Vincent
Auriol. Socialo pur jus qui fut ministre du Front Popu, sur le tard
démissionnaire de la SFIO qu’il ne trouvait pas assez internationaliste, pas marrant
comme Marcel Achard en dépit de ses lunettes ni truculent comme JMLP en dépit
de son œil de verre. En dépit de sa gueule renfrognée il a su conserver après-guerre
le port des insignes de la fonction et la pose hiératique qui sied à un chef d’Etat
dont la bobine orne les salons de toutes nos ambassades de par le monde…
Ah !
Giscard ! La volonté de changement ! La volonté de "faire
moudern !" Le caprice de "casser les codes" (pas que les
codes, d’ailleurs…) Mine de rien, ça nous aura coûté de changer le format des
cadres et sous-verres de portraits dans 36 700 communes de France et de
Navarre et bien d’autres choses encore…
On
lui sera gré d’avoir opté pour le portrait en buste, ce qui lui a évité de
savoir quoi faire de ses mains. J’en connais un autre qui aurait peut-être pu s’en
inspirer…
Avec
Mitterrand, exit là aussi la jaquette et le grand cordon, déguisement devenu
incompréhensible au commun. Mais retour indubitable aux fondamentaux illustrant la fonction.
Chirac,
sort des bibliothèques mais nous fait grâce des statuettes Dogon. La pose est
sobre, tonique, virile, avec un côté dominant qui sied à la fonction mais aussi
cette ébauche de sourire et de penché de tête rassurants : "Je suis
votre Papa à tous…"
C’est
quoi ça ?? Un commis d’épicerie chez Félix-Potin endimanché pour aller à
la première communion de son neveu ? Un commercial des Pompes Funèbres
Générales ? Oui, c’est ça ! "- Pour la toilette mortuaire, vous
prendrez la prestation complète ?", "- Le capiton du cercueil,
vous prenez le rose fuchsia ou vous préférez l’arc-en-ciel ? Le rose est seyant
mais l’arc-en-ciel est plus à la mode…", "- Le crucifix est en
supplément et, vous savez, ça se fait de moins en moins…", "- Vous
auriez dû attendre l’an prochain ; la levée du corps sera avec TVA minorée
si le défunt est parti dans la dignité…"
Bon.
Déjà il s’inspire de Chirac ; pas terrible pour le changement c’est
maintenant… Mais pas de drapeau sur le toit, on pourrait le voir de la rue, ça
pourrait être stigmatisant et incompris place Tahrir de la Bastille. A l’intérieur,
en drap de lit qui sèche sur l’orangerie, c’est plus discret.
Costard
en prêt-à-porter qui lui allait bien le 5 mai avant qu’il achète de la compote
de pomme. Manque un demi-centimètre aux manches. Quelqu’un lui a fait son nœud de
cravate.
C’est
parfait. Oui, c’est parfait. Il est normal.
Pas Président, normal… C’est voulu et c’est réussi.
Il
y a quand-même un truc qui cloche : Y fait quoi de ses mains ?
Mets-les dans les poches du veston, tu seras plus que normal !
PS :
Evidemment, c’est un billet d’humeur. Pour l’humeur des groupies, allez lire
Bruno Roger-Petit au Nouvel Obs’ c’est là. Vous observerez
que le thuriféraire en question a intelligemment coupé la photo officielle
pour n’en garder que le buste (Chirac itou…) ce qui change tout. Belle
illustration de la lecture du réel par ces braves gens…
Bonjour monsieur l'émissaire,
RépondreSupprimerjoli portrait croquignolet du VRP de la mise en bière !
Le drapeau n'est effectivement pas là (ne pas désespérer tahrir-bastille, j'adore) et la bâche tricolore sur la gauche semble être une sorte de ces toboggans d'urgence qui flottent aux portes des avions qui viennent de se crasher. Reste à savoir si le costume était prémédité.
Ah ! Le toboggan, que j'aurais aimé la faire celle-là ! Le costume n'est pas prémédité, il est consubstantiel au personnage.
SupprimerMagnifique description objective. J'ai bien ri !
RépondreSupprimerCdG et Pompidou sont les seuls à foutre la trouille. Des chefs quoi !
RépondreSupprimerJ'ai honte à ma France !
RépondreSupprimerVous avez là, en quelques photos croqué, si je puis dire la déliquescence de nos institutions.
RépondreSupprimerJe me suis permis de reprendre votre billet ou plutôt d'en faire un lien et d'y ajouter la photo probable de le futur présidence, si il y en a encore une...
merci pour ce decriptage objectif et je me suis régalé également du papier de BRP qui est à mourir de rire. Ce journaliste va avoir une langue kératinisée à force de léchage de pompes.
RépondreSupprimerOn ne voit pas le bas de la photo parce qu'il a laissé tomber à ses pieds son sac de chez Auchan.
RépondreSupprimerMais oui ! Mais c'est bien sûr !
SupprimerQui pourrait nous dire ce qu'il y avait dedans ? (payé à la caisse avec sa carte Pass ou chouré en douce dans les rayons ?)
Je vous trouve de très mauvaise foi, le Plouc. René Coty avait l’air de sortir en permanence d’un bar des Halles, Auriol, même s’il causait en latin tenait du personnage de Courteline et de l’apparatchik soviétique, de Gaulle était une créature, Pompidou avait la classe, Giscard faisait poster central de l’homme moderne dans Lui, et je vais passer les autres pour en venir à Hollande. Il est pris sur son profil droit, le corps s’orientant vers la gauche, c’est déjà une première, il renoue avec les lunettes, il est en mouvement, pas vraiment souverain de musée Grévin, exactement ce qu’il voulait. Il faut le comparer à Sarkozy et de ce point de vue, il l’emporte
RépondreSupprimerPour le premier de l'apparatchik surtout... Le musée Grévin ! bien sûr ! Ceci-dit, je suis comme beaucoup : j'ai tendance à embellir le passé^^
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