* (y en a eu d’autres et ce n’est pas fini…)
Ce soir, nous sommes censés
commémorer le 224° anniversaire de la "nuit du 4 août". Cette fameuse nuit d’août 1789 où, dans
une agitation extrême, l’Assemblée constituante décréta l'abolition de tous les droits féodaux
et privilèges de classes, de provinces ou de corporations. Agitation longtemps survendue aux enfants des écoles comme étant le
fruit d’une exaltation démocratique
alors qu’elle n’était, à l’annonce de troubles dans le pays, que le fruit d’une
précipitation pétocharde doublée d’une
surenchère d’évêques dans un souci fébrile de calmer le jeu, les représentants du peuple craignant de se
faire jeter dans la Seine…
Les temps ont changé et on fait profil
bas : En dépit de la commémoratiomania
actuelle, plus personne ne se préoccupe de commémorer
cette nuit sublime. Pour le 800° anniversaire de la bataille de Bouvines,
on les comprend. Mais pour ça, ils auraient pu faire un effort pour
qu’on se marre un peu…Sur son micro site confidentiel, la Libre pensée s’en
navrait encore il y a deux ans : Choquée par l’absence de marketing mémoriel à cette occasion, la
pauvrette rappelait alors que le 04/08/1789 avait connu entre autres l’abolition
des corvées et que "cette forme de servitude personnelle a failli être appliquée
dans le cadre du R S A."… Il est vrai que c’était encore sous
Sarko… Cette année : Rien ! Même plus l’occasion de nous faire
rigoler…
En fait, si ils font profil bas, c’est
sans doute qu’ils sentent confusément que la nuit du 4
août est un
évènement encore plus bidon que la prise de la Bastille.
Ce qui me pousse par flemme
à faire ci-après une rediffusion d’un extrait d’un billet de juin 2011 ("De la Bastille à l’Opéra Bastille") :
___
(…) Cette
date ne rappelle guère qu’une de ces déclarations banalement émotionnelles et
sans suites que les politiciens d’avant-hier et de demain nous servent
quotidiennement.
Nous savons
tous que les privilèges n’ont pas été abolis. En revanche, nous sommes
généralement persuadés que l’Ancien Régime c’est évaporé ce jour-là. IL
N’EN EST RIEN !
Rien ne
meurt, tout se transforme… Autant la Nature a horreur du vide, autant les
sociétés humaines ne peuvent pas se passer de l’Ordre Trinitaire. Et
l’organisation sociale millénaire en trois ordres est toujours là...
Avant-hier,
le Clergé avait mission de dire le bien et bénéficiait du for
ecclésiastique (n’être jugé que par ses pairs…) Ayant perdu sa fonction
protectrice, la Noblesse ne servait plus à rien mais, de par leur
naissance, les nobles bénéficiaient de rentes octroyées par le système et de privilèges
d’embauche pour divers emplois parfois fictifs. Quant au Tiers Etat,
il trimait comme il pouvait et se faisait essorer pour nourrir les autres…
Les trois
ordres sont toujours là. Mais tout se transforme et l’inertie cérébrale de nos
contemporains les rend incapables de discerner qui est qui aujourd’hui ;
au point de confondre la Noblesse et le Tiers Etat !
Le Clergé
est bien là ; il a bien sûr changé et c’est lui qui est aux manettes à la Cour.
On peut facilement distinguer le haut et le bas clergé. Le haut clergé, on le
connaît bien ; il est reçu tous les soirs à la télé où il est dans son rôle :
nous dire le bien. Il a ses papes, ses théologiens, cardinaux, évêques
et abbés de cour… Le bas clergé (vérolé ou pas) officie au contact.
C’est son rôle : Les Services Publics ont seulement remplacé les
paroisses et les Associations les bonnes œuvres… Evidemment, pour
maintenir la fiction de l’abolition des trois ordres, le clergé se doit
de s’afficher anticlérical….
Le Tiers
Etat, c’est bien sûr vous et moi. Vaste programme ! Bourgeois, gens de robe
et petits rentiers comme manouvriers, journaliers et autres tâcherons ; la
grande masse des vilains… On les trouve dans nos campagnes, nos petites
villes et dans ces immenses étendues pavillonnaires grignotant les champs,
premiers partis, derniers rentrés aux gares terminus des RER…
Et la Noblesse
dans tout ça ? Elle existe toujours. Ce n’est plus la même mais les critères
qui la définissent sont toujours aussi pertinents : 1° - Tenir son statut de sa
naissance (se réclamant
toujours d’une lignée d’envahisseurs étrangers ; ex : Francs, Wisigoths,
Normands…) ; 2° - N’être pas tenu de
travailler ; 3° - Bénéficier de rentes octroyées par le Souverain ; 4° -
Bénéficier de toutes sortes de discriminations positives (le mot
privilège étant aboli, ne l’oublions pas) ; 5° - Bénéficier de diverses
protections juridiques et exonérations d’obligations qui lui sont propres ; 6°
- Ne pas déroger (ne pas se
mélanger, rester entre eux…) et, 7° -
manifester sa morgue… J’oubliais : la noblesse peut porter l’épée…
Besoin de
vous faire un dessin en plus ?
[lu dans
les dépêches : Monseigneur le duc Lozès a été admis hier au petit lever du Roi
; La vicomtesse Houria a soupé avec l’archevêque Joffrin en l’hôtel Téeffun ;
le baron Mamadou et ses gens ont tiré l’épée et le mousquet contre ceux du
baron Karim accusés de chasser sur leurs terres du fief de Trappes ; leurs
chevauchées ont abîmé les cultures…]
Bande de
cons ! C’est quand la Révolution ?
Pas celle
des livres d’image. J’enrage…
Les aristos
à la lanterne au bout d’un cordon ?
Trop hauts
les réverbères basse consommation !
Trop mous les
sans-culottes des apéros-twitter,
Lumpenbobos shootés
au shit et à la bière…
L’an
prochain peut-être ? Si Dios quiere…
Regardez bien, ils sont tous
là ; PS et NPA, EELV et UMP, indéfinis et UDI…
Mais… Bouvines, c'était en 1214 !
RépondreSupprimerAttendez un peu avant de déplorer l'absence de commémoration de son 800ème anniversaire.
Je sais bien que c'est pour 2014 ! Mais ça se "prépare" !
SupprimerLisez ça :
http://www.lavoixdunord.fr/region/bouvines-2014-y-a-t-il-une-collectivite-pour-sauver-ia28b50422n1323543?xtor=RSS-2
Mon bon plouc
RépondreSupprimerY a pas un mot à ajouter
Pas un mot à retrancher
Mais je vous l'avais déjà dit