"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 18 mars 2012

Pour la santé, c’est nous les meilleurs !

(CMU & AME en prime…)
Dans son billet de ce matin, Didier Goux évoque un ouvrage intitulé La Science en otage dont le sous-titre est : "Comment certains industriels, écologistes, fondamentalistes et matérialistes nous manipulent." Ce qui m’a suggéré de reproduire ci-après in-extenso l’édito de Philippe Oswald ouvrant la dernière livraison hebdomadaire de Liberté Politique.com consacrée à leur dossier thématique sur la santé (déjà 10 dossiers thématiques publiés dans la perspective des Présidentielles…) :

- La France serait-elle devenue le pays du Malade imaginaire ? Un pays peuplé d’hypocondriaques aussi robustes qu’Argan pour résister (pas tous, pas tout le temps !) aux potions et autres clystères que leur administre une armée de Purgon et de Diafoirus ? Bien sûr, nous sommes à des années-lumière de la médecine de Molière ! Mais notre industrie pharmaceutique, qui contribue à l’essor de la recherche médicale et en tire légitimement profit, s’est enivrée du marketing. Au point d’en oublier parfois l’objet premier de son activité : favoriser ou restaurer la santé. Nombre de laboratoires pharmaceutiques prospèrent sur la vision matérialiste et hédoniste d’un humanoïde consommateur à perpète d’un pack « santé-jouvence-beauté ». Se comportant en dealers et en apprentis-sorciers, ces laborantins ont organisé une addiction générale, une torpeur médicalisée d’où nous tirent ponctuellement quelques scandales retentissants du type Médiator ou prothèses PIP.

Trop de médecins ont suivi cette pente consumériste mortifère en prescrivant à tout va : « Les médecins français prescrivent deux fois à trois fois plus que les autres médecins occidentaux dans le monde » selon le Pr Philippe Even, président de l’Institut Necker (newsring.fr, 5 mars 2012). Et même « quatre fois plus que les médecins britanniques, irlandais, italiens ou grecs, et six fois plus que les danois, belges et allemands» selon Marianne Berthod-Wurmser, membre de l'Inspection générale des affaires sociales (citée par l’Institut pour la protection de la santé naturelle). Résultat : les Français détiennent le record absolu de la consommation de médicaments en Europe. 50 % des Français âgés de plus de 65 ans prennent entre 1 et 4 médicaments chaque jour (et de 5 à 10 pour 38 % d’entre eux). Et cela, évidemment, au détriment de leur santé : selon l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), 144 000 patients seraient hospitalisés chaque année en raison des effets indésirables de médicaments prescrits, et 5O% de ces hospitalisations pourraient être évitées (cf. securite-sociale.fr).

Restons dans nos hôpitaux et cliniques : selon la deuxième enquête nationale sur les événements indésirables liés aux soins (ENEIS, 2009), il s’y produirait en moyenne chaque jour 900 accidents médicaux, dont près de la moitié (45%) seraient dus à des erreurs médicales. A ce chiffre terrifiant, s’ajoutent quotidiennement 600 accidents médicaux hors établissements (médecin traitant, SOS médecins, etc.) conduisant à autant d'hospitalisations, dont 60% pourraient être évitées (le figaro.fr, 26/11/2010). Vous avez bien lu : au total chaque année, entre 275.000 et 395.000 « événements indésirables graves » (EIG) surviendraient dans les hôpitaux et les cliniques dont 95.000 à 180.000 « évitables ». Qui plus est, les médicaments « sont en cause dans quasiment la moitié des cas d'EIG ayant entraîné une hospitalisation », selon Philippe Michel directeur du Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (CCECQA) co-auteur de l'étude! ( france24.com/fr, 26/11/2010). Forcément, il y a de la casse : au total, ce sont 10 000 vies qui pourraient être sauvées chaque année dans nos hôpitaux, estime pour sa part Philippe Juvin, chef des urgences à l’hôpital Beaujon, à Paris et secrétaire national de l’UMP chargé de la santé.

Devant un tel constat, cessons de répéter en boucle que notre système de santé est le meilleur au monde ! Demandons plutôt aux candidats à l’élection présidentielle si, après les bons résultats obtenus pour la sécurité routière, il ne serait pas urgent de s’occuper de la sécurité sanitaire devenue bien plus alarmante…Que proposent-ils pour que notre système de santé, le troisième plus coûteux au monde, rompe avec cette surconsommation de médicaments qui nuit gravement à la santé, pollue fleuves et rivières (notamment par les rejets massifs d’ antibiotiques et de contraceptifs), et gaspille entre 10 et 15 milliards par an, beaucoup plus que le déficit de l'assurance maladie ? Comment disposer médecins et patients embarqués ensemble dans cette dérive à une saine modération qui donnerait de l’oxygène aux secteurs notoirement en souffrance, hôpitaux, maternités, maisons de retraite, prise en charge des personnes handicapées, psychiatrie ? S’agit-il de promouvoir à tout prix notre industrie pharmaceutique engagée dans la compétition mondiale, ou de prévenir la maladie en incitant les Français à mener une vie équilibrée, à bien se nourrir, à faire de l’exercice, à se désintoxiquer ? Quel est en définitive l’objectif de notre politique de la santé : servir la vie de son début jusqu’à sa fin naturelle ou l’asservir pour l’exploiter ?

Philippe Oswald, le 16 mars 2012

3 commentaires:

  1. kobus van cleef19/03/2012 14:12

    vouaille c'est vrai, ça , mâame michu
    on mange trop eud'médicaments ( des louzous , comme on dit en bretagne)
    et les médecins sont les héritiers de môssieur purgon
    pourquoi pas ?
    surtout que la faute n'est pas partagée, loin de là , houlà !
    connaissez vous un malade, un seul, qui refuse le traitement qu'on lui prescrit au motif que ça pourrait lui nuire?
    une femme , une seule, qui refuserait une contraception orale au motif que ça polluerait les rivières?
    non, non, la faute aux médecins, ces gros bourgeois qui se font de la thune sur le dos des patients
    sauf que...
    les choses sont rarement aussi simples
    enfin, moins simples que cracher un édito indigné
    hé oui, y a de l'indignation dans l'édito de votre ami
    et l'indignation, de même que la colère , est mauvaise conseillère
    tiens il donne 2 exemples
    le médiator et les prothèses PIP
    médiator ? des gros voulant redevenir minces sans effort ....bon , ça a merdé...mais guère plus que l'extasy ...on vient de s'appercevoir que la taz donnait les mêmes lésions , mais à des doses moindres et avec un délai d'apparition plus précoce ( beaucoup plus , en fait , bref)...j'attend le moment où on va convoquer mon voisin le dealer au tribunal...
    les prothèses PIP ; pour le moment , aucune étude ne parle de risque de cancer...même pas les angliches qui ont (eux ! eux dont le système de santé n'est pas envié par le monde entier, comme quoi...)un registre de suivi des prothèses...et qui gueule le plus fort? pas celles qui ont eu un cancer, et , pauvres malheureuses , se sont fait refaire , tant bien que mal , un profil harmonieux ...non ! mais celles qui ont voulu de plus belles tétasses , des mamelles de vaches laitières de concours ( en même temps qu'elles se faisaient raboter le petit bidon et la culotte de choale ), des nibards d'anthologie pour faire triquer mari, amant, voisin et facteur ( et patron aussi , façon de dire "ça n'est pas pour ton vilain bec" )
    tiens , le mec parle pas des prothèses de hanche dupont-de-nemours qui relarguent des particules et des ions métalliques ( comme tous les corps étrangers , et d'abord , les piercings , dont , assez bizarement , on ne cause jamais), chose qu'on peut comprendre , puisque sur une queue de prothèse de hanche s'exerce des forces allant jusqu'à 3 à 6 fois le poids du corps (la fameuse balance de pauwels , statique-3fois- et dynamique-6fois-)après ça tu m'étonnes qu'il y ait un tissu de granulation au contact....

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  2. Kobus, concernant le Médiator, vous faites erreur. Mon mari s'en est vu prescrire car il avait trop de triglycérides et un taux de cholestérol limite. Il a fait confiance au médecin. Il pensait que c'était bon pour sa santé jusqu'au moment où il a eu une alerte cardiaque.

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    1. kobus van cleef10/04/2012 00:00

      ma bonne amie,
      il faudrait d'abord définir ce qu'on nomme "alerte cardiaque"
      angor? infarctus? troubles du rythme?poussé d'insuffisance cardiaque?
      de toutes évidence , le médiator était indiqué comme amaigrissant ( amphétamine , logique) et comme antidiabétique dans les diabètes NID peu évolués ( on sait peu, à l'heure actuelle, ce que veut dire "peu évolué" en parlant de diabète)
      aucune autre indication n'était validée à l'époque
      le médiator, à doses fortes et de façon continue (là encore a définir) induit des valvulopathies ( plutôt moins que l'extasy , laquelle curieusement n'est pas frappée d'opprobre , faut dire que les ceusses qui produisent la taz ne se nomment pas servier et n'ont pas été décorés de la légion d'honneur par sarko)
      une valvulopathie, suivant sa localisation, son retentissement et les lésions associées, peut se révéler de différentes façons
      en général une insuffisance cardiaque insidieuse
      rarement par ce qu'on nomme une "alerte cardiaque" qui correspond, dans l'imaginaire collectif à un petit infarctus

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