Ces
jours-ci, on n’évoque guère qu’en brèves de pages intérieures le bordel qui
prévaut en Libye, lequel n’a évidemment rien à voir avec la brusque
augmentation du nombre de "naufragés" secourus au large de Lampedusa. Bien sûr, on n’entend plus parler
de printemps arabe. Ça, c’était du
temps de Béachelle et du manque de discernement de cet incapable de Sarko ;
ce n’est pas Hollande et Fabius qui se seraient embarqués dans cette galère, n’est-ce
pas ?
On
a senti le changement. Maintenant qu’on a rallumé la lumière cépapareil :
-
Au Mali, on avait tout prévu : L’affaire
de quelques mois pour éliminer les
malfaisants ; presque un simple aller-retour histoire d’occuper un peu la
troupe pour… pas cher ("l’intendance
suivra"). Grâce
à ça, aussi, le pédalonaute a pu vivre le
plus beau jour de sa vie politique pour pas cher ; juste quelques
cercueils… Mais le Mali est toujours le Mali et Kidal restera Kidal…
-
En Centrafrique, on s’est interposé. Grâce à nous, les massacreurs
sont désormais des interlocuteurs et des victimes innocentes à protéger de
leurs propres victimes, désormais pas si innocentes que ça puisque majoritaires
et chrétiennes, à qui on fait la chasse ; cébien.
-
Et en Syrie ? Euh, c’est un peu plus compliqué que prévu. Il y a : -1°
Le Méchant contre lequel nous avons précipitamment et explicitement lancé un
appel au meurtre. -2° Les… on-sait-quoi-mais-faut-pas-trop-le-dire, les djihadistes
quoi ! Et… 3° les gentils… Nous on est pour les gentils, évidemment…
Mais
ce que quiconque ayant un peu de jugeote savait depuis le début, c’est que Le
Méchant avait la profondeur stratégique
nécessaire pour pouvoir tenir… longtemps. On nous a fait croire que, dans ce
pays de 22 millions d’habitants, la famille el-Assad ne règne en maître qu’en s’appuyant
sur sa minorité alaouite et en opprimant tous les autres. Mais si les alaouites
ne sont que 12%, il y a aussi 10% de chrétiens, des druzes et quelques chiites
de stricte obédience. Et tous ceux-là savent que dans un Etat dominé par les
salafistes ils n’auront pas d’autre perspective que d’être égorgés ou, au
mieux, d’être des sous-hommes réduits en esclavage… Et une fraction
significative des 75% de sunnites - pas seulement dans la bourgeoisie et le
bazar - sait qu’elle vivrait alors un retour dans un médiéval pré-ottoman… Non
seulement le régime a donc beaucoup plus d’appuis qu’on ne l‘imagine, mais la
violence de la répression résistance contre la "rébellion" s’explique
car c’est une guerre à mort pour la
survie. Et les désertions ne sont plus guère dans le sens que l’on croit…
Plus
ça dure, plus on s’acheminera par épuisement vers un système de type mérovingien
où l’Etat actuel (Bachar
et l’appareil du parti Baas)
conservera la maîtrise du pays "utile" avec, çà et là, des
principautés et domaines contrôlés et mis en coupe réglée par des seigneurs de
la guerre de diverses obédiences…
Alors,
qui sont les gentils à qui nous
pourrons vendre des Airbus quand ça se sera calmé ? Ben c’est la Coalition nationale syrienne ! C’est
un truc qui existe réellement. Oui ; une vrai coalition pleine de cravates
et de vestons avec des types en chair et en os dedans ! Une coalition, c’est
comme un collectif LGBT, c’est un
truc avec lequel on peut causer et se congratuler sur le perron sans avoir le
mauvais goût de chercher ce qu’il y de vraiment consistant derrière… Mais ça meuble…
Mardi
dernier, donc, François II Pédalonaute a reçu
pour la troisième fois en grande pompe M. Ahamad-al-Sissi-al-Jarba, président
de ladite coalition :
"-
Nous avons réitéré le soutien plein et
entier de la France à la Coalition nationale, qui est pour notre pays la
seule légitime pour s’exprimer au nom du peuple syrien."
Et
il a ajouté :
"- J’ai également confirmé que l’Ambassade
syrienne en France serait mise à [sa] disposition,
je ne parle pas des locaux actuels, mais d’autres locaux, pour que la Coalition
puisse être pleinement représentée ici et effective dans le travail qu’elle
doit mener pour nouer les contacts." [il cause français fluent…]
On notera au passage qu’en
bon équilibriste de premier secrétaire à Solferino, il n’a pas osé rompre nos
relations diplomatiques avec Damas et que nous allons donc fournir à la
coalition, avec statut d’exterritorialité, les locaux nécessaires en
mètres-carrés parisiens…
Ce n’est pas ça qui
va améliorer notre image en Syrie. Et je ne compte pas sur M. al-Jarba pour
pouvoir retourner à la messe dans la cathédrale melkite d’Alep (ou sur son tas
de gravats…)
et si avant de faire la guerre pour défendre les plus méchants de nos voisins on faisait sauter le gouvernement de" va -t-en guerre- mai-s n-y-meurt pas "que nous engraissons a se foutre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude , tant il a de discernement ?
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