Avant-hier, je vous avais
gratifié d’un texte de Vertumne (blogueusement trop tôt
disparu) sur la tropicalisation de la femelle européenne.
Après-coup, cette évocation du pouvoir matriarcal de la femme africaine et du
concept de bogoss m’ont fait repenser à un passage des "scènes de la vie future" de Sixte datant
semble-t-il de la même époque que le billet de Vertumne. Pour meubler en ces
temps "d’attente de voir Marcher…", je vous en propose un extrait :
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Dans le futur, l’homme ne possède rien en propre ou
très peu. Il préfère la location, l’emprunt ou le copartage, et veille à se
laisser le maximum de "portes ouvertes", à ne pas se retrouver lié à
l’engagement, à l’entretien ou à la persévérance. Pas de maison, pas d’attache.
Pas de carrière, pas de contrat ; on ne va tout de même pas faire le même
travail toute sa vie. Pas de voiture, éventuellement un vélo. Un vélo "partagé"
si possible. La seule contrainte que l’homme ait consenti à conserver, dans le
futur, est de limiter l’empreinte de son passage sur la Terre. Son bilan
carbone est excellent, il ne garde à proximité de lui que ce qui lui est
nécessaire, revendant, troquant, recyclant… Pas de construction en dur. Rien
qui soit indélébile.
[Mais l’homme du
futur ne va quand-même pas se contenter d’une tente-cercueil de chez Décathlon
achetée en solde sur Bon Coin pour dormir sous les ponts bâtis aux HLPSDNH par
ses aïeux, idiots utiles…]
L’une des contreparties de la vie nomade consiste,
pour l’homme du futur, à trouver sa "mère-auberge".
Car dans le futur, il n’y a plus de "femme au
foyer" mais des mères-auberge. La mère-auberge est une femme qui,
célibataire à 35 ans, a fini par acheter un logement seule. Propriétaire de son
toit, son foyer abrite généralement les enfants que les hommes de sa
vie lui ont laissés, son dernier concubin en date et une femme d’un pays du
tiers-monde qui l’aide à l’éducation des enfants.
L’homme du futur est donc un éternel locataire qui
paie à la mère-auberge un loyer le temps de leur idylle. Il ne possède en
propre que quelques meubles ou objets de valeur et bien sûr sa console de jeux
et sa collection de DVD. Sa vie d’homme consiste à guetter une mère-auberge, à
la séduire, et à s’installer chez elle. Quand la femme se lasse, le voilà dehors, en
quête d’une nouvelle mère-auberge, transbahutant ses quelques
possessions ou les stockant en garde-meubles le temps de sa période
de célibat.
La mère-auberge doit l’asile aux lardons
qu’on lui laisse jusqu’à leur majorité. Elle a toutes les charges et les
responsabilités d’un propriétaire et d’un parent, et l’activité
professionnelle intense qui lui permet d’y faire face. Malgré tout, elle
est satisfaite de sa vie, qu’elle qualifie "d’indépendante".
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Comme disait l’auteur :
"Toute science-fiction est inutile quand on a déjà l’utopie pour paysage"
J'ai cru que vous alliez nous parler de la mère aux berges, la femme de... Ah non heureusement, ce n'est pas d'elle qu'il s'agit (rire jaune mais un peu sardonique sur les côtés.)
RépondreSupprimerExcellent et visionnaire, Sixte, comme toujours.
aux berges? aux limites?
Supprimermais à quelles limites?
et la zoziété moderne n'est elle pas celle qui repousse les limites? ( mais lesquelles? celles de la connerie , on peut y aller , y a de la route à faire )