Oui,
jusqu’à… le plus tard possible… Encore une minute, siouplait monsieur le Réel… Enfin, quand je dis une minute, on se
comprend, hein ? Laissez-nous encore… disons deux ans et demi… Ce n’est
plus possible ? Oui, je comprends… Un an alors ? Non ? Six
mois ? Difficile ? Oui je sais…
Quatre
mois ? Vous seriez d’accord pour quatre mois ? C’est gentil de votre
part. Après tout c’est déjà ça. Merci
pour ce moment. Et puis quatre mois ça nous mène à mars ; c’est loin
et entre-temps le changement pourrait
devenir maintenant ; qui
sait ? Suffit de lanterner et de croiser les doigts…
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Pourquoi
vous causer ici de quatre mois ? D’un horizon reporté vers mars ? (je ne vous cause pas de la planète
Mars, encore que…) Pour
plusieurs raisons :
- La
première raison, c’est qu’il semblerait que l’Union Européenne, dans son
indulgente grande bonté, donnerait quatre mois à la Fwance, non pas pour
rentrer dans les clous – faut pas rêver – mais pour faire preuve d’un peu plus
de sérieux dans l’agencement de sa vitrine chiffrée et, surtout, pour donner un
peu plus de consistance concrète à un début de soupçon d’amorce d’une intention
non virtuelle d’entreprendre diverses réformes structurelles. Passé ce énième délai
de grâce accordé au gros morceau que nous sommes, il faudra bien finir par
passer à la caisse. Il y va de la survie des restes épars de crédibilité du
machin communautaire. Sinon les 25 autres associés ne nous le pardonneront
pas ; à commencer par la Grèce…Donc, en mars au plus tard, il y aura
forcément une explication de texte auprès de laquelle l’échange de courrier du
mois dernier entre Sapin et Bruxelles n’était qu’une petite blague de cour de
récré…
- La
deuxième raison, c’est l’incapacité de trancher, de dire oui ou merde à la
Russie dans l’affaire Mistral. "Les conditions n’étant pas réunies, on
suspend jusqu’à nouvel ordre.". D’ailleurs, si on a décidé de dire ça
– en restant encore dans le flou - c’est uniquement parce que l’échéance
contractuelle de livraison est dans trois jours… Jusqu’à nouvel ordre… reçu de
Washington ? Soyons clairs et n’ayons pas peur de notre ombre : Non
adressé par écrit pour respecter notre souveraineté
formelle, l’ordre nous est déjà donné… Alors, de deux choses l’une : Soit
on prend acte de notre statut d’arrondissement du pays satellite euro-nordique
de l’Empire US et on n’a aucune raison de différer notre niet en laissant tourner le compteur. Soit on s’estime souverain et
le pour-et-le-contre étant sur la table, sûrement pesé et soupesé depuis le
mois d’août, il n’y a pas de raison d’attendre plus longtemps pour dire oui ou
non alors que le compteur tourne, sinon pour repousser à plus tard les emmerdes
qui ne manquent pas dans les deux cas de figures…
Là aussi,
quel rapport avec le mois de mars prochain ? Reprenons : Il s’agit d’un
contrat de droit privé qui prévoit qu’au-delà d’un mois de retard de livraison,
des pénalités d’un million de dollars par jour seront dues au client pendant
trois mois. Au-delà, le client pourra renoncer à l’achat. Et le contrat prévoit
que les litiges éventuels seront traités au tribunal de commerce de Londres
selon le droit britannique… Le seul cas de force majeur pouvant exonérer la France
de ses obligations serait un embargo général des ventes d’armes à la Russie décrétée
"en guerre" par une décision de l’ONU ! Avec les droits de veto
de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité, autant rêver… Bref, si le
Vladivostok n’est pas livré le 28 février, je ne vous fait pas un dessin… Outre
le remboursement en cash des 800 millions d’euros déjà encaissés et le paiement
de 250 millions de pénalités contractuelles, il faudra indemniser l’Ours et
tout le monde commence à s’accorder sur un coût global estimé à trois milliards ;
sans compter les quatre années de travail de mille salariés pour zéro chiffre d’affaires,
la perte de crédibilité sur le marché et… les deux bateaux-lavoirs sur les bras…
J’ai parlé
de bateaux-lavoirs. Rassurez-vous, on va les vendre ; ouais. D’abord, ils
sont conçus pour répondre aux normes russes ; ensuite il faudra rendre à l’ours
les composants qui viennent de chez lui. Il s’agira donc de fourguer en
braderie des bécanes à reconditionner sur de nouveaux cahiers des charges, désossées de leurs systèmes de communication,
etc. En plus, les pays ayant les moyens et dépensant actuellement à tout va en
matériel militaires d’importation ne sont pas nombreux. Principalement l’Inde
et le Brésil. Or, contrairement à nos propres Mistral, les deux en question ont
été conçus pour des mers froides…
Hier soir à la télé, un journalope lambda qui n’en sait guère plus que moi évoquait
des espoirs du côté du Canada. Le cher ange…
Bien sûr, il
ne faudra pas tout payer tout de suite, on imagine le temps que dure ce genre
de "litige"… Mais au mois de mars toussa
pourra être concrètement chiffré…
- La troisième
raison, c’est la présentation hier par Jean-Claude Juncker de son plan de trois
ans sensé injecter 315 milliards d'euros d’investissements en Europe pour relancer
la croissance. Simple opération de com’ et d’enfumage pour retarder encore la
prise de conscience que, comme ses vassaux, le roi "UE" est nu. Ce "plan"
qui déçoit tout le monde se résume à offrir sur trois ans 21 milliards de
garantie aux investisseurs privés de toutes origines (US, chinois, qataris, …) qui
auraient la gentillesse d’investir chez nous dans des grands travaux. Soit un
engagement "hors bilan" sans mettre dans le bastringue un euro de
liquidité qu’on n’a pas. A priori, pour la part pouvant revenir à la Fwance,
cela représenterait par an 700 millions (0,03% du PIB) de garantie donnée à des investisseurs
privés… qu’il reste à trouver. Aujourd’hui, on peut espérer qu’il en sorte du
bois…
Mais au mois de mars,
on pourra faire une première ébauche de rapport d’étape du suivi de cette
baudruche…
- La quatrième et
dernière raison d’évoquer le mois de mars, c’est l’avenir de Manuel. A ce
moment-là, on "aura les chiffres" définitifs de notre année 2014. On
y verra plus clair sur les trois premières raisons ci-dessus. Et aussi sur ce
que sera l’UMP "vue marcher" depuis le binz de ce prochain week-end.
Et des élections locales se profileront pour ce mois-là… Pour suivre son business-plan perso, sera
alors peut-être venu pour Manu-la-mâchoire le temps de quitter le navire…
Je dis ça, je dis
rien…
Il semblerait, au surplus, que l'Inde ait menacé la France d'annulation d'un futur contrat d'achat de Rafales et autres joyeusetés pour un montant de 20 milliards d'€uros, si monsieur Hollande ne livrait pas les Mistrals à la Russie.(N'ayant pas vu cette nouvelle dans les médias conventionnels, celle-ci demande à être confirmée.)
RépondreSupprimerSi les BRICS commencent à être d'une telle solidarité, ça risque de faire très mal.
Les socialistes ont bousillé la sidérurgie, on porte le coup de grâce aux chantiers navals, le prochain coup d'éclat de monsieur le président de la république sera de liquider notre industrie aéronautique.
Auparavant, je croyais qu'il était stupide; je m'aperçois qu'il est fou.
J'ai cru entendre du coin de l'oreille mais sans y croire tant la chose me paraît invraisemblable, qu'on envisagerait de vendre les mistral à l'Egypte avec en prime quelques Rafales. On sait bien que l'Egypte est complètement fauchée, alors, pour rendre la chose crédible, on nous suggère que la France consentirait "des facilités de paiement". Une bonne façon de se débarrasser de nos Mistral qui vont encombrer les chantiers navals.
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