Depuis 1830 (à la louche) la presse a montré la voie vers plus de débats, plus de transparence, plus de démocratie, plus de liberté d’expression sinon de liberté de parole… Certes parfois portés à la vaine critique et peu avare de noms d’oiseaux, les journaux format drap de lit qui tachaient les doigts n’avaient pas besoin des béquilles du courrier des lecteurs pour appeler un chat et chat. Les Rédactions faisaient le job pour lequel leurs lecteurs les payaient : leur donner du consistant… . De l’Aurore avec le J’accuse de Zola à Je suis partout avec l’édito de Brasillach évoquant la III° République* :
*(en gros, de mémoire) : "En finira-t-on avec les relents de pourriture parfumée qu’exhale encore la vieille putain agonisante, la garce vérolée fleurant le patchouli et la perte blanche, la mal blanchie, la craquelée ?"
Heureusement, on n’arrête pas le progrès. Non seulement l’offset ne tache plus les doigts, mais la substance des signes et espaces ne tache plus la délicate et pudibonde sensibilité de nos esprits. De tous bords, les hebdos orientés sont devenus des news "d’opinion" désormais dégradés en catalogues people entrelardés de pubs sur papier glacé. C’est une chance… Puis, grâce aux "avancées" technologiques et, singulièrement, du numérique, les journaux se sont naïvement crus pouvoir garder la maîtrise d’une presse "participative 2.0" à l’heure de l’externalisation des tâches comme les autres petits malins. Dans la filière de la fringue (pour prendre un exemple au hasard) on observe bien que les opérateurs qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont ceux qui ont conservé la maîtrise de l’amont et de l’aval, c’est-à-dire la conception-design et la distribution finale, et sous-traité tout l’entre-deux. Pourquoi s’emmerder avec la production ? Faisons donc faire notre job par les lecteurs…
Ouais… On ne se méfie jamais assez du consommateur-couillon de service-cochon de payant grincheux. Il y en a toujours un qui la ramène "hors sujet" quand y faut pas. Cépabien. Les vrais gens, ça va dans les enquêtes de terrain à la télé pour dénoncer les injustices et faire pleurer Margot. Mais les vrais gens ! Bien propres sur eux, quoi ! Des qu'on a bien filtrés, voire avec sucre ajouté pour qu'ils prennent mieux la lumière ; il y a pour ça le flair du reporter. Et même des agences de mannequins pour éviter les dérapages… On ne va quand-même pas laisser tous les pouilleux malodorants sortir du bois ! Ça risquerait de donner des idées à ceux qu’on savonne au Rexona chaque soir au 20h…
Heureusement, il y a une nouvelle méthode "garde-fou" qui se répand comme primevère au printemps ou comme mignons petits divers dans les maternités de Saint-Ouen :
"Suite à des débordements sur des sujets du même type, nous nous voyons contraints de fermer cet article aux commentaires."
Compte tenu de l’expérience, de divers exemples récents et des perspectives attendues, qu’il s’agisse des projets de Nico sur l’Identité (pour faire court) ou de Flamby sur le sociétal (là aussi pour faire court), le législateur aurait intérêt à s’inspirer systématiquement des méthodes de la presse :
"Suite à des débordements sur des sujets du même type, nous nous voyons contraints de fermer ce projet de loi aux débats."
Et comme on dit dans les assoc’ loi 1901 :
Pas de questions ? Adopté à l’unanimité !
On n’arrêtera pas le progrès ; joie !
"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"
"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.
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Nous avons eu récemment une première réalisation
RépondreSupprimeravec le rapport Perruchot sur le financement des syndicats. Rejeté en commission, le rapport, il n'y aura ni débat, ni vote, ni surtout diffusion du document et ce, sous peine d'amende assortie de prison.
Même que ça a fait un tout petit scandale ben vite étouffé.
Amitiés.