"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 27 avril 2013

- Il te reste quoi dans ta boîte à outils ?



Le silence est pesant. François. Son œil erre sur la tapisserie des Gobelins, s’arrête sur le petit Cupidon joufflu aux petites fesses d’un rose indien passé. L’angelot s’apprête à décocher sa flèche à une sorte de walkyrie casquée de fils d’or au visage plus doux que celui de Valérie. Ça doit bien faire plus de deux siècles que la flèche ne part pas, figée dans la chaîne et la trame de cette lourdeur textile… Ça date de quand ce truc ? François ne sait pas, on n’apprend pas ça à l’ENA ; c’est inutile pour faire carrière… D’ailleurs, est-ce que quelqu’un s’est intéressé un jour à ce mioche grassouillet avec des ailes dans le dos ? C’est là parce que c’est à l’inventaire. C’est ce qu’on appelle les ors de la République… Alors pourquoi s’arrête-t-il sur ce détail qui sent la poussière malgré les efforts du petit personnel d’entretien ?

"- Il te reste quoi dans ta boîte à outils ?" Jean-Marc a répété sa question. Assis sur le bord de son fauteuil, aussi faussement raide que d’habitude, il ne cherche même plus à masquer son inquiétude. En principe, comme il serait normal à la Cour, dans une cour normale, pour un Premier, montrer son inquiétude devrait être la goutte d’eau de trop qui déciderait François à le virer…

"- Il te reste quoi dans ta boîte à outils ?" François sort brusquement de son rêve. Il semble se rétracter, se recroqueviller ; le front penché sur le buvard vert Empire, il semble scruter le fond de cette boîte à outil comme si elle était là, devant lui sur le bureau. On ne dérange pas le patron pendant qu’il médite. Jean-Marc attend… Il attend l’oracle du chef. Pourtant, au fond de lui-même, il sait confusément que l’oracle ne viendra pas. Ce n’est pas que la boîte à outils soit vide, non. Il sait – et François le sait aussi – qu’il n’y a même pas de boîte à outils…

On a déjà presque tout essayé pour durer. En dix mois, on a déjà consommé presque toutes les promesses de campagnes. Enfin, les promesses qu’on pensait pouvoir tenir, c’est-à-dire celles qui ne mangent pas de pain, enfin notre pain… Les autres, soit 90 % du total, ce n’étaient pas des promesses, c’étaient des éléments de langage, y a que les cons qui pouvaient y croire…

Le mariage pour tous, ça a pu meubler six mois seulement et pour la suite, manque de pot, la menace fasciste, personne n’y croit. Bon, on va durcir la répression contre ces guignols mais ça ne suffira pas. C’est pas de passer la PMA en douce cet été, la GPA pour Noël et l’euthanazisie l’an prochain qui va suffire à distraire l’électorat… 
Faut absolument se décider à entrer maintenant dans le dur : Le chômage et les dépenses publiques (de l’Etat, des hostos et… des collectivités territoriales !) Mais comment faire en ne changeant rien ?

- J’ai trouvé ! On va faire la guerre à Angela ! Bien sûr, comme on ne va pas envoyer sur le Rhin les troupes rentrant du Mali, ce ne sera pas "nous" qui nous y collerons, c’est le Parti et la majorité parlementaire. Comme ça, nos électeurs auront des distractions et moi, François, qui est le président de tous les Fwançais, je pourrai continuer à aller vider des schnaps à Berlin…
Tout bénef’ ! : Nous contribuerons en plus à dégrader l’image de cette connasse d’Angela et favoriserons l’arrivée très prochaine au pouvoir de nos amis du SPD !
  
Pauvres cons : D’abord, si tant est que les chleuhs s’intéressent distraitement à ce que vous pensez d’eux, ça ne peut que les pousser à faire un triomphe à Angela aux prochaines élections. Et si d’aventure le SPD arrivait aux affaires, vous découvrirez très vite qu’à côté d’eux les UMP ne sont que des garçons-coiffeurs gauchistes…
Ensuite et surtout sur un plan intérieur, votre diversion n’a déjà pas tenue vingt-quatre heure. Même la presse à votre botte a déjà démonté le truc…

"- Il te reste quoi dans ta boîte à outils ?"

François relève enfin la tête et regarde Jean-Marc avec des yeux de chien battu. Au bout de minutes qui n’en finissent pas, il rompt enfin le silence :

"- Ben… Je… Je ne sais pas…"   

Il faut tenir encore quatre ans et neuf jours…

9 commentaires:

  1. Vous me refaites le coup de la bouche d'égout de Corto, là : maintenant, j'ai de la compassion pour François Hollande.

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    1. Depuis un gigaphone !28/04/2013 12:44

      @ mat
      Beurk...votre commentaire sent très mauvais, si, si ! Et visiblement votre compassion pour la médiocrité de "normal 1er" n'a d'égale que la vôtre ! Avant de parler de "bouche d'égout", commencez par soigner votre "haleine socialiste" en vous brossant les dents avant de venir polluer ce blog ! Vous lire me donne envie de gerber !

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    2. Gné ? C’est quoi cet anonyme à gigatruc qui n’entrave rien au second degré ? Qui cause en ne connaissant pas l’ami Mat ? Attention mec ! On touche pas à mes frères ! (même à celui qui est un peu "azimuté médiéval", c’est la famille…) Allez donc au moins lire "la bouche d’égout" à Corto !
      Ou seriez-vous un troll gauchiasse ?
      Bon, ça passe pour cette fois. Instructionnez-vous avant de causer…

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    3. Depuis un sonotone !29/04/2013 05:58

      Calmos ma poule ! Simple erreur de cible avec dommage collatéral ! Affaire close !

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    4. Et en plus, "simple erreur" ! Non seulement il est dur de la feuille et me prend pour un gallinacé mais il ne sait pas que les réacs n'ont pas droit à l'erreur ^^

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    5. Depuis un gramophone !29/04/2013 11:57

      Méat coule pas !

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  2. On aurait dû élire les Pieds nickelés. Ribouldingue, Croquignol et Filochard finissaient toujours par échouer mais au moins on rigolait bien tant que ça durait.

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  3. Une certaine VT serait entrée en négociation avec SR pour envisager une garde partagée, pour commencer ...

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  4. c'est pas facile de distraire un peuple qui vous rejette, pas facile de l'amener à regarder ailleurs ...du pain et des jeux avait dit césar , les jeux , c'est la française des jeux, cette connerie de corrida qui n'a rien a foutre chez nous ni ailleurs , et les grands moments de television dont de plus en plus de gens se passent aisément.
    Le pain , de moins en moins bon et de plus en plus cher, il devient de plus en plus difficile de le gagner faute de travail ...
    qu'il fasse autre chose, qu'il tricote, qu'il apprenne a faire les claquettes ou de la magie , quoique la magie ...on aura du mal à prendre sa vessie pour une lanterne !

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