"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

mardi 17 avril 2012

Enfumer l’acuraba en le faisant souffler…

On n’a pas besoin d’être Henri Proglio pour obtenir ce qu’on veut dans les sentes de l’exécutif. Et dire ça n’est pas un scud que j’envoie (presque) après la bataille contre les tenanciers en fin de bail de l’Elysée, de Matignon et de leurs diverses annexes et abris de jardin. On ne tire pas sur les ambulances… D’autant que d’autres ont fait bien pire et bien plus inquiétant pour nous. Que ce soit en hissant la prévarication au stade industriel dans les années Mitterrand (cf. Vibrachoc, etc. Urba et les mutuelles, etc.) Ou que ce soit par incompétence, naïveté, œillères, a priori idéologique ou copinage (cf. Tapie-Adidas, etc.) Les plus jeunes (ou les moins vieux) qui prétendent nous gouverner dans un mois peuvent bien invoquer la fausse excuse de n’avoir été à l’époque que des petits jeunots, ils étaient déjà quasiment tous bien au chaud dans les cabinets ministériels et consciemment complices sans états d’âme des agissements de leurs patrons dont certains vont d’ailleurs encore ressortir. Sans parler de leurs turpitudes des années fric, les mêmes sont toujours les premiers à se laisser à la fois craintivement et sensuellement couillonner par le premier beau parleur sachant les brutaliser (et, au fond, sachant se servir d’eux en les méprisant…) Avant-hier par un Bernard Tapie, hier soir encore par un Strauss Kahn.


On attend de voir cet été le charmant petit garçon normal devant Merkel ou Poutine…


Bon, de quoi je cause, là ? Ben de l’entrée en vigueur le premier juillet prochain de l’obligation d’avoir un éthylotest dans sa bagnole ! (Vous remarquerez qu’en cette semaine décisive pour la Nation, je me réfugie prosaïquement au ras des pâquerettes…)


Donc, soit vous vous offrez le gadget électronique réutilisable jusqu’à plus soif (sic) qui coûte de 39 € à plus de 900 € (tous garantis un an, pas plus), soit, comme tout un chacun, vous optez pour le ballon chimique à usage unique facturé 1€ par votre pharmacien ou grande surface. Bien sûr, l’investissement minimum sera de 2€ puisque vous aurez bien au moins une fois l’occasion de vous en servir et que c’est forcément ce jour-là que les pandores voudront contrôler que vous avez bien le truc prêt à l’emploi dans votre boîte à gants (tant il est vrai que "Les clefs du pouvoir sont dans la boîte à gants", comme disait le titre de je ne sais plus quel vieux polar…)


Reprenons la genèse de l’affaire : En juillet 2011 se constitue et se dépose en préfecture une association se donnant pour but d’améliorer la sécurité routière en militant pour le port de l’éthylotest en plus du port de la ceinture. Ladite assoc’ fraîchement constituée a illico interpellé le ministre concerné par cette grave question. Le dit ministre, Claude Guéant soi-même, a évidemment trouvé l’idée géniale et fait le nécessaire avec une célérité que le monde nous envie. La mesure fut donc annoncée par le président himself dès le 30 novembre 2011. On aurait pu penser que cette parole verbale tomberait dans l’oubli comme… parfois. Que nenni ! Alors que tant de décrets d’application de lois votées par les élus du peuple sont encore "à l’étude" dans les tiroirs, c’est sans débander que les services compétents ont œuvrés pour que le Journal Officiel puisse sortir le 1° mars 2012 le décret stipulant :

"Tout conducteur d'un véhicule terrestre à moteur, à l'exclusion d'un cyclomoteur, doit justifier de la possession d'un éthylotest, non usagé, disponible immédiatement", ledit éthylotest devant être homologué et "respecter les conditions de validité, notamment la date de péremption, prévues par son fabricant". Ladite mesure prend effet le premier juillet prochain, le défaut d’équipement sera sanctionné par une amende de 17 €.


On notera toutefois que le défaut de possession de l’équipement exigé ne sera pas sanctionné avant le 1° novembre. Ce délai de grâce n’est évidemment pas motivé par des raisons compassionnelles ou pédagogiques et on le comprend. Comme pour le gilet jaune ou la mise aux normes des ascenseurs, il s’agit simplement de laisser aux heureux bénéficiaires du pactole concerné le temps de constituer les stocks nécessaires pour répondre à la demande.


Résumons. 38 millions de bagnoles à raison de deux éthylotests chimiques (le simple ballon) à 1€ par caisse, ça fait, au stade de la consommation finale, un potentiel théorique minimum de 76 000 000 € TTC de chiffre d’affaires à ramasser au 2° semestre de cette année. Renouvellement de l’achat à prévoir selon la date péremption du produit, détail technique que j’ignore…


Bon, tapez le mot sur Google : c’est l’hystérie chez tous les réseaux possibles de distribution voulant se placer sur le marché de vente du produit. . Et pour vendre quoi ? Il n’y a que trois marques dont le produit est homologué. Le premier fabricant, et de loin, c’est Contralco. Et quand je parle de marques, rien ne dit que les autres ne soient pas essentiellement des sous-marques de Contralco….


Quoi d’autre ? Ah oui ! La présidente de l’association Loi 1901 évoquée au début, c’est qui ? Une dame très respectable, une salariée gagnant honnêtement sa vie. Elle fait quoi au juste ? Elle est chargée de mission chez… Contralco

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