"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 4 juin 2012

La gueule de la France à travers les âges…


Vincent Auriol. Socialo pur jus qui fut ministre du Front Popu, sur le tard démissionnaire de la SFIO qu’il ne trouvait pas assez internationaliste, pas marrant comme Marcel Achard en dépit de ses lunettes ni truculent comme JMLP en dépit de son œil de verre. En dépit de sa gueule renfrognée il a su conserver après-guerre le port des insignes de la fonction et la pose hiératique qui sied à un chef d’Etat dont la bobine orne les salons de toutes nos ambassades de par le monde…
 
 Chacun avec son style propre, René Coty, le général De Gaulle et même Georges Pompidou plus enclin à la décontraction germanopratine se sont pliés au rituel classique de représentation incarnant la France…

Ah ! Giscard ! La volonté de changement ! La volonté de "faire moudern !" Le caprice de "casser les codes" (pas que les codes, d’ailleurs…) Mine de rien, ça nous aura coûté de changer le format des cadres et sous-verres de portraits dans 36 700 communes de France et de Navarre et bien d’autres choses encore…
On lui sera gré d’avoir opté pour le portrait en buste, ce qui lui a évité de savoir quoi faire de ses mains. J’en connais un autre qui aurait peut-être pu s’en inspirer…
 Avec Mitterrand, exit là aussi la jaquette et le grand cordon, déguisement devenu incompréhensible au commun. Mais retour indubitable aux fondamentaux illustrant la fonction.
 Chirac, sort des bibliothèques mais nous fait grâce des statuettes Dogon. La pose est sobre, tonique, virile, avec un côté dominant qui sied à la fonction mais aussi cette ébauche de sourire et de penché de tête rassurants : "Je suis votre Papa à tous…"
 Sarkozy : On sent le besoin de retour aux symboles classiques comme la bibliothèque ; besoin de se rassurer et de compenser un manque de culture ? Ne sait que faire de ses mains. Bouffé par le décor… Il a fait ce qu’il a pu et l’incarnation de l’exécutif était assez bien illustrée pour faire illusion…
C’est quoi ça ?? Un commis d’épicerie chez Félix-Potin endimanché pour aller à la première communion de son neveu ? Un commercial des Pompes Funèbres Générales ? Oui, c’est ça ! "- Pour la toilette mortuaire, vous prendrez la prestation complète ?", "- Le capiton du cercueil, vous prenez le rose fuchsia ou vous préférez l’arc-en-ciel ? Le rose est seyant mais l’arc-en-ciel est plus à la mode…", "- Le crucifix est en supplément et, vous savez, ça se fait de moins en moins…", "- Vous auriez dû attendre l’an prochain ; la levée du corps sera avec TVA minorée si le défunt est parti dans la dignité…"

Bon. Déjà il s’inspire de Chirac ; pas terrible pour le changement c’est maintenant… Mais pas de drapeau sur le toit, on pourrait le voir de la rue, ça pourrait être stigmatisant et incompris place Tahrir de la Bastille. A l’intérieur, en drap de lit qui sèche sur l’orangerie, c’est plus discret.
Costard en prêt-à-porter qui lui allait bien le 5 mai avant qu’il achète de la compote de pomme. Manque un demi-centimètre aux manches. Quelqu’un lui a fait son nœud de cravate.
C’est parfait. Oui, c’est parfait. Il est normal. Pas Président, normal… C’est voulu et c’est réussi.
Il y a quand-même un truc qui cloche : Y fait quoi de ses mains ? Mets-les dans les poches du veston, tu seras plus que normal !
 
PS : Evidemment, c’est un billet d’humeur. Pour l’humeur des groupies, allez lire Bruno Roger-Petit au Nouvel Obs’ c’est . Vous observerez que le thuriféraire en question a intelligemment coupé la photo officielle pour n’en garder que le buste (Chirac itou…) ce qui change tout. Belle illustration de la lecture du réel par ces braves gens…  

11 commentaires:

  1. Le portulan te ment04/06/2012 21:55

    Bonjour monsieur l'émissaire,
    joli portrait croquignolet du VRP de la mise en bière !

    Le drapeau n'est effectivement pas là (ne pas désespérer tahrir-bastille, j'adore) et la bâche tricolore sur la gauche semble être une sorte de ces toboggans d'urgence qui flottent aux portes des avions qui viennent de se crasher. Reste à savoir si le costume était prémédité.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ! Le toboggan, que j'aurais aimé la faire celle-là ! Le costume n'est pas prémédité, il est consubstantiel au personnage.

      Supprimer
  2. Magnifique description objective. J'ai bien ri !

    RépondreSupprimer
  3. CdG et Pompidou sont les seuls à foutre la trouille. Des chefs quoi !

    RépondreSupprimer
  4. Vous avez là, en quelques photos croqué, si je puis dire la déliquescence de nos institutions.

    Je me suis permis de reprendre votre billet ou plutôt d'en faire un lien et d'y ajouter la photo probable de le futur présidence, si il y en a encore une...

    RépondreSupprimer
  5. merci pour ce decriptage objectif et je me suis régalé également du papier de BRP qui est à mourir de rire. Ce journaliste va avoir une langue kératinisée à force de léchage de pompes.

    RépondreSupprimer
  6. On ne voit pas le bas de la photo parce qu'il a laissé tomber à ses pieds son sac de chez Auchan.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais oui ! Mais c'est bien sûr !
      Qui pourrait nous dire ce qu'il y avait dedans ? (payé à la caisse avec sa carte Pass ou chouré en douce dans les rayons ?)

      Supprimer
  7. memento mouloud05/06/2012 21:22

    Je vous trouve de très mauvaise foi, le Plouc. René Coty avait l’air de sortir en permanence d’un bar des Halles, Auriol, même s’il causait en latin tenait du personnage de Courteline et de l’apparatchik soviétique, de Gaulle était une créature, Pompidou avait la classe, Giscard faisait poster central de l’homme moderne dans Lui, et je vais passer les autres pour en venir à Hollande. Il est pris sur son profil droit, le corps s’orientant vers la gauche, c’est déjà une première, il renoue avec les lunettes, il est en mouvement, pas vraiment souverain de musée Grévin, exactement ce qu’il voulait. Il faut le comparer à Sarkozy et de ce point de vue, il l’emporte

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour le premier de l'apparatchik surtout... Le musée Grévin ! bien sûr ! Ceci-dit, je suis comme beaucoup : j'ai tendance à embellir le passé^^

      Supprimer