux oreilles pas spécialement rappeuses de leurs concitoyens :
De leurs concitoyens et par la même occase des jeunes fruits de ma lignée qui, tout nimbés de la joie pascale du matin, ont pu grâce à eux découvrir les charmes de la grande ville…
Accessoirement, passant devant Virgin Mégastore heureusement fermé pour les fêtes (au pluriel, restons donc optimistes) mais vantant en façade les derniers tubes en cédé "culte", les mômes à un seul chiffre (pour le poids des ans) se sont interrogés sur la signification de cette banderole en ce grand jour pour la Chrétienté :
Je vais me coucher tôt…
"Une foule regroupée autour d’une scène de battle hip-hop,"
RépondreSupprimerT'as vu la tête de la foule ?
Oh purée…
Quand je pense qu'il y a des gens doucereux qui ne sont pas contents qu'on leur montre que toute fête religieuse chrétienne déplait aux occupants.
"Mais non, vous vous faites des idées !"
A l'occupant et aux collaborateurs. Faudra bien que le Colomb soit viré un jour !