"- Non !
Non ! On a parlé d’autre chose ; de la germination des pommes de
terre je crois me souvenir…"
C’était avant-hier. Jean-Pierre Jouyet, poire de chez
Pédalo n’ayant pas négligé le fromage chez Sarko…
"- Euh,
ben en fait je me souviens maintenant. Oui Fillon m’a sollicité, et
à travers moi l'exécutif, pour accélérer les procédures judiciaires visant
Nicolas Sarkozy. Mais vous n’y pensez-pas ! Il a également soulevé la
question de la régularité du paiement des pénalités payées par l'UMP pour le
dépassement des dépenses autorisées dans le cadre de la campagne présidentielle."
C’était hier. Faut dire qu’entre temps,
l’entretien, enregistré, avait fait des petits dans Paris…
On se demande bien où ces journalopes sont allés
chercher l’idée saugrenue de l’interviewer sur ce putain de déjeuner du 24
juin avec son pote Fillon. Oui, l’autre là, avec sa gueule de croque-mort à tirer
les sonnettes pour placer le petit journal des Témoins de Jehova…
- Ce paiement par l’UMP justement, reparlons-en : 516.615 € de
remboursement raqué au Trésor Public par le parti à la place de l’individu
Sarkozy à la suite de l’invalidation des comptes de campagne de celui-ci par le
Conseil constitutionnel. La douche froide lui (et leur) est tombée dessus plus
d’un an après la bataille. Alors sous la houlette de Coppé, l’UMP décide de
payer sur la caisse du Parti. Bon.
La "personne morale" UMP pouvait-elle juridiquement le faire en
lieu et place de la personne physique Sarko ? Oui.
Scrupuleux, le haut fonctionnaire dont les services reçoivent les chèques de
l’UMP alerte le directeur général des finances publiques. Ce dernier (Bruno
Bézard), bon connaisseur du Droit, estime l’opération licite mais se couvre néanmoins
le 4 novembre 2013 en
consultant Jean Maïa, le patron des affaires juridiques à Bercy. Ce dernier lui
répond le 12 novembre 2013 par
une note de quatre pages très professionnelles que Maïa résume dans un ajout
manuscrit en fin de courrier : "Dans aucune des branches du droit auxquelles renvoie ce dossier, on ne
trouve donc d'obstacle à ce que les sommes avancées par l'UMP tiennent lieu de
règlement définitif des créances de l'État." (cf. ici) Les deux ministres concernés d’alors (Mosco’ aux finances et Cazeneuve au
Budget) ayant sûrement été avisés (qui pourrait croire le contraire ?), les chèques sont encaissés sans qu’il puisse venir
à personne l’idée que, ce faisant, l’Etat puisse se trouver en situation de "complicité
de recel d’abus de confiance" !
Pour les services de l’Etat, tout est réglé et tout est en règle. Pour la "Justice",
tout est normal. Ça va durer… 7 mois½…
- Entre temps, Bigmalion est passé par là. En mai 2014 Coppé se fait virer. Le trio de musique de chambre Juppé-Fillon-Raffarin
arrive aux manettes de l'UMP et ça cause état des comptes... Fillon et Juppé veulent
des explications sur le paiement de l'automne 2013. Selon Fillon et son avocat,
il y a "abus de confiance", l'UMP ne pouvant payer pour un tiers (ce que l’UMP avait déjà fait par le
passé pour des amendes du temps de Chirac et…Juppé) Trois hypothèses : Soit les commissaires aux
comptes ne certifient pas les comptes de 2013 ; soit les fameux chèques sont
inscrits en créances à rembourser au parti par Sarko, soit une plainte pour
abus de confiance est déposée "contre X" par l'UMP… On décide de ne
rien faire et les commissaires sont d’accord pour valider les comptes en
laissant les 516.615€ en charges exceptionnelles. Et ensuite ? Ben…
- Le 24 juin, Fillon déjeune
avec Jouyet, désormais secrétaire général de l’Elysée, premier valet de chambre
de François II Pédalonaute Socialogénète…
- Le 30 juin, les commissaires
aux comptes de l’UMP mettent la touche finale à leur travail en apposant leurs
signatures sur les comptes certifiés justes et sincères de leur cliente.
- Le 1° juillet, ces mêmes
commissaires se précipitent pour signaler
leurs doutes au Procureur. Les chers petits…
- Le 2 juillet, c’est sans
débander que le procureur de Paris lance une enquête préliminaire "pour
abus de confiance".
- Le 6 octobre, après avoir
envisagé de saisir directement le tribunal correctionnel, le procureur de
Paris ouvre une enquête judiciaire. Sachant l’encombrement de services
débordés, arriver à boucler une enquête préliminaire pour passer avec autant de
conviction au stade du pénal dans une affaire si complexe en soixante-cinq
jours ouvrés incluant les congés de juillet-août, je dis chapeau !! Notre
justice est rapide !
"avec sa gueule de croque-mort à tirer les sonnettes pour placer le petit journal des Témoins de Jehova": excellente description de Fillon!
RépondreSupprimerOn dit "sa tête de gendre idéal"
RépondreSupprimerPourquoi idéal ?
Ben pasqsu'il échouera à séduire la veuve joyeuse du canton, laquelle est courtisée par des mâles à l'allure plus assumée
En toute honnêteté, ce qualificatif conviendrait mieux à Éric Woerth