"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 15 novembre 2014

Sonate bovine d’automne.



Ça y est ! Trois flocons de neige durant trois minutes et c’est reparti : Il tombe de la flotte comme vache qui pisse depuis vingt-quatre heures… Cela fait dix-sept jours que j’ai regagné mon douar d’élection et j’avais prévu d’en repartir demain. C’était mon programme et après le courrier ne suit plus. Eh bien zut, il attendra. La barbe aussi ; j’ai oublié de la tailler avant de partir ; elle en avait déjà besoin et j’ai laissé la tondeuse à Lyon… Je commence à ressembler à Hubert Reeves mais tant pis, je vais rester encore huit jours ici. Ça ne me laissera que deux semaines au lieu de trois pour traiter tout le fourbi qui m’attend dans les villes de grande solitude avant de revenir, impérativement, préparer l’accueil du clan avec ses charrois chargés de mômes, de bagages et de cadeaux… Je ferais avec. J’aime bien novembre ici.

Bien sûr, il y a les contrariétés de saison :
- Les après-midi sont vachement raccourcies alors qu’on en avait perdu l’habitude depuis le printemps. Et ce n’est pas comme en centre-ville où l’on ne remarque même plus les réverbères et où la nuit est comme le jour jusqu’à une heure du mat’ (mais où le jour est un peu comme la nuit jusqu’à 10h du mat’ quand les magasins ouvrent…) C’est d’autant plus voyant ici que presque tous les volets sont fermés à 1 km à la ronde. Mais ça, ce n’est pas une contrariété et (certains) voisins ne sont pas là pour me pomper l’air…
- Il y a aussi la contrariété des feuilles mortes qui se ramassent à la pelle. Mes coronaires m’enjoignant de laisser ça à des mercenaires, le challenge consiste à faire faire ça le plus tard possible. Mais le risque est de se laisser piéger par la chute prématurée de la première neige permanente. Ça m’est déjà arrivé et c’est la cata : l’épais tapis de feuilles mortes qui pourrit alors tout l’hiver sous la neige constitue après la fonte une croute empêchant la repousse de l’herbe (je n’ose pas dire de la pelouse), croute que seuls percent les taupinières au réveil des campagnols. A propos de ces bestioles, il y a par ici un proverbe (récent) qui dit :
"- Mieux vaut avoir des mulots dans son jardin qu’un Hollandais comme voisin" Moi j’ai les deux…
Cette arrivée prématurée de la neige est d’ailleurs aussi un peu la cata pour les gens du pays. Si les bêtes ont déjà été démontagnées, en revanche la neige trop précoce sur un sol non encore refroidi en profondeur annonce bien souvent une fonte de printemps par en-dessous qui raccourcit la saison rentable de l’or blanc… Ça ne paraît pas parti pour être le cas cette année. Mais mes feuilles ne sont toujours pas ramassées…  

L’autre jour, mes voisines du champ d’en-dessous, fort sympathiques et m’offrant gratos la sono de leurs sonnailles, ont trouvé l’herbe d’à côté plus attrayante que celle de la mère P. Et je soupçonne l’alimentation électrique du fil de clôture d’avoir été leur complice. Bref, sentant brusquement la sono plus proche et levant alors la tête de l’ordi, j’ai vu quelques-uns de ses braves gens s’apprêter à descendre le talus pour entrer sur mes terres ; avec toutes les perspectives de labourage et mise en… fumure que ça suggère… Je me suis donc précipité avant qu’elles ne descendent, vu que leur faire remonter le talus n’aurait pas été une mince affaire… Bref, j’avoue sans gêne ni vergogne devant les Vallaud-Belkacem et Cie que j’ai cassé ce jour-là un manche à balai sur la croupe d’une demoiselle…
C’était des gens à l’embouche qui sont à Léon : une petite trentaine de génisses et une demi-douzaine de veaux. Ces braves gens ont fini par répondre aux sollicitations de Léon accouru avec les siens, les considérant sans doute bovinement comme du personnel domestique à leur service… Le truc utilisé pour faire revenir ces gens sur leur parcelle à l’insu de leur plein gré m’était encore inconnu : Ils sont friands de baguettes de pain invendues… Oui, ce fut un spectacle réjouissant de voir un ruminant se dépatouillant d’une baguette parisienne en guise de gros cigare dans la gueule… La demande était si pressante autour du serveur distribuant la manne qu’on se serait cru dans le métro à l’heure de pointe. Pareil : Profitant de la presse, un veau sans doute un peu précoce a tenté mine de rien par deux fois de grimper l’une ou l’autre des génisses. S’étant fait envoyer foutre (encore que le terme soit mal choisi) et, sans doute influencé par la mode, il fit ensuite en désespoir de cause une ultime tentative avortée avec un de ses collègues masculins. Comme quoi, chez le naturel, cela reste une option subsidiaire de dernier recours. Mais l’espèce humaine est-elle encore naturelle ?  Bon, je m’égare…     

Bon, il fait nuit et ça tourne à l’éclaircie. Et il faut vraiment que je commence à réfléchir aux 22 cadeaux de Noël que je vais faire. Je vais commencer par me faire un tableau Excel des bénéficiaires… avec les cases à remplir. Ce sera déjà ça…

Passez un bon dimanche. 

5 commentaires:

  1. option subsidiaire de dernier recours ? bon, ça doit être que je suis pas très naturel pour m'intéresser aux barbus... Pour ma défense : je ne les épouse pas !

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    1. Rassurez-vous, l'espèce humaine dans son ensemble (sous nos latitudes) manque de naturel.
      Vous faites bien (de ne pas les épouser^^)

      PS (le protocole de céans laisse rarement entrer les anonymes. Je suis bon...)

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  2. vous avez attaqué les femenem toutes mamelles dehors et à poil avec un manche à balai
    je vais alerter Caroline fourest

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  3. "Je vais commencer par me faire un tableau Excel des bénéficiaires". Je vois: tout pour retarder un début d'exécution.
    22 cadeaux, mazette! Ce n'est plus un clan mais une tribu.

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  4. Bon courage pour les cadeaux !
    Sont de plus en plus nombreux, les jeunes Ploucs ^^
    Et c'est tant mieux !

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