(on
peut lui prévoir un peigne et un poudrier pour l’atterrissage ; le
parachute est inutile, il est incorporé à la bête…)
J’ai
adoré la dernière de Béachelle (oracle de Benghazi) Soucieux de ne pas se
laisser oublier en ces temps de courte lune de miel hollandesque, il a délivré
son enseignement sur l’indispensable défense et illustration du parachutage. Je tiens absolument à ne
pas vous laisser dans l’ignorance de ce Monument
et vous en livre ci-après tout le sublime. C’est une contraction de texte,
certes ; j’ai renoncé à multiplier les "(…)" mais c’est infiniment
respectueux du fond comme de la forme et des nuances. Les mises en italique
sont de moi (l’in-extenso est là) :
"Cette histoire
de "parachutage", devient franchement étrange. Qu'une certaine droite s'en soit servie est,
probablement, dans l'ordre des choses (…) Mais que ce fétichisme du lieu, ce
culte de l'esprit local, bref, que ce salmigondis
régional, pour ne pas dire vernaculaire, fasse maintenant son lit à gauche
et que personne ne trouve à y redire, est un des vrais événements de cette
élection.
Ce localisme exacerbé, cette course à un
ressourcement imaginaire, cette
illusion selon laquelle il faudrait être "pays" pour être l'élu de
telle ou telle partie de notre pays, tout cela c'est l'esprit même d'une pensée
qui est au cœur de la vieille droite et qui s'appelle le maurrassisme - et
c'est la défaite, par voie de conséquence, de la grande idée républicaine. C'est
signer la défaite de Jaurès contre Péguy.
Ou celle, je le répète, de Péguy face à
Maurras. Et c'est sombrer, qu'on le veuille ou non, dans le populisme le plus rance - celui qui
tourne le dos à l'esprit des lois républicaines. Vivent les parachutés. Éloge de Ségolène Royal dont la liquidation politique restera comme un moment honteux de ces élections et dont la droiture, le cran, le courage intellectuel et moral, la princière
dignité manqueront, par ailleurs, à l'Assemblée nouvellement élue. Hélas."
"L'autre grande
victime de ce néomaurrassisme de gauche
et, donc, de la régression démocratique
qui va avec, c'est évidemment Jack Lang.
Et, à lui aussi, je veux rendre ici hommage. La face lumineuse du mitterrandisme. Jack Lang, l'héritier de sa part noble. Gauche festive ? Oui, bien
sûr. Mais justement. Je déplore l'assassinat
politique de Jack Lang par ces épigones débiles de Muray qui ont transformé
l'un des meilleurs ministres de la Culture que nous ayons eus en un héros de
gay pride, personnage de carnaval fournissant le bon peuple en pain et en jeux,
roi du trompe-l’œil et de l’Entertainment. Gauche caviar ? Gauche paillettes ?
Oui, encore. Si l'on veut. Mais étant entendu que le néopopulisme bêlant qui tient lieu de réflexe à une part
grandissante de l'opinion a ainsi nommé, dans son cas, à la minute même où il
est devenu cet éternel ministre qu'il est, contre vents et marées, resté
jusqu'aujourd'hui, la volonté de faire
partager au plus grand nombre son goût pour les colonnes de Daniel Buren, pour
la peinture de Pierre Soulages (…)- elle nomme "gauche caviar" la
volonté de réconcilier la grande et haute culture française avec la modernité. (…)
Le moment n'est pas arrivé de faire le bilan des années Lang. Mais, quand on
s'y décidera, on verra que ce girondin
définitif, cet activiste d'un "État culturel" qui signifia
d'abord "maximum de beauté offert au maximum de gens", cet aristocrate de l'esprit qui a cru en son pouvoir d'indéfiniment déplacer
l'invisible frontière séparant, selon Condorcet, la "portion
grossière" du "genre humain" de sa "portion éclairée",
était dans la droite ligne des "cathédrales de la culture" selon
André Malraux. Front populaire contre
front populiste. Le rêve, non de je ne sais quel parti muscadin, mais de ce
que le Parti Communiste a pu avoir - mais oui ! - de meilleur quand il
affirmait que l'on pouvait être ouvrier et aimer Matisse ou Picasso. Je lisais
récemment, dans les Écrits sur l'art d'Aragon, les textes témoignant de
la période où l'ancien surréaliste dirigea l'hebdomadaire Les Lettres
françaises. Eh bien, tout est là. Tout est dit de ce beau projet, caviardisé par les crétins, de mettre la culture à
la portée de tous. Le Jack Lang : un émule d'Aragon qui aurait eu le pouvoir
de Malraux."
AMEN.
Plus
fort que Vincent Voiture, LE poète de Cour par excellence, dithyrambiste
accrédité du Roi-Soleil… Ségo et Jack ont de la chance…
Son
universalisme mérite à l’évidence un parachutage
au-delà de l’horizon du commun. Loin, très loin…
Accessoirement,
si Le Point s’est empressé de nous faire connaître l’enseignement du Maître, il
n’a pas jugé utile de nous dire à quel point la Tchétchénie est une chance pour la France (en général et
pour ses enfants en particulier…)
"Loin, très loin…"
RépondreSupprimerEn Egypte ?
Ou en Syrie... Mais il ne le garderont pas. Tout le monde s'arrachera sa dépouille et ses reliques. De toute façon, quelque soit l'endroit où il se crashera, la Fwance pairea très cher pour récupérer un tel trésor à ranger au Panthéon au-dessus de Victor Hugo et de Chateaubriand, entre Guy Môquet et Jack Lang...
RépondreSupprimerCe Jack Lang, quel bel homme !
RépondreSupprimerCe com' anonyme a failli passer à la trappe : Ce n'est pas un blog Gore ici...
SupprimerLa "princière dignité" ? La princière dignité de Ségolène Royal ? Cet homme est fou.
RépondreSupprimerEn doutiez-vous ?
SupprimerIl est fou, c'est certain mais cela ne l'empêche pas
RépondreSupprimerde prendre les gens pour des gogos. Et comme ça
marche, évidemment, il continue de plus belles.
Tout de même c'est curieux, un type qui n'écrit
pratiquement que des âneries et qui se trimballe une
cote pas possible. Je risquerais bien une explication mais je ne voudrais pas vous causer d'ennuis.
Amitiés.
Et c'est sombrer, qu'on le veuille ou non, dans le populisme le plus rance - celui qui tourne le dos à l'esprit des lois républicaines. "
RépondreSupprimerCa vaut toujours mieux que de sombre dans le botulisme le plus fatal (même pas…, normalement, ça aurait dû lui être fatal)-celui qui tourne le dos à la plus élémentaire prudence.
Monsieur l'émissaire, merci de nous livrer la dernière béachellure internationaliste. Par un hasard étrange, vous rappelez l'actualité du clan tchétchène, dont j'avoue avec modestie avoir prévu il y a une huitaine d'années le parachutage imminent sur nos contrées, et l'entraînement de survie qui nous permettrait d'en réchapper : courir des heures pieds nus dans la forêt, porter un collier anti-étranglement, adopter un camouflage total évitant la prise d'otages de masse, mais surtout, comme Smaïn en 1989, se répéter comme un mantra "J'aurais jamais dû croiser son regard" !
RépondreSupprimerC'est toujours amusant de voir les plus enragés, superbement républicains, cracher sur les Français ayant obtenu leur brevet de para, et glorifier dans le même temps les parachutés de l'étranger.