"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 22 juin 2012

Libé, mieux que Berthe Sylva !


Je diffère une fois de plus et laisse sur l’étagère la mise à jour du trombinoscope du gouvernement. Il y a plus urgent !
Le quotidien Libération que nous connaissons bien et n’osons pas lire tourne "gens de lettre fin XIX°" et bibliothèque rose (sic). Leur ligne éditoriale trouve désormais Zola et même la comtesse de Ségur trop réalistes.
 Je ne me prive pas du plaisir de vous copier-coller ci-dessous la chronique pondue par Xavier Raufer criminologue de son état, dans la dernière livraison de l’hebdo Valeurs Actuelles :

"Dans le registre romance sentimentale, il y eut jadis les Roses blanches et Rue Saint-Vincent. Rayon mélodrame lacrymal, ce furent les Deux Orphelines. Puis le temps passa et le genre périclita. Or voilà qu’en mai dernier, Libération l’a renouvelé en un texte éblouissant, cent vingt lignes de pur misérabilisme qui nous offrent, dans leur pureté de cristal, un exemple indépassable de la culture de l’excuse.
Un chef-d’œuvre du niveau de ceux qu’on lit, plus tard, aux enfants des écoles : le Dormeur du val de Rimbaud, par exemple…

Rien que son titre, déjà, serre le cœur : « Itinéraire d’un enfant gâché ». Enfant gâché ! Un sort inique, une balle tragique, auront-ils privé l’humanité d’un être exceptionnel, peut-être d’un futur prix Nobel ? Jugeons-en.
L’enfant gâché, c’est Amine B., archétype du bandit multirécidiviste. Dès son plus jeune âge, sa sœur le décrit comme « déchaîné, perturbateur, compliqué ». Décodons : adolescent déjà, il agresse, terrorise, braque. À 29 ans, s’attriste Libé, il a « onze condamnations au compteur, dont trois devant les assises ». En cavale depuis 2010, le braqueur en série Amine B. est, en avril dernier, abattu par un policier – en Seine-Saint-Denis bien sûr – dans des circonstances troubles dont la justice aura à connaître. Voilà pour les faits.

Entrent en scène les auteurs du chef-d’œuvre – pardon, les “auteuses” ? Les “autrices ? ”, j’avoue m’y perdre un peu dans les codes de la bienséance bien-pensante – deux néodames patronnesses prénommées Léonie et Célia. Bouleversées par le sort d’Amine, elles brûlent du désir de le présenter sous son bon jour. Voici ce que cela donne. Le lecteur est ici avisé de sortir son mouchoir.

Le petit Amine, doivent-elles reconnaître, « n’est pas un gosse facile » et même, il a « fait les 400 coups ». Les 400 coups, vraiment ? D’entrée de jeu, voici ciselé l’euphémisme du siècle puisque, dès ses 15 ans, l’innocent Amine écope de sa première peine de prison pour vols avec violence.

Mais foin de ces anicroches : Amine a cependant un bon fond puisque pour ses voisins, c’est un « gamin attachant ». Preuve : « Il adorait me coiffer les cheveux », dit sa copine Marie, qualifiée de « petite blonde pétillante » (on est bien dans les Deux Orphelines) – et même, il insistait pour donner le biberon à sa petite Jasmine. Poursuivant sa carrière criminelle entre deux tétées, Amine passe du petit au gros braquage – non sans courage car « ce n’était pas vraiment un colosse » – lui et sa pétillante dulcinée, si fragiles face à ces gros beaufs de convoyeurs de fonds surarmés.

À ce point du récit, notons que les stylistiquement riches Léonie et Célia passent souplement du mélo au commentaire cycliste façon Paris-Roubaix. Le fragile Amine aggrave-t-il encore sa prédation criminelle ? Sous leur plume, cela devient : « il change de braquet. » Au fond, nos néopatronnesses, comme l’avocat de la victime, en sont certaines : tout cela est « l’expression d’un immense désespoir ». Pensez donc : « il voulait offrir le meilleur à sa fille, pour qu’elle ne manque de rien. » Or là, malédiction ! « il ne s’est jamais vraiment confronté au monde du travail » ; puis, accablé, « a fini par baisser les bras face au défi de la réinsertion ». On cafarderait à moins.

Certes, des esprits superficiels, des juges hâtifs, pourraient taxer Léonie et Célia de naïveté. Car après tout, qui dit que Pol Pot n’était pas un attachant bambin ? Qu’Idi Amin Dada pas pomponner ses copines ? Qu’Al Capone ne jouait pas au train électrique avec ses rejetons, à quatre pattes sur le tapis du salon ?

Disons-le tout net : ces esprits critiques auraient tort. Bien sûr, Amine semble ne pas avoir exactement été un émule du Petit Prince, mais son sort mérite quand même commisération : comment une société indigne peut-elle abandonner ses enfants face aux pires dangers ? Les condamner à attaquer des banques et à tirer sur des policiers – qui n’attendent bien sûr que ça pour riposter ?

Ainsi Léonie et Célia font-elles preuve de bravoure en compatissant au sort tragique d’Amine. De courage personnel, même, car Amine braquait des banques, alors que nos patronnesses écrivent dans un quotidien appartenant (sans qu’il s’en vante beaucoup) à des banquiers. Reste cependant une hypothèse qu’un esprit lucide ne saurait totalement écarter – bien qu’elle soit affligeante : la « petite blonde pétillante », le « changement de braquet », le « biberon à la petite Jasmine »… Ça en fait quand même des tonnes… Et si l’« Itinéraire d’un enfant gâché » n’était qu’un pastiche ? Un honteux canular ? Si les charmants patronymes de Léonie et Célia dissimulaient un plumitif lancé dans un sordide pari ?

« Marcel, quelle honte, la “blonde pétillante”… tu vas pas oser ? ! » – « Tiens, tu vas voir ! »

On refoule bien sûr avec horreur cet affreux soupçon, mais tout de même… Comme cela se fait lors d’un enlèvement, Léonie et Célia nous doivent une preuve d’existence. On attend d’urgence leur prochain papier."

Xavier Raufer

Maintenant qu’ils n’ont plus Sarko, Laurent Joffrin ce recycle Enid Blyton…
 
NDLR : sur le cas réel d’Amine B(entousi) : cf. par exemple ici

2 commentaires:

  1. "Bien sûr, Amine semble ne pas avoir exactement été un émule du Petit Prince, "
    Oui, peut-être, mais c'est ce vers quoi il tendait !
    C'est l'intention qui compte et qui domine.
    Tout est dans l'intention !
    Comment pourrait-on lui en vouloir de ne pas être le petit prince, blond, bouclé, amateur de roses et de moutons !
    Vous êtes trop sévère ! Et c'est stigmatisant.

    L'intention, vous dis-je :

    http://blog.sami-aldeeb.com/2012/06/21/il-est-licite-delargir-le-derriere-par-sodomie-pour-le-jihad-جواز-توسيع-الدبر-باللواط-ل/

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  2. kobus van cleef02/07/2012 23:07

    plié de rire !

    le meilleur ; "marcel , tu vas pas écrire ça quand même ?"
    "putain, j'vais m'géner , tiens !"


    merci !

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