"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 23 juin 2011

Bouh ! Fais-moi peur !

- L’armée ? Un truc qui coûte un max en entretien si on fait les choses sérieusement alors qu’on souhaite surtout ne pas avoir à s’en servir.

- C’est con…

- Pas vraiment si on veut pouvoir rester soi-même…

- Et qui est-ce qui m’empêcherait de rester moi-même ? Je voudrais voir ça !

- Celui qui ne joue pas aux billes mais veut te les prendre parce qu’il se sait ou se croit plus fort.

- On peut discuter…

- Ouais ; mais s’il ne veut rien entendre, tu fais quoi ?

- Ben, j’sais pas…

- T’as la possibilité de lui donner gentiment toutes tes billes en lui disant merci de ne pas vouloir en plus ton slip, ce qu’il te demandera aussitôt puisque y a pensé…

- Tu déconnes !

- Sinon, il faut que tu sois capable de lui donner la rouste de sa vie dont il se souviendra. Ou mieux, de faire en sorte qu’il ait une pétoche bleue de ce que tu vas lui mettre et laisse tomber. Çà s’appelle la dissuasion, c’est mieux et moins risqué mais ça nécessite que tu ais effectivement les moyens de lui flanquer la fameuse rouste et retour à la case départ. L’armée, ça sert à ça. Enfin, ça devrait servir…

- Y a pas d’autre option ?

- Non. Vas relire Carl Schmitt (le "re" est une clause de style) au lieu de regarder Foot2Rue sur France2…


L’armée, c’était jusqu’à avant-hier soir un truc pour faire la guerre. Et puis, venu le temps où l’on ne s’est plus senti capable (à juste titre…) d’être un des plus forts, pour pouvoir se maintenir dans la cour des grands on s’est raccroché à la bombe : La réponse surdimensionnée du faible au fort… C’était bien vu et efficace dans l’esprit de la stratégie adoptée par la Yougoslavie de Tito face à Staline : faire en sorte que ça lui coûte plus cher que ce que ça va lui rapporter et le lui faire discrètement savoir… On a appelé ça la Force de dissuasion


Les temps ont changé. Les T34 du Petit Père des Peuples ont rouillé avant de nous faire le coup de Guderian. Mais demeure la tactique rôdée par le Géorgien : "ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable" couplée avec l’ancestrale technique du voleur chinois. La bombe n’est plus crédible et, de nos jours, la seule vraie force de dissuasion reste l’armée conventionnelle couplée à la certitude qu’il y a derrière une force morale capable de décider de s’en servir pour de vrai… Car une force n’est dissuasive que si elle est crédible.

Et l’armée, c’est un truc pour faire la guerre ; point.


Ouais… Dans notre Bisounoursland aux ventres pleins, bordé bien au chaud sous la couette du principe de précaution et de la tolérance universelle, le c’est lui ou moi de la vraie guerre relève de vagues souvenirs des zeurlesplussombres heureusement révolues…


Le rôle dévolu à l’armée s’est dégradé en missions humanitaires, seul justificatif toléré à son action. Et comme ce n’est jamais la guerre des boutons, on en vient aux opérations de police. Même pas ! Dans les opérations de police, on arrête ceux qui se placent hors de la règle du jeu. Pour ne vexer et fâcher personne, on joue à la force d’interposition entre des tiers en se contentant de siffler de temps en temps : "C’est pas du jeu !" aux mecs qui s’en foutent… En s’affichant force d’interposition, on reconnaît explicitement à ceux d’en face, quels qu’ils soient, qu’ils sont légitimes dans leur propre logique, même si elle est la négation de nous-mêmes… Or, ça, les militaires ne savaient pas faire, n’ont surtout pas à savoir faire ; à chacun son métier. Mais comme le soldat est discipliné, il obéit aux ordres, il fait le job ; mal, avec un outillage inadapté à l’objectif assigné, inefficace donc. Obéissant, il se forme au boulot de gardien de la paix et désapprend son métier qui est de faire la guerre… Et la force de dissuasion perd sa crédibilité…


Peut-être conscient de ça et, présumons-le, pour tenter de reprendre la main (au sens du savoir-faire comme du jeu de carte), on décide de rectifier le tir et on envoie nos gars au casse pipe pour de vrai. En Afgha donc… Ouais, sauf qu’on n’a pas changé les consignes qui tournent toujours autour du maintien de l’ordre et de l’action sociale. Evidemment, l’option zéro mort en prend un coup mais ce n’est pas grave : Il n’y a plus de conscription et les mecs qui y restent sont des engagés, ils ont choisi ; des sortes de lansquenets pas forcément recommandables donc ; et puis c’est loin…

Reste la question majeure, essentielle, de notre crédibilité…


Là, nous venons d’être rassurés. Un must ! Ça nous est dit le plus officiellement du monde sur un ton chagrin de maître d’école par les plus hautes instances gouvernementales italiennes, un pays qui est notre allié au sein de l’OTAN :

"L'Otan met en péril sa crédibilité :nous ne pouvons pas prendre le risque de tuer des civils"


Ce sera tout pour aujourd’hui. Que le Ciel vous tienne en joie…

10 commentaires:

  1. Nous vivons une drole d'époque, en effet.
    Qui plus est, nous laissons l'ennemi entrer
    chez nous par centaines de milliers, méconnaissant ains le sacro-saint principe de précaution. Et chacun sait que lorsque l'ennemi
    est à l'intérieur, c'est le ministère de ce dernier qui en a la charge et non plus la défense.
    Encore heureux qu'il nous reste Kadhafi!
    Amitiés.

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  2. Moi, je n'ai rien contre le fait que l'armée française quitte l'Afghanistan.
    Je me demande juste ce qu'on est allés y faire, comme en Libye d'ailleurs (1 million d'euros/jour, ça nous coûte, au bas mot). On avait de bonnes raisons "humanitaires", bien sûr: rassurer la population, mettre l'armée afghane en position d'être efficace contre les "rebelles" talibans. Or, rien n'est réglé, les populations sont terrorisées par les talibans et les autorités régulières, corrompues jusqu'à l'os.
    Mais ce que je digère mal, c'est qu'on quitte dans la foulée des USA. Obama prend un coup de froid, on tousse avec lui.
    Ca peut se comprendre, avec plus de 60 morts français. mais fallait pas y aller, si c'était ingagnable (j'ai entendu Paul Quilès dire ça, ce n'est pas une référence, je sais).
    Les socialistes ont beau jeu de dénoncer le "suivisme" français. On a suivi pour y aller, on suit pour partir. Une initiative indépendante n'aurait pas été pire, me semble-t-il.
    Ah j'entends que notre humiliation n'a rien à voir avec celles des Russes quand ils sont partis de là-bas. AAhh bin s'ils le disent à la télé, c'est que c'est vrai. J'entends aussi que nos morts sont morts pour rien.

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  3. Oui, Carine, c'est lamentable...
    Le plus drôle (si j'ose dire)c'est que je suis dans mes montagnes depuis huit jours sans presse ni télé et que j'ai écrit ça il y a bien deux jours en ayant vu sur le net la déclaration italienne et avant de savoir le retrait US. Ayant reçu du monde ces 48h, j'ai fait surface tout à l'heure et mis en ligne avant de lire qu'on les suivait...

    Nouratin : on partira aussi de Libye la queue entre les jambes puisqu'on s'engage à ne pas "tuer des civils"...

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  4. Ces autorités ant fait moins de manières lorsqu'il s'agissait de tuer des civils en 1999,
    souvenons nous de l'inénarrable Jamie Shea "il s'agit simplement de dégats collatéraux", c'est vrai qu'il ne s'agissait que de quadrupèdes serbes, pas d'Arabes regorgeant d'or noir...

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  5. L'armée française se retire derrière les USA parce que nous ne pouvons absolument pas tenir sans les Américains. Cela n'aurait aucun sens : ils ont 100.000 hommes engagés et nous... 4000! Une initiative indépendante aujourd'hui n'est pas (ou plus) possible pour un petit pays comme la France qui dispose de très faibles moyens militaires. Faut juste espérer que les soldats français partiront AVANT les américains parce que sinon pour les dernières troupes ça risque d'être un peu chaud...

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  6. C'est un gouvernement de droite qui l'annonce pris entre l’enclume des intérêts des dirigeants (pour Berlusconi Kadhafi est un ami comme il était pour DSK un modèle de gouvernance économique) et le marteau d’un objectif militaire (stricte couverture aérienne des opérations des rebelles) absolument découplé de l’objectif politique (la destruction du régime Kadhafi). Le problème vient de l’Euroland, une armée suppose une direction politique, comme ce même Euroland n’a ni direction, ni véritable armée (ses patrons sont aux Etats-Unis), on trouvera difficilement la résolution de l’équation

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  7. kobus van cleef26/06/2011 15:40

    tout tient dans la sémantique ou "les mots disent plus que ce qu'ils disent"
    jugez plutôt
    avant "ministère de la guerre" ,aujourd'hui "ministère de la défense"
    avant "infanterie coloniale" ,aujourd'hui "infanterie de marine"
    avant "guerre du riff" ,aujourd'hui "opérations conjointes de la finul" ( fi comme fi ,nul comme nul , je vous fait pas de dessin)
    c'est sûrement mieux comme ça
    l'idéal serait qu'on devienne une autre suisse ( la suisse s'occupe de ses vaches et poli ses montres comme disait vialatte)
    sans opérations extérieures
    seul problème , le suisse est très jalmince de son chez lui et de ses frontières , ses institutions en ont fait LE soldat citoyen , celui que ce grand flandrin de chirac a liquidé ( il avait peu à faire , vous me direz )en signant la fin du service obligatoire , celui que cet ahuri de jospin a liquidé en coulant l'école publique ( raison pour laquelle ma mère , droite chrétienne de gauche , n'a plus voté socialope en prétendant que "c'est le fossoyeur des humanités" , tu parles ! les humanités se sont euthanasiées d'elles même !)
    bref
    de ma fenêtre je vois le monde sur la rade
    y a un hélico qui passe , protection civile , pour secourir les éventuels naufragés ( mer d'huile , je précise)
    ça illustre à merveille la nouvelle devise du frankistan
    "j'y ai droit parce que j'en ai envie , si j'l'ai pas je fais un scandale"
    j'ai le droit d'être secouru lorsque je vais faire ploufette sur un plan d'eau , si j'attend plus de 30mn sur ma planche à voile en attendant les secours ,je met en cause l'état
    c'est d'ailleurs la philosophie de la loi dalo ( et non dallot qui signifie "sabord creusé dans la lisse extérieure de la coque pour facilliter l'évacuation des paquets de mer")

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  8. kobus van cleef26/06/2011 15:43

    j'aime bien la photo sinon
    société historique de charenton les deux trous ?
    amicale des passionnés du duché du luxembourg?
    cercle des pignoufs de trou du cul sur ardennes ?

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  9. Kobus, je ne vous ai pas oublié (absent de mes bases, donc de mes archives...)
    A priori, Compagnie Royale des Chasseurs Carabiniers de la Ville-basse de Thuin chez nos voisins, une fois…

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  10. kobus van cleef12/07/2011 21:46

    ils ont quand même des bonnes trognes vinassières , à mi chemin entre la ronde de nuit et le café du commerce
    ceci dit , ça peut faire des guerriers d'exception , c'est comme ça que les amerloques ont bouté l'anglois hors de chez eux , je crois savoir
    mais faut dire que l'amère patrie les avait pas chatouillés dans le sens du poil , faut reconnaître
    memento mouloud qui est un fin historien , pourra nous en dire plus là dessus , les causes de la guerre aux amériques et l'indépendance des colonies de là bas
    différence entre un martiniquais et un yankee ? le deuxième est un créole qui a réussi

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