Aujourd’hui,
je découvre qu’on avait droit au Marathon de Paris en plein ouiquende du Sidaction. C’est cool.
Le
Sidaction je-sais-pas, mais le Marathon, dit-on, aurait réuni 56.200
participants dont, comme prévu, une majorité de quadras boboïdes. Soit 12% de
plus qu’il y a trois ans malgré le risque islamiste terroriste ; c’est
beau ! Pourquoi je dis trois ans ? Parce que c’est la dernière (et la seule) fois où j’ai suivi l’affaire de près
sur le parcours pour "soutenir" un de mes fils qui a d’ailleurs
figuré très honorablement au classement…
Je
viens de relire le billet que m’avait inspiré l’édition 2013 de la chose et –
histoire de meubler - c’est l’occasion
de vous le ressortir sans voir l’utilité d’actualiser les chiffre et d’en rien
changer :
_
« Super-Dimanche pompe à fric. On a eu les deux mon capitaine :
Sidaction et Marathon.
- Qui d’entre vous a pu échapper ce week-end à l’espèce de lavallière à la
con, toute rouge de confusion, qui se croise les pinceaux dans un coin de l’écran télé ?
Le Sidaction a encore frappé
s’est encore gavé, cébien : 3,9
millions d’euros attendus des promesses de dons ; y a encore du pognon
sous les matelas. Dis, chef, c’est où la crise ?
Bon, la notice du truc sur Wikipédia nous dit à quoi ça sert et c’est tellement
détaillé par activité que c’est sûrement très bien. Et le site officiel du truc
se limite à la page écran pour faire un don en vous disant : "Il ne
faut pas crier victoire trop vite" Ça on le savait mon con…
En revanche, je n’ai trouvé nulle part la ventilation par type de mission
et structures bénéficiaires des 73% du budget consacrés à autre chose que la
gestion du bidule et de la collecte. Restons en donc sur notre faim et passons
à la suite.
- ASO aussi c’est encore gavé, cébien :
Car nous avons eu droit aujourd’hui au Marathon
de Paris. On est passé cette année de 40.000 à 50.000 participants. Dis,
chef, c’est où la crise ? Avec 600.000 € de prize-money distribuée aux meilleurs (220.000 € cumulés pour les 3
premiers mâles et 3 premières femelles, parité oblige… Et les trans bordel !) Faut dire que sur la base des tarifs d’inscription
et de la participation, les inscriptions à elles seules ont dégagé nettement
plus de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires pré-encaissé dès janvier,
auxquels doit s’ajouter un paquet de thune des annonceurs et autres sponsors
sur le parcours, etc. Enfoncé le Sidaction à Bergé ! Si les frais
d’organisation de tous ordres doivent largement excéder ceux de la manif’ pour
tous, le résultat net doit être sympa pour ASO en complément du Tour de France,
du Dakar, etc.
Justement, le Marathon de Paris, parlons-en. J’ai eu la chance d’être le
témoin "en live" de cette grande kermesse à la con réunissant chaque
printemps une foule très majoritairement constituée de bobos tendances, shootés
au quinoa diététique, montés sur Nike pneumatiques et souvent boostés au
business coaching, qui consacrent l’essentiel
de leur temps et de leurs efforts à soigner en solo la forme physique de
leur chère petite personne dans la perspective de ces grand messes organisées
chaque année dans les grandes capitales. Un peu comme ces aristos british,
aussi désœuvrés que sans soucis de fin de mois, qui se devaient de faire le
"Grand Tour" en des siècles révolus. Ce qui contribuait au moins à
nourrir Canaletto (le plus gros éditeur vénitien de cartes postales de
l’époque…)
Pour les bobos tendances qui les remplacent aujourd’hui, c’est plutôt dans
le jogging qu’ils semblent avoir trouvé un substitut de sens à leur existence.
(ça, c’est le
coup de sabot de l’âne que je suis, sac à vin et à clopes en surcharge par
essieu…)
A les observer, le martien lambda pourrait légitimement penser que le
jogger friqué a remplacé les héros classiques (obsolètes, évidemment…) et même le surfer d'argent et autre superman dans les rêveries d’enfance
de l'inconscient populaire… Encore que, le "populaire", ils semblent
n’en avoir rien à battre ; ce serait plutôt la donzelle boboïde branchée
de "bonne" famille (mais moderne, hein ?) qu'ils
cherchent à faire s’esbaudir en échangeant entre eux (pardon, en multi-monologuant…) sur leurs exploits et la "solitude du coureur
de fond"...
Bref, les bobos et les gogos même combat !
Bon… Heureusement qu’il y avait G. (et quand même quelques autres) pour relever le niveau !
Il me faut quand même tirer un grand un coup de chapeau au "triomphe
de la volonté" chez tous ces sans-grades qui se sont sortis les
tripes en allant au-delà d’eux même à s’en exploser le palpitant dans
l’anonymat de cette grande foire d’ampoules, de sueur et de douleurs
musculaires…
Du coup, j’ai eu comme un doute : A les brocarder ainsi, ne suis-je
pas tout simplement "négativement discriminatoire" ? Et -
scandale absolu – ne me suis-je pas laissé aller à les "discriminer au
faciès" ?!!
Ne faisais-je pas pareil à leur âge, "dans mon genre", en
grimpant sur les sommets ? Ne suis-je pas en train de les juger avec mes
"préjugés" ?
Certes, mais j’assume pleinement ; j’ai toujours préféré courir la
montagne, les névés et les ravines plutôt que leur macadam et leurs couloirs de
bus. Et j’ai toujours préféré m’intéresser à mon prochain (ne serait-ce que pour le flinguer) plutôt qu’à la gestion attentive des performances de
mes mollets.
Au final, j’ai quand même plus de considération pour les efforts de ces
sportifs anonymes que pour les couillons qui cliquent une promesse de don par
paypal…
A chacun son truc… »
3,9 millions pour le sidaction, 90 pour le téléthon...
RépondreSupprimerComme on disait à Radio-France : "écoutez la différence"...
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