Un correspondant évoque dans un commentaire de mon billet de mercredi dernier les "interrogations" qui fleurissent çà et là sur la manière dont a été "traitée" sur un plan policier l’affaire dite de Toulouse…
Qu’en dire ?
On n’en sortira pas de ces interrogations et critiques – et souvent vaines critiques… - sur la façon dont ont été menées les opérations en vue de l’arrestation du tueur de Toulouse et Montauban dont vous connaissez le nom. Je ne l’écris pas, il l’a déjà trop été et on le verra encore écrit longtemps dans un "carré musulman" où les fatmas viendront en famille psalmodier leurs youyous (mais où les juifs ne viendront pas déposer de petits cailloux.) La fosse commune anonyme, c’est pour les (sous)chiens…
Je ne suis pas compétent mais, en honnête et ferme soutien du zinc au Café du Commerce, j’ai ma vision des choses sur un certain nombre de points :
1° Tout d’abord, sur son blog, un avocat s’interroge et s’étonne que le tueur-terroriste en cause, archi connu des services de police, repéré et catalogué par la sécurité intérieure, avec un pédigrée, un CV et un passé judiciaire déjà fort éloquents ait pu ainsi vaquer bourgeoisement à ses occupations ancillaires d’approvisionnement en fric, armes et munitions sans être le moins du monde mis préventivement hors d’état de nuire ou pour le moins surveillé de près…
De trois choses l’une :
- Soit cet avocat profite légitimement des circonstances pour enfoncer le clou en prenant enfin le chemin de bon sens où d’autres (par exemple l’Institut pour la Justice) ne l’ont pas attendu pour crier dans le désert. Donc, il instrumentalise ; cépabien…
- Soit il profite des circonstances pour mettre le nez de l’acuraba moyen sur l’inefficacité et une présumée incompétence du pouvoir actuel (sous-entendu, avec d’autres ce sera mieux) Et là, il n’instrumentalise pas, il réveille la conscience citoyenne, cébien…
- Ou alors (et ça m’inquiète pour ses clients), tel l’autruche recevant un caillou sur le popotin sort la tête du sable et découvre le monde, il ne connaît pas le Droit, notre Etat de Droit, les merveilleuses lois Guigou et consorts, la Convention européenne des droits de l’homme, les jurisprudences de la Cour européenne, la présomption d’innocence, le droit imprescriptible d’aller et venir et de faire du tourisme en enfer et même chez l’ennemi (mais pas dans les paradis fiscaux) sans avoir à se justifier, etc. Les membres de la famille M. ont toujours bénéficié de la protection de la loi. Et cébien…
2° Ensuite, "On aurait dû pouvoir le coincer dès après les premiers faits et ainsi sauver les enfants…" Fiché comme il l’était, comment cela se fait-il ? (sous-entendu, les autorités sont peut-être responsables de la mort des enfants, je dis ça, je dis rien…) Plusieurs remarques :
- Pour obtenir les 600 adresses IP ayant consulté l’annonce de vente de la moto, il fallait… une commission rogatoire d’un juge pour… chacune d’elle bien individualisée ! Et puis les exploiter, recouper avec n autres fichiers… Ça a pris six jours… Dans une affaire criminelle lambda, pour obtenir d’un juge le droit de réclamer au serveur une seule adresse IP, il faut compter quinze jours…
- Après le premier meurtre, toutes les pistes étaient envisageables, y compris celle d’un contentieux crapuleux ayant mal tourné. Probablement une affaire banale de gangster, commençons par éplucher avec soupçon la vie de la malheureuse victime pour trouver un indice. Donc, hors de question de privilégier la piste salafiste, ce serait stigmatiser, qu’aurait-on dit !
– Après Montauban, ça devenait sérieux. D’abord c’étaient encore des magrébins ! (les morts, mais on oublie de nous dire que l’un d’eux était un Kabyle chrétien et qu’un quatrième grièvement blessé était black…) D’où orientation folklorique de l’enquête vers de présumés anciens paras virés de l’armée pour néo-nazisme… C’est croustillant pour les médias et les autorités morales. Que n’aurait-on dit là aussi si on avait négligé ça ! Maintenant, on sait que ça a fait perdre 48 heures…
- Enfin, rendons hommage à la mémoire des jeunes petits innocents dont le sacrifice a permis d’arrêter cette horreur qui ne faisait que commencer…: Je n’ose pas dire ce qui a été LE déclencheur (d’ailleurs comment en serais-je sûr…) : Le fait que de jeunes enfants aient été aussi barbarement assassinés, ou le fait qu’ils le soient en tant que juifs en un lieu juif ? Quoiqu’il en soit, c’est grâce à ça qu’on a mis le paquet… C’est alors seulement qu’on a mis tous les moyens disponibles sur l’affaire devenue priorité nationale. Sinon quoi ? Sinon, trois adultes assassinés et un quatrième peut-être estropié à vie : affaires locales, traitement local en attendant le 5° ou le 8° assassinat pour arriver à identifier et "fixer" le tueur…
3° Ensuite encore, "les meilleures forces professionnelles d’intervention ont mis trente-deux heures pour en finir avec un seul forcené…" Ricanements assurés dans les dîners et points de vente du PMU…
- Tout d’abord, on oublie avec une facilité qui n’est pas toujours innocente que nous sommes dans un Etat de Droit… Il s’agit d’une affaire de Police Judiciaire. On ne sait pas et on ne veut pas savoir que nous sommes en guerre (cf. mon billet de mercredi)
- Donc, il s’agit prioritairement d’arrêter le coupable vivant, de lui faire passer une visite médicale préalablement à une garde à vue assisté par son avocat en veillant scrupuleusement à éviter les vices de forme pouvant justifier une annulation de la procédure et une remise d’office en liberté ; puis le déférer au parquet qui quémandera obséquieusement sa mise en détention provisoire à son collègue juge de la détention et des libertés en attendant la nomination d’un juge d’instruction qui se plongera dans le dossier.. On veillera à sa sécurité, à son maintien en bonne santé et à son équilibre alimentaire en l’hôtel de Fleury-Mérogis en attendant un procès dans deux ans peut-être puis l’appel puis le recours à la Cours Européenne des Droits de l’Homme... Ça c’est la feuille de route des forces de l’ordre…
- Elles font le job, point barre… Il faut tout faire pour l’arrêter vivant. D’où les méthodes d’épuisement en le saturant de grenades soufflantes et éclairantes. Le saturer de lacrymogènes ? Au niveau nécessaire on risquait de l’asphyxier. La police l’aurait alors tué sans nécessité avec procès fait par sa famille (cf. l’affaire de Grasse)… La police ne peut tuer qu’en état de légitime défense^^…
- D’autre part, on savait à qui on avait à faire et le but du jeu n’est quand-même pas de risquer inutilement la vie de fonctionnaires pour arrêter vivante une ordure pareille. L’appartement ou lui-même façon palestinienne pouvait être piégé d’explosifs à faire péter tout le quartier…
- Alors bien sûr, ça paraît ridicule et, d’ailleurs, nous sommes ridicules. Je te m’aurais fait sauter toussa en chaleur et lumière, l’appart’ et le mec dedans, vite-fait d’un seul coup d’un seul avec une munition de bazooka bien placée sans y bouffer deux ou trois mille heures de traitements et de primes de fonctionnaires… Mais qu’aurait-on dit ! Nous ne sommes pas en guerre…
4° Enfin, en sa qualité d’ancien patron du GIGN, le dénommé Christian Prouteau a bien évidemment été interviewé avec dévotion comme expert. Le cow-boy de Mitterrand qui s’est si bien illustré dans l’affaire dite des Irlandais de Vincennes a bien entendu mis son grain de sel façon guerre des polices entre flics et gendarmes. Il n’allait pas rater cette occasion de critiquer la conduite de l’opération, histoire de calmer son amertume d’as been. Faudrait quand-même pas qu’on l’oublie, lui le héros de la Ripoublique, LE commandant Prouteau et son amertume de ne pas être comme le commandant Cousteau parmi les gloires factices du panthéon populaire…
"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"
"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.
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Très belle et fine analyse que je partage totalement.
RépondreSupprimerLa police travaillait dans le cadre du flagrant délit. La réquisition était du domaine de l'opj et était une question d'heures. Ce n'est pas ce qui a pose problème.
RépondreSupprimerL'adresse il correspondait a l abonnement de la mère. C est la liaison qui a -entre autres- ralonge la duree.
A.g.