En
France, les accidents de la route entrainent en moyenne chaque mois 330 tués et
autant de blessés graves gardant des séquelles lourdes. L’équivalent de la
population de mon douar d’élection rayé des vivants tous les dix-huit mois,
femmes et enfants compris. Une moyenne de onze morts chaque jour…
Certes,
pour tout un tas de raisons, cette cause de mortalité a diminué de 35% en dix
ans ; et de 50% en vingt ans alors que sur la même période le nombre de
kilomètres parcourus a augmenté de près de 80%. Cébien. Mais, bien sûr, c’est toujours trop tant l’horizon
indépassable est le risque zéro…
Quel
qu’en soit la cause, défaillance mécanique (improbable) ou perte de contrôle
par le chauffeur (malaise
ou assoupissement dû à une cause pathologique, à la fatigue, au manque de
sommeil ou à une hypoglycémie d’origine… religieuse), un fourgon carrossé en minibus a
franchi la ligne blanche de la départementale et, faute à pas de chance, s’est
emplafonné à fond la caisse dans un poids lourd venant en face qui ne lui
demandait rien. Bref, six morts en une seule fournée. Oui, d’un seul coup d’un seul, hier après-midi, dans une
même unité de temps et de lieu comme il sied au théâtre, on a déploré autant de
morts qu’on en comptabilise en moyenne chaque séquence de treize heures trente
minutes sur la totalité du réseau routier fwançais.
Dans
ce triste évènement, quatre enfants âgés de onze à treize ans ainsi qu’un jeune de vingt ans ont perdu la vie bien
trop tôt. Leurs parents et leurs proches méritent toute notre compassion, et
même notre empathie, nous, ceux qui sont nombreux à avoir vécu de tels drames
et perdu pareillement des êtres chers dans la fleur de l’âge. Mais bon.
Je
n’ai quand-même pas pu m’empêcher de me marrer en lisant le titre des dépêches :
"Cinq enfants ont péri…"
Sans doute les pisse-copies de l’AFP anticipent-ils la prochaine loi Taubira
qui permettra à certains d’être
mineurs jusqu’à vingt-trois ans… Mais c’est sans importance.
En
revanche, je suis resté hier soir la mâchoire pendante devant la télé en
zappant de chaîne en chaîne les "infos en continu" : Entrelardé
de retours sur les manifs pro-palestiniennes,
sur le dernier décompte à la centaine près de mômes et fatmas qu’on nous dit éviscérés
sous les bombes à Gaza, sur les méchants pro-russes de Donetsk et sur le tir au
pigeon MH17, l’info sur l’accident
est revenu en boucle jusque tard dans la nuit, non pas sous la forme habituelle d’une annonce d’un triste fait divers par le présentateur, mais
avec une débauche d’interviews et de reportages sur place comme dans le douar de
domicile des victimes. Toussa ayant à
l’évidence nécessité de mobiliser une armada d’envoyés spéciaux et de camions
relais-télé. On n’a rien pu ignorer du chagrin des proches et que les plus
jeunes pleuraient, de l’inévitable cellule
d’assistance psychologique, du soutien
apporté par la mairie à ses administrés, des divers rassemblements dans la ville, des déclarations du Procureur, des interrogations des experts, de l’autocar
ayant amené une vingtaine de proches des victimes de Seine-et-Marne jusqu’à
Troyes pour identifier les corps, de l’état de santé des trois survivants (deux enfants et une animatrice) dont les jours ne sont pas en danger le pronostic vital n’est pas engagé, qu’une
autopsie du conducteur doit être pratiquée, que le lieu de l’accident est
entouré de champs, notamment de maïs, que vingt-cinq gendarmes sont déployés
sur place, etc. J’ai rien oublié ? J’ai bon ?
Ah
oui !
-
L’Elysée s’est fendu d’un communiqué : "Le président de la République
a appris avec une très grande émotion
le terrible accident de la route survenu à… " Il "a demandé que toute
la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame"… Et "assuré les
familles et les proches des victimes de toute sa solidarité"…
-
Le Premier ministre a bien sûr exprimé sa "profonde émotion"…
-
Enfin, cerise sur le gâteau, le sinistre de l’intérieur, il est vrai fort peu
occupé par les temps qui courent, et le sous-sinistre aux Transports ce sont eux-mêmes
rendus sans débander sur le lieu de l’accident.
"Nous
avons souhaité être ensemble pour dire à la fois notre tristesse, notre
solidarité et nos remerciements aux sauveteurs" qu’il a dit le Cazeneuve
de toutes les polices...
"Les mots sont impuissants à exprimer
la douleur qui est la nôtre (…) C’est un drame qui endeuille la France" qu’il
a ajouté le Cuvillier des portiques écotaxe...
Putain ! Mais qu’est-ce
qui se passe ?
On a reperdu la
princesse Diana ?
Coup de bol, le
rituel des obsèques à prévoir pour ces enfants
de Nangis (Seine-et-Marne) n’implique pas de cérémonie à la mosquée. Le
gouvernement n’aura donc pas à s’y rendre en corps constitué en enlevant ses
chaussures…
Je ne sais ce que vous en penserez, mais dans de telles circonstances, j'ai rarement vu des parents de victimes autant compréhensifs envers le chauffeur, les accompagnants, la municipalité.
RépondreSupprimerhttp://actu.orange.fr/video/france/aube-l-extraordinaire-lecon-de-vie-des-parents-d-une-victime-magic_CNT0000003ev0Y.html
C’est une leçon qui nous est donné. Hélas, elle n’est sans doute reçue qu’au premier degré par ceux qui l’écoute : "extraordinaire" dit le journaliste, sans doute stupéfait devant la dignité et le vrai, solide bon sens de ces parents dans la douleur.
SupprimerEn allant plus loin, on mesure combien ces gens sont dans le réel où "la mort fait partie de la vie". Cela, l’écrasante majorité de ce vieux pays ne veut plus le voir, ne sait plus le voir, le mal absolu est désormais la "précarité" et l’étendard du héros c’est le gilet jaune… C’est ainsi que les civilisations meurent. Eux sont vivants.
Le compassionnel surfait (et démagogique) est censé rassembler la communauté nationale. Et le pire c'est que ça marche! pensez donc, vos difficultés, les difficultés de la France et patati ne sont rien, strictement rien, comparativement à la douleur des familles... etc;..
RépondreSupprimerje crois que de la compassion il faut certes,mais pour notre communauté
Supprimerexemple
un de mes oncles ,moyennement âgé ( 84 mais chez nous ça veut rien dire, on meurt après la limite du hors jeu) vient d'être mis en terre
au creux de nos vallées sombres cevenolles ,là ousque pour y aller et revenir ,il faut bien deux journées
croyez vous que j'aie eu les condoléances de mes employés ,là où pour les funérailles d'un des leurs on accorde, largement la semaine?
que nenni
ce qui ne me touche en rien, d'ailleurs
Désolé pour l'absence totale de lien avec cette chronique, mais la lecture de cet article (http://www.eglise.catholique.fr/actualites/379815-mgr-lalanne-pas-importer-conflit-israelo-palestinien/) m'a inévitablement fait pensé au ton de bon nombre de chroniques sur ce blog... Heureusement, il y a quand même une mention pour les chrétiens d'Orient
RépondreSupprimerC’est l’éternel problème du gentil joueur assis devant le plateau à damier en respectant scrupuleusement la règle du jeu d’échec mais qui accepte tous les coups irréguliers de l’autre pour ne pas rompre le "dialogue", même quand cet autre renverse la table ou lui prend son dernier pion en avançant comme au jeu de dame.
Supprimerho pute vierge !
RépondreSupprimermais il l'a dit !
oui il l'a dit !
il a prononcé le mot !
LE mot !
LEU mot , congue !
il a dit et écrit , c'est ça le pire , il a écrit ,oui , écrit....fournée!
Je me doutais bien que si quelqu'un allait le relever, ce serait l'insortable Kobus...
Supprimerbien sûr
Supprimerça ne pouvait être que moi,mon prince est trop bon d'avoir pensé à moi en ces circonstances
je ne sais pas pourquoi cet événement est dans le journal ...c'est une perte pour les membres de leur famille et un chagrin énorme mais cela reste un événement privé .
RépondreSupprimernulle doute que l'avion disparu en Afrique va nous faire vivre aussi un grand moment médiatique ...
Malaise du à une hypo-glycémie, quand mon épouse fait elle une hypo-glycémie, elle prend de suite des sucres rapides pour éviter de se trouver dans une telle situation mais il est vrai qu'elle ne subit une contrainte religieuse.
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