Hier soir,
Julien Dray avait convié ses "potes" dans un bar parisien pour fêter
son anniversaire. C’est sympa de sa part, d’autant qu’il doit être très occupé
en ce moment et on le comprend. D’ailleurs, ça faisait déjà un mois, trois
semaines et deux jours qu’il avait soufflé ses cinquante-sept bougies, mais
quand on aime, on ne compte pas…
Je profite
de l’occasion pour rendre hommage à ce spécimen, représentatif s’il en est, en
dépit de ses pompes pas à deux balles et de sa Rolex, de l’avenir du socialisme
et de tous ses attraits. Son parcours est absolument exemplaire : Trotskiste
juvénile consacrant tout son temps à la LCR jusqu’à ce que Tonton François (1°)
lui fasse découvrir la Vérité en 81, cofondateur de l’UNEF-ID, cofondateur d’SOS
Racisme, cet étudiant professionnel titulaire d’un DEA de Sciences Eco devenu enseignant-chercheur à vingt-sept ans a
toujours manifesté une présence et une activité soutenue à l’Assemblée
Nationale. Il a notamment été en pointe dans le combat contre les lois de finance, contre
la loi de sécurité intérieure, contre
celle de sécurité financière et toutes les lois de réforme des retraites, contre la loi sur l’économie numérique
et celle de programmation de la cohésion sociale, contre la loi sur l’égalité des chances, contre celles relative à l’immigration et à l’intégration comme au
secteur de l’énergie, contre la loi
de prévention de la délinquance et celle instaurant un service minimum d’accueil
dans les établissements scolaires, contre
la reconduite aux frontières des jeunes roumains, contre le contrôle de validité des mariages, contre la réforme des collectivités territoriales et contre la loi de financement de la Sécu…
Qui pourrait
mieux personnifier que "le
changement c’est maintenant" ?
Subsidiairement,
il a su nous montrer qu’il faisait bien parti du club. Objet d’une enquête pour
abus de confiance, suspecté d’avoir distrait à son profit 350.000 € ponctionnés
à une assoc’ de financement d’SOS Wouacisme, la justice lui a judicieusement évité
la correctionnelle en lui tapotant sur les doigts un gentil rappel à la loi pour une erreur
excusable portant sur 7.000 €. Ouf ! Le lendemain même, le PS l’a aussi
sec investi sans que Montebourg y trouve à redire… Oui, Julien est farpaîtement
représentatif de notre nouvelle classe dirigeante.
Mais voilà,
rien n’est simple dans ce milieu où l’on a facilement des vapeurs. Il est vrai
que ça se comprend. Depuis que, grâce à la pression constante de ces braves
gens, le légal a remplacé le moral, la sensiblerie la sensibilité et l’émotion
la réflexion, le moindre geste amical non préalablement réfléchi, pesé et
soupesé à l’aune des principes mondains les plus élémentaires de la p. correctness se transforme vite en dérapage inexcusable…
Figurez-vous,
donc, que Julien a convié hier soir ses amis
de longue date sans faire le tri,
chose inconcevable dans tout milieu bourgeois qui se respecte, conservateur, guindé,
à cheval sur les principes et bien tenu. Bref, Julien a fait pire que d’inviter
une allumeuse fraîchement divorcée à prendre le thé dans le petit salon des
vieilles retraitées…
Il a invité
DSK qui a eu l’incorrection de venir !
Aussi sec, l’apercevant
par la porte entrouverte, Ségolène a failli défaillir. Heureusement, elle eut
le reflexe convenable : se
détourner de cette vision d’une inconvenance inouïe, porter son mouchoir de fin
baptiste à son nez pré-cyranesque qu’elle a charmant et se retenir au bras de
Manuel Valls dont la décente galanterie ne saurait être suspectée. Tous deux
ont aussitôt tourné les talons et quitté les lieux ensemble. Heureusement que Pierre
Moscovici leur a emboîté le pas ! Mais ce n’est que dans des milieux plus
vulgaires que cela aurait pu faire jaser…
Quelle chose
horrible ! Julien Dray aurait quand-même pu la prévenir ! Depuis, la
malheureuse se voit contrainte de se justifier : "Nous ne l'avons pas
croisé", "Dire que j'aurais rencontré Dominique Strauss-Kahn à cette
occasion serait diffamatoire", etc.
Avouez qu’elle
est compromise ! C’est pire pour
sa réputation que pour celle d’un évêque qu’un député radical ou un plumitif
franc-maçon aurait surpris sortant d’un bordel
sous la III° République !
Heureusement
que je ne suis pas socialo…
Il est vrai qu'être socialo exige une abnégation sans limite. Et puis, en plus, il faut avoir été trotsko ou à la rigueur coco, dans sa prime jeunesse. Sans quoi, on n'est promis qu'à végéter parmi la piétaille des colleurs d'affiches.
RépondreSupprimerIl est bien évident que nous n'avons pas le profil.
Encore une discrimination qui déshonore la France.
Amitiés.
Hors de propos, mais bon ...
RépondreSupprimerImaginez à 20 heures dimanche, pas d'image de président, ou deux images. Résultat 50/50, à un pouième près.
Je suis impatient ...
NeverMore : Je ne sais pas ce qui m’arrive mais Blogger ignore impassiblement votre com’ et je ne peux le valider. Pour votre rêve du 50/50 absolu, je crois que ce serait le plus inénarrable boxon depuis Azincourt. On annulerait le scrutin, on recommencerait au mois d’août sans Efâ Cheulii, nos créanciers compteraient les intérêts de retard, Bachar et Assad aurait un sursis, etc. Joie !
RépondreSupprimerMerci Plouc émissaire. Pas de souci, peut être aussi une mauvaise manip de ma part.
SupprimerEn attendant, ça me motive pour contribuer au camp du mal (je veux dire du moins mal) et assister au dénouement, un peu comme le tirage du loto.
il y a quelques années j'étais abonné à causeur
RépondreSupprimerj'y avais acheté des badges , à aggrafer sur le ticheurte, dont l'un avec la main de fatima , jaune sur fond blanc, et écrit dedans "touche pas à ma montre"
succès garanti lorsque je me promène dans les brocantes à bobos