L’inévitable crouton rassis, antiquité des riches
heures mitterrandiennes, toujours en piste faute de relève en savoir-faire, pébroque
d’honneur du Rainbow-Warrior et survivor du Contaminated blood, Laurent Fabius,
donc, a concrétisé le couronnement de sa prochaine fin de carrière en exerçant
la fonction de président de séance d’une assemblée plénière de 195 Etats !
Excusez du peu (sachant que l’ONU a 193 membres)
C’est donc lui qui a donné le coup de marteau
symbolique arrêtant définitivement les travaux. Coup de marteau après lequel –
selon le règlement retenu pour ladite pièce de théâtre, plus aucune suggestion
d’amendement n’était recevable pour modifier le texte de l’accord mondial et
universel…
Le choix du marteau utilisé était déjà, en
lui-même, symbolique d’un kitch d’une puérilité cosmique, semblant sortir tout
droit d’une boîte à outils pour jouer
au bricoleur à partir de trois ans…
Surtout, le geste de Laurent n’avait rien de
celui du commissaire-priseur, retenant son geste, attentif à la salle, espérant
voir se lever encore une main susceptible de majorer sa commission. Non.
Ça m’a plutôt fait penser à ces assemblées
générales d’assocs’ où l’on torche vite-fait les obligations statutaires :
Dès la résolution lue, on prononce la formule habituelle : "- Avis contraires ?",
et, très vite : "- Non ? Adopté à l’unanimité !" Dès
fois qu’il y en ait un qui se réveille…
Bref, le Laurent a fait ça très bien ; c’est-à-dire
très vite… Et tout le monde a poussé un ouf en applaudissant l’artiste… Pressés
d’en finir et de regagner leurs pénates, qui à Brasilia, qui à Oulan-Bator, tous
les sociétaires ont quand-même
attendu par politesse la fin de la péroraison de notre Pédalonaute avant de s’éclipser.
Ils avaient quand-même bouffé à l’œil pendant huit jours…
Faut dire qu’on avait pris un jour de retard sur
le programme pour arriver à un semblant de quelque chose de pas trop ridicule
comme compromis. Et qu’à la dernière minute, en cours même de séance finale, in cauda venenum, quand tout le monde n’en
pouvait plus, au paragraphe 4 du chapitre traitant des obligations des pays
développés en matière d’émission de gaz à effets de serre, on a apporté une
ultime petite "correction matérielle",
oh presque rien ! :
"shall
be" a été remplacé par "should be"… "Doivent…" devient
"Devraient"…
Ouf ! C’est passé ! Et, comme on avait
pu le prévoir, en reverra ça plus tard…
La COP21 s’achève donc bien par un succès. Qu’on
se le dise et on nous le dit. La COP21 n’a pas tourné au FLOP21. Elle restera
dans l’histoire une COM21. Ça on s’en doutait et tout baigne.
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