Quand on voit les perspectives qu’ouvrent la décrépitude de
la maison de retraite PS, la dérive stalinienne de la ligue de vertu France Insoumise,
la mise inéluctable en sommeil du fonds de commerce FN et l’éclatement annoncé
du consortium LR ; quand on ajoute à ça le système électoral en vigueur qui
n’est pas près de changer, on se dit que notre cyborg-président n’a pas trop de
souci à se faire pour son avenir. Ni pour sa réélection dans quatre ans, même
si sa courbe de popularité en viendrait à chercher du gaz de schiste plus
profondément encore que Sarkozy et le Pédalonaute…
Cela m’incite à relayer ici - légèrement contracté – un texte de Pascal Célérié publié hier sur Boulevard Voltaire :
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« Après les
enquêtes qui avaient montré une chute de 24 points de la popularité de
M. Macron durant les deux mois d’été, un sondage confirme cette
baisse : seuls 30 % (-6) des Français sont satisfaits de son action.
Et la tendance est identique pour le Premier ministre. Dans ces conditions, les
interrogations des éditorialistes vont bon train sur leur capacité à mener des
réformes importantes et sur la réalité de leur socle politique.
Mais – une fois n’est
pas coutume – il faudrait donner raison à Alain Duhamel contre Eric Zemmour quand
il reconnaît que le Président « a
perdu durablement la bataille de l’opinion, mais pas la bataille
politique ». En effet, ce reflux général de popularité masque
des détails qui montrent qu’au contraire, il est en train de la gagner !
De fait, cet
effondrement n’est que le retour normal à l’étiage de son socle du premier tour
après une élection à 66 % contre Marine Le Pen.
Et c’est à ce niveau qu’il faut regarder comment se comportent les électeurs
centristes "et de droite et de gauche" qui sont ses meilleurs
soutiens. Et là, surprise : pas d’effondrement, mais une consolidation,
voire une hausse. Certes, M. Macron perd 8 points chez les sympathisants
PS et EELV, mais il y est tout de même populaire à 39 %. Chez les
sympathisants du centre, il peut encore compter 75 % d’opinions favorables
mais – et c’est là le plus intéressant – il connaît un regain de popularité
auprès des sympathisants Les Républicains (45 %, + 6 points). Chez les
sympathisants LR, il ne perd qu’un point, avec 46 % d’opinions favorables,
ce qui est considérable. Chez les centristes, il remonte même de 7 points, à
84 %. Et chez les sympathisants PS et Verts, il gagne 2 points à
43 %.
Le pari initial d'Emmanuel Macron d’occuper tout le centre politique est gagné,
avec une symétrie quasi parfaite, et le duo qu’il forme avec M. Philippe
leur permet de tenir cet équilibre et de solidifier un socle central que l’on
aurait pu croire fragile. Les secousses de l’été n’ont pas eu d’impact
véritable sur cette base acquise au macronisme. Et c’est logique car, pour une
fois, et quoi qu’on en pense par ailleurs, ce Président fait, une fois élu, la
politique de sa base électorale et ne la trahit pas. Contrairement à Chirac, à
Sarkozy et à Hollande. Macron et son électorat ont une qualité : la
cohérence.
Alors,
l’effondrement ? Il se produit évidemment aux deux extrêmes :
12 % à l’extrême gauche et 9 % à l’extrême droite (-5 points). Mais
rien d’étonnant ni d’inquiétant pour M. Macron. Au contraire.
On peut même aller
jusqu’à avancer que son impopularité aux deux extrêmes est son meilleur allié.
Car le spectre d’un mélenchonisme et d’un Front national durablement élevés,
chacun autour des 20 %, solidifiera automatiquement sa base et empêchera de facto toute autre
majorité. Avec les divisions de LR et l’échec du rêve philippotiste de réunir
les deux extrêmes, ce quadripartisme qui a assuré son élection au printemps 2017
risque de perdurer et de lui ouvrir un avenir politique bien plus souriant que
ce que disent les sondages du moment.
Quant à sa phrase du
Louvre, (« Je ferai tout,
durant les cinq années qui viennent, pour qu’ils n’aient plus aucune raison de
voter pour les extrêmes »), il faut en faire une lecture
mitterrandienne. M. Macron, pour gagner sa bataille politique, fait et
fera évidemment tout pour que mélenchonnistes et frontistes aient toujours de
bonnes raisons de le rester. Quatre mois après, le pari est déjà gagné. »
Pascal
Célérié
________Dès que les délabrements que j’évoque en introduction seront advenus (et ça ne va pas tarder), tout ce qui (et tous ceux qui) ne sera pas absorbé (ou raccroché comme supplétif docile) au parti godillot-macroniste sera qualifié "d’extrêmes" et traité en conséquence par les médias, donc sans plus aucun débat possible... D’où une instauration de fait (et en douceur ?) de la dictature de fait d’un parti unique, simple courroie de transmission d’un autocrate, lui-même factotum de divers intérêts supranationaux. Cétautomatik…
Comme c'est réjouissant... ce type est un vrai noeud coulant, depuis le début. On était déjà pris au lasso de la bien-pensance et des idiots utiles...
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