Ils y a les grands n’importe quoi qui saturent
les média et alimentent les plans de charge des instituts de sondage. Vous les
connaissez tous. On sait, si nécessaire vous les rappeler – ou, après coup, les
enterrer sous le tapis quand leurs suites suggèrent par prudence de faire
profil bas. Parmi ces grands
n’importe quoi, sans vouloir en déprécier le stock, on peut évoquer, au hasard,
en vrac et en désordre, l’inversion de la courbe, la fatwa anti-Assad, les
élections départementales par paires hétéros, "je suis Charlie", la
COP21, le discours au Congrès et "l’appel à la Concorde"
pédalonautiques, j’en passe et j’en oublie…
Mais on passe trop pudiquement sous silence les petits n’importe quoi qui jalonnent
depuis trois ans et demi l’action de
nos gouvernants. Or, au-delà des grandes réformes résolvant les problèmes de
l’emploi, de la compétitivité, de l’éducation et du vivre ensemble en
même temps qu’ont été, par exemple, le mariage-pour-tous et le découpage
régional, c’est la guirlande de petits n’importe quoi laborieusement tressée au
fil des ans qui illustre le mieux la vacuité et l’improvisation permanente des
guignols qui président à notre destinée.
Rendons donc hommage à ces petits n’importe quoi.
Ils le méritent !
Un seul
d’entre eux nous aurait suffi. Un des premiers, sinon le premier, qui avait
l’avantage (rare) de ne
pas coûter un rond au contribuable et, surtout, qui contenait en lui-même les
prémisses du vide onéreux de tous ceux qui allaient suivre. On s’en serait
contenté. Je pense évidemment à ce tic gestuel de cisaillement horizontal des
bras masturbant le vide pour accompagner la psalmodie du mantra du moment. On a
oublié et on a tort…
Un des
derniers en date de ces petits n’importe quoi a été annoncé solennellement au
mois d’octobre dernier par Manu la Mâchoire. Allant visiter les populations
résidentes présumée ghettoïsée d’une banlieue
prioritaire et soucieux de lui plaire, il avait annoncé la création d’un
Diplôme National Supérieur de Danseur… Oui Madame, oui Monsieur…
Il s’agissait,
a-t-on dit "d’un devoir de
reconnaissance de la discipline Hip-Hop"… La reconnaissance de ce "professionnalisme"
contribuant à n’en pas douter à donner un avenir aux jeunes-des-banlieues…
Bon. En
fait, ce truc abscons sorti du chapeau pour bruiter une apparence de parole a
pris tout le monde de court. Ceci dit, le Directeur général de la création
artistique au Ministère de la Kultur a confirmé que "la concertation vient
de commencer et se prolongera en janvier" Entre deux non-décisions sur le
chômage et l’immigration, ça aboutira peut-être à un diplôme universitaire de
3° cycle ou, plutôt, à une mise en terre à bas bruit dans le même caveau que
les coups de coude du changement-c’est-maintenant…
D’autant
qu’ils ne sont pas rendus : Le "Collectif de défense des danses
hip-hop" a déjà dénoncé "une tentative de récupération par les
pouvoirs publics à des fins démagogiques et électoralistes"…
Bref, ne
mégotons pas. Un nombre indéterminé de hauts fonctionnaires et d’experts
rémunérés aux honoraires horaires ont encore du pain sur la planche pour
arriver à enterrer ce petit n’importe quoi – caprice d’un jour - dans des
conditions honorables pour tout le monde et acceptables par les "partenaires
sociaux associatifs et subventionnaires" concernés par la bête…
Et c’est
ainsi qu’Ubu est grand.
Et Kurt Masur est mort!
RépondreSupprimerMerci pour l'info.
SupprimerMoi qui ne suis (mais alors pas du tout) mélomane (au désespoir de mon aïeul), vous m'avez permis d'apprendre qui était Kurt Masur.
Bon. Ceci-dit, l'Elysée fera-t-il un communiqué ? Il ne semble pas en avoir fait pour Amy Winhouse. Un loupé sans doute...
Tiens, j ai été voir et effectivement, pas de communiqué pour l instant. Par contre, une info capitale sur le site: Président a été au concert de Camelia Jordana hier soir. Tu ne connais pas Camélia Jordana ? C'est normal.
RépondreSupprimerConnaissais pas mais ch'suis allé voir. Mais oui ! Mais c'est bien sûr ! C'est la gonzesse choisie pcq d'origine algérienne pour faire le tiercé avec Nolwenn bien-de-chez-nous et un certain Yael Naïm comme-son-nom-l'indique pour chanter la Marseillaise, Barbara et Brel au théâtre des Invalides où c'est que je suis pas allé signer le registre...
SupprimerCamélia, ça va, on sait c'que c'est, un camélia
SupprimerJordana ? De Jordanie ,peut-être ?
Voilà, j'ai bon. ,non ?