"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

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mardi 15 mars 2016

Un compromis dynamique et ambitieux…



Or donc, la malheureuse El Khomri, successivement préposée à la machine à café de Solferino, porte-serviette à la mairie de Paris puis transparents secrétaire d’Etat à la ville,  s’est vue convoquée d’un claquement de doigt il a juste six mois pour devenir le la ministre du chômage du travail-de-l’emploi-de-la-formation-professionnelle-et-du-dialogue-social (je crois que je n’ai rien oublié) La malheureuse, disais-je, car elle ne s’attendait pas à se voir balancée comme un sac de son sur le fauteuil de René Viviani, occupé avant elle, entre autres, par Joseph Fontanet, Jean Auroux, Philippe Seguin… Maipourkoidonc ?
Ben, voyez-vous, il ne fallait pas que la loi en gestation s’appelle Macron-2 (ou 3 ; je ne sais plus), question d’équilibrage des ambitions personnelles… Et puis personne ne voulait se coller à ce bâton merdeux…

Bref ; l’historique on s’en fout. Les faits sont là. La déchéance-truc ayant fait flop, la politique étrangère étant minable et l’inversion de la courge nous faisant le coup de Grouchy, ce n’est pas à l’entrée de la dernière ligne droite qu’on change une tactique qui gagne. Et la tactique est inchangée depuis mai 2012 : Suffit que le casting de music-hall soit respecté et le reste suivra. Dès lors que l’équipe alignée sur l’estrade respecte la parité avec un bon quota de patronymes exotiques, on devrait avoir tout bon…
Las ! Il y a des bâtons merdeux pour lesquels il faut une largeur d’épaule et un savoir-faire fruit d’une longue expérience à savoir tirer dans les coins qui ne sont pas donnés à tout le monde…
Bref, la malheureuse s’est noyée et ce n’est pas de sa faute. La "loi El Khomri" n’est plus que la "Loi Travail" et Manu-la-Mâchoire se retrouve en première ligne à se déjuger dans les grandes largeurs pour porter tout seul un texte de plus en plus vide pendant que Macron rigole et qu’on nous prend pour des cons.

C'est "un nouveau départ, un compromis dynamique et ambitieux" qu’il a dit Manuel.

Non seulement l’ensemble de ces cinq mots puisés dans les éléments de langage et agencés ainsi est un petit bijou de la langue de bois de trituration reconstitué, mais chacun d’eux mériterait une analyse approfondie. Non pas une analyse grammaticale, mais une analyse lexicale à la lumière du Grand n’importe quoi !

Mais on s’en fout. Ce qui compte, c’est le devenir du contenu de cette loi.

Or donc, Manu-la-Mâchoire a réuni les syndicats pour en causer. Les syndicats, c’est-à-dire les apparatchiks d’espèces de corporations d’Ancien Régime. Des monopoles représentatifs pour l’essentiel des fonctionnaires non concernés par la loi en question et dont la raison d’être se résume à maintenir les emplois de ceux qui en ont déjà. Mais passons…  

En gros, Manu il leur a dit quoi ? Ceci :

« - Non ! Non ! On s’est trompé !  Sans doute est-ce comme pour la loi sur la biodiversité ; juste un oubli de cliquer sur "Delete" après avoir mis à juste titre en surbrillance des lignes ajoutées  "un peu trop précipitamment par les services qui ont cru bien faire". Bien évidemment, on ne s’est pas compris : le plafonnement des indemnités de licenciement n’est qu’une ébauche de barème purement indicatif qui se veut une aide à la décision pour les juges prud'homaux bas de front. De même, il n’est pas question d’autoriser les TPE/PME à négocier directement et individuellement avec leurs salariés la modulation du temps de travail. Pas question non plus de permettre sans autorisation préalable de faire marner les apprentis plus de trente-cinq heures !
C’est comme pour le référendum d'entreprise, rassurez-vous : Les décrets d’application, c’est promis, ne les autoriseront que pour certains sujets précis de façon à ce que le plafond sous toujours au-dessous du plancher…
Quant à la réforme du licenciement économique par des  filiales françaises de groupes étrangers en "bonne santé", n’ayez crainte : Les juges pourront vérifier que les multinationales n'ont pas artificiellement organisé leurs difficultés économiques chez nous pour licencier. Soyez tranquilles ; les licenciements indus pourront toujours être requalifiés en licenciements sans cause et annulés avec réintégration, indemnisations, arriérés, etc. au bout de cinq ou dix ans de procédures…
- Bon. Cépatout. Comme on sent qu’on vous a troublé en laissant passer dans notre premier brouillon des bêtises qui ont pu être mal interprétées - et on s’en excuse – c’est volontiers qu’on va rajouter à la bafouille   ce que vous avez bien voulu nous suggérer : D’abord, on précisera que le Compte Epargne-Temps ne sera pas inclus dans le futur Compte Personnel d’Activité encore à définir mais s’y ajoutera. Ensuite, le plafond du Compte Personnel de Formation sera relevé de 150 à 400 heures pour les salariés sans diplôme (ça va ? vous suivez ?) Enfin, la Garantie-Jeunes, ce truc inventé pour "accompagner des décrocheurs vers l'emploi", va devenir un droit d’une durée d’un an pour tous les jeunes sans emploi ni formation avec une allocation mensuelle de 450 euros. Ça vous va ? »

Ils ne sont pas d’accord. Encore un petit effort… 



Rien à voir avec les syndicats évoqués ci-dessus. Là, ce sont nos grands décideurs de la Nation qui passent leur temps qui-est-précieux à tenter en vain de convaincre leurs interlocuteurs de l’UNEF, seule machin représentatif des étudiants de France. Regardez comme c’est beau !


jeudi 22 octobre 2015

Remettons-en une couche…



… pour renforcer l’autorité de l’Etat.

Diverses ordonnances ont été récemment promulguées en application de… la loi sur la simplification de la vie des entreprises. L’une d’elles (Journal Officiel du 8 octobre) complète et renforce la règlementation de la vente d’animaux de compagnie… Oui Madame, oui Monsieur.

Figurez-vous qu’à partir du 1er janvier 2016, tout particulier voulant vendre un animal de compagnie devra préalablement se déclarer auprès de la chambre d’agriculture de sa région pour se voir attribuer un code SIREN, comme pour toute autre activité entrepreneuriale.
Ainsi, dès la première vente sur Internet d’un chiot on chaton surnuméraire, votre Mirza ayant fauté, vous devrez avoir un n° SIREN et serez considéré comme éleveur !
Et, au-delà de deux portées vendues, vous devrez obligatoirement vous signaler auprès de la Direction Départementale compétente pour la protection de la faune, afin… d’y suivre une formation obligatoire !

Et n’imaginez pas en haussant les épaules que vous y échapperez ! Le ministère a pris toutes les dispositions qu’il a jugées utiles pour s’assurer de la bonne application de la chose : Il a pris contact avec toutes les associations concernées ainsi qu’avec les principaux sites de vente où les annonces seront surveillées… Le simple "oubli" du code SIREN dans le texte d’une annonce sera passible d’une amende de 750 €. Et le gonze qui contreviendrait intentionnellement à ce qui a désormais force de loi en vendant un animal sans être munis du fameux code, l’amende pourrait grimper jusqu’à 7.500 € !

Et soyez sûr qu’on ne vous loupera pas ! Faudrait pas vous prendre pour un "gens du voyage", même "sédentaire"…

De l’aveu même du chef du bureau de la protection animale au ministère de l’Agriculture, le but de cette ordonnance est de faire la chasse aux Français qui « arrondissent leurs fins de mois par la vente d’animaux de compagnie. Pour eux, c’est un complément de revenu » qui échappe délictueusement au fisc. Et puis ça va permettre d’espérer récupérer quelques voix du côté des assoc’s végétariennes et de défense des drouâts de l’homme des animaux. Comme l’ont dit certains : « On ne vend pas un animal comme on vend un meuble ou un vélo… »

La GPA, cépapareil

lundi 27 juillet 2015

Les simplifications-mystifications…



C’est donc, aujourd’hui, en la fête de Sainte Nathalie, que M. Jean-Christophe Sciberras remet au gouvernement son rapport sur la simplification du bulletin de paie

- Ignorant tout de ce M. Sciberras, je pensais qu’il s’agissait de l’un quelconque de nos 577 députés. Ben non. Il est DRH de chez Solvay après l’avoir longtemps été chez Renault et est l’actuel Président de l’association nationale des DRH. Bon. Faut dire aussi qu’il a été conseiller technique au cabinet de Martine Aubry du temps où, ministre du travail, elle instituait les 35 heures, ce qui vous pose un homme… C’est donc ce monsieur à qui le gouvernement a confié diverses missions telles que, par exemple, de présider le Groupe de Travail «lutte contre les discriminations dans l’accès à l’emploi et au travail », ce qui lui a déjà donné l’occasion de remettre un volumineux rapport sur l’instauration du CV anonyme dont tous les DRH rigolent sans doute encore. Accessoirement, c’est aussi lui, en juin 2012 - juste après qu’on ait rallumé la lumière - qui a lancé l’idée de transformer les jours chômés de Pentecôte, l’Ascension et du 15 Août en jours de congés pouvant être posés selon les convictions de chacun, notamment pour répondre aux besoins supposés des juifs et musulmans…
- A ce propos, puisque "- On fête aujourd’hui les Nathalie" comme ils causent à France 2, il peut être bon de se rappeler que Sainte Nathalie est morte à Cordoue en 865, pendant les persécutions par les Maures sous le règne d’Abderrahmane II. Refusant d’abjurer la foi chrétienne et d’embrasser la religion musulmane, elle et son mari ont été… décapités. Mais je m’égare…

            M. Jean-Christophe Sciberras, donc, ne cesse pas de mériter de la Patrie, du Gouvernement puisqu’il continue sa noble tâche et nous sort aujourd’hui son rapport sur la simplification du bulletin de paie
Le but, annoncé avec fierté, tient en cinq mots : "Rendre le bulletin plus lisible" ! Louable intention. On apprend un tas de détails qui vont certainement dans le bon sens. Ainsi, il s’agit de regrouper les lignes de cotisations par risque couvert (la santé, la retraite, le risque chômage), quel que soit le régime juridique de la protection offerte (de base, complémentaire obligatoire, facultative). De regrouper pareillement sur une seule et même ligne les contributions employeur qui ne correspondent pas à des droits directs pour le salarié, du type formation professionnelle, congé individuel de formation, apprentissage, effort de construction, transport, ou encore financement des organisations patronales… Parallèlement, le rapport, dans un souci de clarification plus que de simplification, propose de faire apparaître sur le bulletin le montant de la rémunération totale (salaire brut + total des contributions employeur) dans un souci de pédagogie. Enfin, ce nouveau bulletin comporterait aussi le montant des allégements financés par l’Etat, le « super brut » en quelque sorte, avec les allégements Fillon, les baisses de charges du pacte de responsabilité, mais sans faire apparaître le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), considéré comme une disposition fiscale.
 Vous me suivez ? Z’êtes toujours là ?
Bon. Toussa devrait pouvoir être expérimenté par les entreprises qui le souhaitent dès janvier 2016, rendu obligatoires pour celles de plus de 300 salariés dès janvier 2017 et généralisé en janvier 2018…

Bon. Vous avez suivi ? On regroupe, on agrège ; cébien. Le salarié sera content. Il verra de ses yeux que le gouvernement agit, qu’il simplifie… Bref, que lui, le salarié, a moins de choses à comprendre. Après-tout c’est ce qu’on attend de lui et faut bien s’aligner sur ce qu’on lui a fait mâcher à l’école ; faut être cohérent sinon il va râler et aura raison.

Ouais… Mais encore ? On a simplifié l’effort de lecture demandé à l’A.C.U.R.A.B.A. usager final. Mais qu’a-t-on réellement simplifié ?  Les recommandations du rapport ne disent pas un mot de tous les calculs faits en amont pour arriver au produit fini de la feuille de paie. Qu’il s’agisse des retenues de cotisations salariales et patronales comme des bases fiscales, le résultat affiché sur chaque ligne agrégée reste toujours la sommation d’un tas de lignes masquées qui ont chacune une assiette de calcul et un taux qui lui sont propres !  Bien sûr, les programmes informatiques font le boulot mais les services de paie mouilleront toujours chaque mois la chemise pour intégrer les évènements particuliers de la vie des individus, surtout les changements-pour-le-changement de l’instabilité règlementaire fiscale et sociale… Et les juristes spécialisés continueront de prospérer avec de juteux honoraires de conseil et de contentieux…

Résumons : Belle opération de com’ en perspective pour atténuer le sentiment d’illettrisme !  
Mais simplification réelle ? Porteuse de gains de productivité ? Peanuts !

Parfait exemple de l’audace de notre exécutif… Mais bon, M. Sciberras et les membres de son "groupe de travail" sont sûrement bien rémunérés.

mardi 8 juillet 2014

Monologue social et partenaires mafiosos…



La peluche informe qui nous gouverne voulait supprimer le mot race de la Constitution. Respectable intention… Il serait plus avisé d’y supprimer le principe de précaution mais ne rêvons pas. De toutes les façons ça ne changerait rien et on en a l’habitude.

S’il avait quelque chose qui ressemble à des couilles et voulait vraiment nous sortir de la mouise actuelle, plutôt que de nous sortir chaque mois un nouveau pacte ou une conférence de consensus, il prendrait d’autorité une décision absolument nécessaire (et pas du tout suffisante mais il faut un début à tout) :
- Interdire sous peine de lourdes sanctions pénales l’usage des expressions "dialogue social" et, surtout, "partenaires sociaux" par tous et partout ; que ce soit dans les textes de lois, décrets, arrêtés, circulaires, articles de presse, harangues de tribune, etc. Leur usage par les fonctionnaires, élus et responsables de personnes morales  serait même en correctionnelle une circonstance aggravante du genre commis en réunion par association de malfaiteurs en bande organisée

Le paritarisme est un parasitisme dont on crève à petit feu. Qu’il s’agisse de l’avenir des retraites, de la Sécu, des conditions de travail, des horaires, des salaires, des congés, etc. Bref, entre autre du prix de revient de l’heure effectivement travaillée… Dans tous ces domaines et quelques autres, la moindre  éventuelle ébauche de début de soupçon d’amorce d’intention de réforme de l’existant suit un processus immuable et bien rodé : On commence par consulter les partenaires sociaux.
Le rituel commence alors, immuable. Une brochette de types (pas forcément chaque fois les mêmes individus mais ce sont quand-même toujours les mêmes) s’enferme dans une salle et se distribue de part et d’autre de la table suivant des règles non écrites mais bien établies. En général il y a en bout de table un gus d’un ministère pour essayer de faire l’arbitre (faire le pitre disait mon cher petit Dante du temps de ses cinq ans)
D’un côté de la table, il y a les représentants de la première mafia. Des types quasiment tous fonctionnaires détachés et vivant dans le fromage. Mandataires par habitude d’environ 20% des fonctionnaires et quelques petits pourcents des salariés du privé, ils sont censés porter la voix de tous les vilains qui bossent en mercenaires pour leur fin de mois.
De l’autre côté, il y a l’autre mafia. Les mandataires des grosses pointures du CAC40 et les petits futés de la CGPME pas tellement plus représentatifs que ceux d’en face et tout aussi heureux dans leur fromage.
Contrairement à ce qu’un vain peuple pense, personne n’a l’intention d’avancer. Ils s’entendent tous comme larrons en foire pour se partager, par exemple, qui la manne de la formation professionnelle, qui la gestion des bonnes œuvres de gras comités d’entreprises.
Au final, dans le meilleur des cas, il y a une avancée qu’on célèbre avec force trompettes accompagnées pour la forme par la grosse voix du râleur de service dans son rôle convenu. Généralement issue d’un compromis à minima réunissant une minorité suffisante du tour de table, cette avancée lilliputienne est encore rabotée à la demande de l’homme du ministère qui a trop la trouille qu’un des râleurs renverse la table. Car si son ministre perdait la gueule ce ne serait pas bon pour la carrière du pauvre gars…

La dite avancée, cette petite chose microscopique issue de ce cérémonial ne changera à peu près rien pour personne (ouf !) Reste à la faire valider par les pouvoirs publics, ce qui nécessite souvent une loi et des décrets d’application, parfois seulement un arrêté ou une simple circulaire. Ça prend du temps… Et pour éviter qu’un des râleurs se la sur-joue avec grève ou manifestation (aussi clairsemée soit-elle) ce qui ferait désordre, les textes d’application pourront encore différer, compenser, voire carrément vider l’avancée de son contenu…

Pour la réforme de l’Etat, c’est pareil. Sauf que c’est pire. Car là, aux partenaires sociaux s’ajoutent les ducs et pairs, les barons et petits hobereaux de tous poils chacun dans son fromage contradictoire. Et la consultation ne saurait aboutir sainement que sur un consensus     

Heureusement le changement est maintenant suffisamment
Lent et prenant assez de temps pour occuper encore trois ans.
Et ceci-dit, si tout va bien, demain sera comme aujourd’hui.
Demain ou bien un autre jour et d’ici-là je me languis…