Je ne voudrais pas trop m’attarder
sur une rubrique de faits-divers dont
nous avons tous des exemples en mémoire ; ce serait lassant et je laisse à
F.Desouche le soin d’en établir le collationnement, ils font ça très bien et
c’est bien…
Il s’agit évidemment
de tous ces petits incidents survenant
en Fwance et qui agrémentent notre quotidien : Ceux où de jeunes français bien de chez nous se font
copieusement tabasser, et souvent suriner, parfois jusqu’à ce que mort s’en
suive, par des bandes de jeunes tellement indéfinis qu’ils en
deviennent presque virtuels, au point d’être probablement fantasmés... Certes regrettables, ces incidents ont toujours pour origines des situations où la
responsabilité doit être nuancée,
voire partagée. On trouve à l’origine
de ces agressions contentieux des motifs aussi variés qu’un égoïste refus
de cigarette, le port incongru de prépuce calotte sur l’occiput, l’affichage
d’un look cutané et vestimentaire trop caucasien signe ostentatoire de
morgue sociale ou la compagnie d’une séductrice non respectueuse de la légitime
pudibonderie des riverains… Bref, toutes raisons dont la diversité justifie qu’on évite de généraliser…
Nous ne
pouvons donc que louer la sagesse de nos gouvernants, édiles, autorités morales, pisse-copies (debout ou
assis) et autres commentateurs
autorisés pour leur retenue en
présence de tels faits-divers si anodins.
Mais nous
ne devons pas être surpris de constater que nos gouvernants, édiles, autorités morales, pisse-copies (debout ou
assis) et autres commentateurs
autorisés savent tout à la fois exprimer toute la force de leur compassion et toute
la vigueur de leur autorité souveraine lorsque de tels incidents surviennent :
1°- Ailleurs, c’est-à-dire en dehors de leur
zone de compétence et de responsabilité en matière de tranquillité publique.
2° - Plus
précisément, là où l’on s’y attend le moins ; c’est-à-dire là où règne la
Paix, l’Amour, les formes les plus ludiques et juvéniles de la démocratie pluraliste
et de la laïcité la mieux contextualisée dans un printemps qui n’en finit pas.
3° - Enfin
et surtout, lorsque les victimes des dits incidents
sont plus que nos ressortissants,
plus que de simples compatriotes
lambda, mais des citoyens d’un genre exemplaire,
aussi respectables qu’irréprochables par nature et par destination.
C’est le
cas de Jamel Gharbi*. Ce brave homme se trouvant en ouacances à Bizerte (son douar
d’origine) avait eu l’aimable, quoi que naïve, idée de descendre en ville faire
quelques courses en compagnie de son épouse et de sa fille de 12 ans ;
précisons que Madame était en pantalon et débardeur, la gamine en short…
Mais
écoutons plutôt notre brave Jamel encore tout tremblant :
"Nous avons croisé un groupe d'une
cinquantaine de salafistes qui les ont agressées verbalement en raison de leurs
vêtements d'été, qui n'avaient pourtant rien de choquant. Ils criaient ‘le bled
est islamique !’ (…) J'ai été roué de coups, ils ont utilisé leurs poings,
des gourdins, tout ce qu'ils avaient sous la main, j'ai échappé au sabre. (...)
Personne ne m'a secouru. Je n'ai dû mon salut qu'au fait que j'ai réussi à m'enfuir.
Si j'étais tombé à terre, ils m'auraient lynché… Mais
le pire ce sont les cris de ma fille de 12 ans qui criait 'on va tuer mon papa ! on va tuer mon papa !'
C'était cauchemardesque..."
15 jours d’ITT seulement…
Bref, incident qui finit bien comme on en
recense chaque semaine chez nous quand quelque couillon néglige de changer de
trottoir ou se trompe de rue dans l’irrespect du plus élémentaire principe de
précaution. Pas de quoi motiver un communiqué
de quelque instance que ce soit…
Oui mais
oualà : D’abord, notre homme ne s’appelait pas Gaston Pelloux, ni même Moshe
Simoun, mais fort honnêtement Jamel Gharbi ! Ensuite et surtout, notre Jamel, chargé de mission à la ville du Mans, se
trouve être conseiller régional socialiste des Pays de la Loire !
Immédiatement
après l'agression, Jamel et sa famille ont été pris en charge par l'ambassade
de France. Cébien.
- Aussi sec,
le président PS du conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, a condamné "fermement cette agression violente et gratuite
de la part d'une minorité d'activistes religieux" et ajouté "En relation étroite avec le Quai
d'Orsay et l'ambassade de France à Tunis [rien que ça…], la collectivité régionale restera informée et attentive aux suites
données…" Et notre huile PS de donner des ordres aux Tunisiens : "les musulmans doivent
débattre des liens entre politique et religion car le silence actuel est
insupportable…" [de quoi je me mêle ?]
- Tout aussi
sec, [faut bien qu’on
cause un peu de lui…] Bertrand
Delanoë dénonce dans un communiqué "un acte indigne et lâche, perpétré
par une minorité extrémiste, extrêmement minoritaire et non
représentative [qu’en
sait-il ?] qui porte atteinte aux valeurs de la Tunisie [c’est lui
qui les décrète ?]". Avec en péroraison
le blabla de rigueur : "Le peuple tunisien, dont je connais
l'attachement à la tolérance, à la démocratie, au pluralisme et aux droits de
l'homme, constitue le meilleur rempart face à l'obscurantisme et à l'extrémisme"
avant d'exprimer sa "solidarité" et sa "profonde
sympathie" à Jamel qui n’en a
sûrement rien à foutre, aucune cellule d’assistance psychologique n’étant
prévue dans ces cas-là pour sa fille de douze ans…
-
Entre l’euro et l’emploi, la prépa du budget et les Roms, Merkel et Mamère, le
gouvernement ne pouvait évidemment pas être en reste : Sa Pointure
international Laurent Fabius a donc assuré que "nos représentants en Tunisie contacteront le
gouvernement. Ce
type d'action ne peut pas être accepté" et déploré "l'absence d'aide de la population et de la
police tunisiennes lors de cet évènement"…
Le devoir d’ingérence est une avancée formidable ! Enfin… Il le sera lorsqu’il s’appliquera dans nos villes et nos campagnes…
Le devoir d’ingérence est une avancée formidable ! Enfin… Il le sera lorsqu’il s’appliquera dans nos villes et nos campagnes…
* NDLR : Ne pas
confondre avec Jamel Eddine Gharbi (جمال الدين الغربي), homme politique tunisien membre d'Ennahda,
ministre au sein du gouvernement Hamadi Jebali.
La partie du peuple tunisien qui vit en France a voté majoritairement, en toute connaissance de cause, pour les islamistes. Ils avaient pourtant sous les yeux l'exemple d'une société laïque. Si les Tunisiens ont voté pour les islamistes, c'est qu'ils sont d'accord avec les façons de faire des islamistes. Ceux qui sont à plaindre sont ceux, minoritaires, qui auraient voulu autre chose... Donc, de quoi se plaint-on ? Ces discours, vous avez raison de le souligner, sont hypocrites et ridicules .
RépondreSupprimerAh oui, mais non, cépapossib, pasque Delanoé lui il est Tunisien et donc il connait bien l'attachement des Tunisiens à la tolérance, à la démocratie et tout le toutim.
SupprimerDonc on a dû se tromper en comptant les bulletins de vote.
Je ne vois que ça.
Ca compte pas quand ça se passe là-bas, ils ont le droit. Et on la ramène ?
RépondreSupprimerLes "Tunisiens de France" ont voté pour que ça se passe comme ça chez eux. Je trouve qu'on devrait les obliger d'aller y passer toutes leurs vacances, avec femme(s) et filles. Surtout quand ils sont du PS…
Mais qu'ils nous foutent la paix chez nous. Et ce n'est pas le cas.
On n'entend pas grand monde du PS quand ça se passe à Paris ou Romorantin.
Excellent billet. Il ne faut pas s'étonner de ce qu'une politique trop favorable au communautarisme amène ceux des ressortissants des pays où l'intégrisme se développe à suivre et approuver les grands mouvements qui agitent leur pays.
RépondreSupprimerJe ne voir rien d'anormal ni de choquant dans tout cela.
RépondreSupprimerIl faut bien comprendre que chez nous, de tels faits sont monnaie courante, la routine en quelque sorte.
Le tabassage de mécréant présumé et autres mal mahométisés fait partie des procédures habituelles.
Alors qu'en revanche, en Tunisie on n'avait jamais rien vu de pareil. Enfin, je veux dire, jusqu'à l'an dernier, au temps de ce sale tyran de Ben Ali.
C'est donc tout à fait à bon droit que nos chers
Socialistes s'indignent hesselliennement de la
mésaventure de leur camarade élu franco-tunisien.
Amitiés.
1) Pourquoi les Delanoë et autres s'offusqueraient-ils de ce qui se passe en Tunisie quand ils ne réagissent pas plus quand cela se passe en France?
RépondreSupprimer2)Après le "soutien" de ses camarades, Jamel Gharbi est toujours socialiste? De quoi vous plaignez-vous?
Il ne faut pas être plus royaliste que le roi.
J'aime les diagnostics comme celui-ci, ceux qui traitent de la schyzophrénie socialiste.
RépondreSupprimerLa gauche bichonne les extrêmes (le clientélisme) tout en les condamnant quand ils agissent mal.
Bon billet, qui me fait d'ailleurs penser qu'il est temps de renouveler la mairie de Paris. Autrement c'est retour aux années 60, calèches et bottes de foin!
j'ai bien rigolé
RépondreSupprimerlu chez "un dernier verre pour la route" ( il y a quelques années )
"il faut bac plus cinq pour conduire un bus et les conducteurs continuent à se syndiquer chez les défenseurs de leurs agresseurs"
très jouissif
c'est de la schedenfreunde, mais c'est si bon
SchAdenfreunde ?
Supprimereffectivement schadenfreunde , en Hallemand moderne "joie mauvaise" mais mon clavier a fourché , comme le pied du diable
Supprimerj'ignorais que les pays de la loire hébergeaient le mans ou inversement
ça sent le cumul de mandat
tiens , à propos du cumul de mandat , je voudrais savoir s'il existe des études dénombrant les élus pays par pays , et rapporté à la population de chaque pays
pareil pour les ronds-points sur les routes
il y en a en vronze , 20 000 , parait il , ce qui rapporté au nombre de kilomètres carrossables puis au nombre d'accident de voiture....comparons avec les autres pays d'europe
rien à voir avec la discussion
et sinon djamel largi
RépondreSupprimerça sonne comme couscous garbit....
c'était un couscous des années 80
le gimmick c'était
"ce couscous me rappelle les vacances au maroc !
dzim dzim dzim zoing zoing ( divers bruits de derboukkas et de houd...)
zoing zoing dzim dzim
couscous garbit
c'est bon comm' là bas , dis!"
la légende familiale assure que c'est jm lepenn qui assurait la bande sonore et le visuel
ce que j'ai toujours répugné à croire ( le vieux borgne -monté sur l'éléphant gétule- avait d'autres moyens d'existence , un peu moins mercenaires )
rien compris...
Supprimerje refais
Supprimerle nom du mec gharbi , me fait penser au couscous garbit des années 80 dont la pub télé était désopilante avec ce gimmick sonore , devenu , depuis , culte "couscous garbit , c'est bon comm' là bas , dit!"
la légende assure que c'est jean marie le penn himself qui prononçait cette phrase en pataouète moderne