"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 18 avril 2011

La gestion du tapis en coloc’ (♦)

[(♦) : Titre à la con pour retenir le chaland…]

Une civilisation, peut-être pas sa substantifique moelle mais son évolution vers son avenir radieux, peut se lire dans son rapport au tapis. On ne s’intéresse jamais assez à la gestion du tapis dans les sociétés humaines. Le rôle social du tapis est cependant incontournable pour la compréhension des rites, tabous et totems qui président aux rapports entre les hommes. Les ethnologues les plus considérables ont pu écrire des choses essentielles et définitives qui meublent des kilomètres de rayonnages universitaires sur les rites d’initiation pubertaire chez les pygmées et sur les coutumes funéraires chez les Arumbayas, ils ont tous négligé l’apport essentiel de la médiation du tapis dans les rapports sociaux. Or, dans l’étude des civilisations en général et des situations d’allégeance et codifications des relations inter-personnelles en particulier, le tapis joue un rôle majeur. Il conditionne notamment l’harmonieuse stabilité des groupes d’individus mis en situation de vivre ensemble. Il y a là tout un espace de la recherche anthropologique resté en friche, celui qui se pose cette question essentielle :

Qui doit dérouler le tapis et pour qui ?


Vendredi dernier, une estimée consœur de la réacosph.. pardon de la blogosphère réacocompatible (vue la nuance lexicale ? j’suis bon hein ? des fois que Suzon passe me lire…) glosait non sans justesse sur le rapport du contrôleur des lieux de privation de liberté (j’adore ce genre de formulation) Là n’est pas mon sujet, mais j’observe que, comme bien d’autres, elle a illustré son billet par l’image ci-dessous. En adéquation avec son sujet, cette photo représente des détenus musulmans en prière dans le local affecté aux cultes dans leur pris.. lieu de privation de liberté.

Je passe sur la banalité de la scène, sa seule originalité étant le lieu clos de prise de vue pouvant surprendre le touriste martien persuadé que la posture des acteurs n’était chez nous qu’un numéro d’intermittents du spectacle de rue.


En revanche, je me suis attardé sur une photo trouvée aux même sources, de la même série (en argentique on aurait dit de la même bobine) Précédant la précédente (si j’ose dire), elle est à première vue encore plus banale, même pas bonne à illustrer une pub pour Mondial Moquette ou Saint Maclou. Et pourtant…


La légende du reporter est explicite, précise et sans doute possible : La salle avait servi juste avant pour dire la Messe. Et ce sont bien deux détenus catholiques qui déroulent les tapis pour les besoins cultuels des suivants. Sans doute ont-ils tout remis en place, y compris les chaises tenant lieu de minbar à leur juste place pour le prêche. Le panneau à la gloire d’Allah le miséricordieux paraît suffisamment massif pour rester en permanence en place (consécration eucharistique sous le regard bienveillant du mihrab sûrement…)

Bon, c’est bien normal. Les muzz squattent probablement le local cinq fois par jour (j’ai pas parlé du nombre de fidèles embastillés, je fais gaffe…) C’est leur salle de prière et ils sont bien gentils de la prêter une fois par semaine. Faut bien leur rendre comme c’était…

De toute façon, dérouler le tapis est une posture sociale fort répandue, en Occident comme ailleurs…

4 commentaires:

  1. Dérouler le tapis dites vous ? C'est amusant, moi toutes ces histoires de prières, de rue, de prison, etc. et toutes ces histoires d'islam en général m'évoqueraient plutôt l'expression : se comporter comme une carpette. Mais bon, c'est sûrement parce que je suis beaucoup plus que "réacocompatible".

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  2. On déroule ,puis ils vont nous y mettre, au tapis.

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  3. Vous êtes sûr que ce sont deux catholiques ?

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  4. Photo AFP de Mehdi Fedouach (sic) légendée sur le site de l’Express : "Des détenus de confession catholique déroulent, après avoir assisté à la messe dominicale, le tapis de prière destiné aux détenus musulmans" J’peux pas soupçonner l’honnêteté de la presse (^^)

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